Pour les personnes chanceuses qui ne le connaîtrait pas encore, Buzzfeed est un site internet d’extrême gauche spécialisé dans l’information douteuse et l’enquête bidon. Américain à l’origine (et spécialisé dans les fausses infos sur Donald John Trump, à tel point que le New York Post déclarait : « Ce qu’a fait BuzzFeed est tellement calomnieux et tellement loin de ce qui est un tant soit peu acceptable, que cela devrait pousser les détracteurs les plus féroces de Trump à voler à son secours » ; mais également sur les propos antiblancs), le site s’est doté d’une filiale française comme Slate et Huffington Post. Avec, si c’était possible, un soupçon de malhonnêteté en plus, à tel point que Le Monde diplomatique, pourtant de même tendance, le qualifiait dans son numéro d’août 2017 de « bric-à-brac de potins racoleurs ».
La maison-mère fait dans l’anti-trumpisme niaiseux. La filiale se doit donc d’agir de même et en France, elle se complait dans l’anti-droitisme crétin. Pas aussi crétin que les mono-neurones de La Horde ou Gauche de Combat, mais pas loin. Aussi fiable que son patron américain, Buzzfeed est prêt à raconter n’importe quelle imbécilité pour assouvir sa haine primaire du Front National, y compris au prix de se couvrir de ridicule…
Rappelons les faits : le 16 janvier 2018, Buzzffed publie un article totalement délirant de Jules Darmanin où il prend au premier degré un canular de Louis Alliot de mars 2017. Ce mois-ci Envoyé spécial consacra une enquête au FN et à ses « hommes de l’ombre». Le FN riposte dans la foulée avec une vidéo, diffusée d’abord par David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen. Surjouant les méthodes d’anonymisation de ce type de documentaire (pénombre et voix transformée jusqu’à la caricature), la vidéo met en scène un homme présenté comme membre de « l’équipe de Delphine Ernotte » qui raconte les collusions de cette dernière avec la Hollandie puis la Macronie, la politisation du service public et les censures éditoriales. L’affaire n’a guère d’audience à l’époque. Plusieurs médias penchant vers la droite de la droite s’amusent de la réponse du FN. […] Le site de Russia Today fait de même, dans un article intitulé : « En réaction à Envoyé spécial sur le FN, David Rachline trolle France 2 avec un faux témoignage.» La dimension parodique et délibérément falsifié est donc mise en avant, même si RT explique que certains ont pris le témoignage au premier degré. La presse dite «mainstream» qui s’intéresse au sujet saisit aussi la dimension parodique. LCI fait un papier très complet sur le sujet. Le Lab d’Europe 1 fait un article similaire. Et aboutit aux mêmes conclusions. Or, avec la malhonnêteté qui le caractérise, Buzzfeedfait disparaître la dimension parodique des faits, étant par ailleurs repris par les journaux de la matrice… dont LCI qui avait fait un article très contextualisé et complet au lendemain de l’affaire… et qui dix mois plus tard reprenait Buzzfeed au premier degré. Mais BHL ne disait-il pas que contre le FN, tout était permis ??? L’article en lui-même est un salmigondis complotiste mélangeant pèle-mère Christian Bouchet, Louis Alliot, Dieudonné Bala M’Bala, David Rachline… Cerise sur le Mc Do, comme dirait Bruno Salomone, Buzzfeed ose la phrase suivante censée valider leurs délire : « Enfin, si c’était une «parodie», pourquoi le FN et Christophe Boucher refusent-ils de répondre à BuzzFeed sur ce point depuis des semaines ? ». Ben peut-être parce qu’ils savent que Buzzfeed est un torchon écrit par des gens sans déontologie à qui la meilleure réponse à apporter est le silence… (PS : je remarque que depuis quelques temps, il y a refus systématique de répondre à StreetPress, Buzzfeed, Slate… Attitude louable. Après tout, je ne pense pas qu’en 1943 Jean Moulin eut accepté de répondre aux question du Pilori…)
Le quotidien d’extrême gauche Libération, dans son édition du 17 janvier, est consterné :
« Il y a quelque chose d’assez gênant, à un moment où on parle beaucoup de fake news, à voir nombre de médias relayer toutes voiles ouvertes l’information de Buzzfeed selon laquelle le FN aurait fabriqué une fake news pendant la campagne sans jamais dire (ou à peine) qu’il s’agissait selon toute vraisemblance d’une parodie (…) Cette histoire n’est pas neutre au moment où la volonté annoncée d’Emmanuel Macron de légiférer sur les fake news suscite quelques craintes (fondées), des fantasmes de censure (inévitables) et des questions (légitimes). Au cœur des interrogations, celle-ci, centrale : qu’est-ce qu’une fake news ? Un mensonge ? Une erreur – et comment faire la part entre un mensonge et une erreur ? Un bobard gouvernemental entre-t-il dans le champ? Et un article du Gorafi ? Même s’il est pris au sérieux ? La question n’est pas si simple. C’est un juge qui devra la trancher. Avec ce qu’il faut de mauvaise foi, l’opposition dénonce un futur texte qui, sous couvert de lutter contre la désinformation, verra le pouvoir politique et les médias décréter ce qu’est une fake news pour museler la parole libre. Qui veut tuer son adversaire l’accuse de fake news, protestent par avance l’extrême droite et ses relais numériques. Autant dire que cette affaire tombe assez mal. Elle déverse des litres d’eau pour alimenter un moulin qui turbine déjà comme une centrale nucléaire. Et au passage, on sert sur un plateau les médias dits de réinformation (sic), qui se plairont à mettre en avant qu’ils avaient pointé dix mois avant la dimension parodique de la vidéo que les médias dominants (re-sic) s’échinent à ne plus voir dix mois après pour mieux taper le FN. CQFD. »
Jadis, à l’époque où il y avait des gens de gauche avec du talent (si, si, je vous jure, ça a existé !), il y avait déchaîne. Maintenant, à gauche de la gauche, il n’y a plus que des glands…
Hristo XIEP
http://www.medias-presse.info/fausse-fake-news-du-fn-buzzfeed-totalement-discredite/87940/