François de Voyer est chef d’entreprise et président du Collectif Audace. Il a accompagné Marion Maréchal Le Pen aux Etats-Unis. Il déclare à l'Incorrect :
"Notre message est plus clair que jamais : nous souhaitons, à notre humble échelle, unir les différents courants de droite autour de valeurs qui les transcendent et de propositions qui les rassemblent : amour de la liberté de conscience, d’expression, et d’entreprise, défense de la souveraineté de la nation, conservatisme en matière de mœurs et d’environnement, voilà pour les valeurs. Côté propositions, nous sommes des pragmatiques : de l’air pour les entrepreneurs, de la visibilité pour les indépendants, de la protection pour nos industries, du soutien pour nos zones rurales et de la considération pour nos créateurs.
Vous avez reçu Henri Guaino comme Jean-Frédéric Poisson. Êtes-vous le point de rencontre des droites ?
C’est notre ambition. J’espère qu’en période électorale nous serons nombreux – Audace et d’autres associations ou think tank -, à forcer la main des responsables de certaines formations politiques qui restent réticents à l’idée d’un dialogue puis d’une coalition des droites.
On entend souvent que la droite enracinée aurait « gagné la bataille des idées ». Mais les Français sont-ils vraiment devenus conservateurs ?
Je crois que les Français n’ont jamais cessé de l’être, mais ils sont conservateurs sans le savoir. La bataille des idées est gagnée à bien des égards : notre courant compte une profusion d’intellectuels, d’auteurs de talents, multiplie les succès de librairie ; sa presse tient bon et s’étoffe, vous en êtes la preuve. Nous avons l’humour, et la séduction, qui étaient l’apanage de la gauche depuis les années 60. Il ne leur reste plus qu’un quarteron de plumitifs poussiéreux dont l’ultime convulsion consiste à censurer et dresser des listes. Cependant, cette victoire intellectuelle n’a pas encore de traduction, ni en terme électoral, ni, et c’est peut-être plus grave, en terme de pénétration des réseaux de pouvoir. C’est pour cela que le conservatisme des Français reste fantoche, on les a convaincus qu’ils étaient isolés alors qu’ils sont majoritaires. [...]"