Arnaud Menu
Le Frexit n’est pas et ne peut être la solution. De par sa situation géographique particulière, la France ne peut sortir de l’Union européenne (UE). Mais surtout le référendum quant à une sortie éventuelle de notre pays de l’UE a déjà eu lieu, c’était le second tour de l’élection présidentielle. Et le score en faveur d’Emmanuel Macron, qui n’a jamais caché son fédéralisme européen pendant toute la campagne, est sans appel. Le Frexit n’est donc plus la solution indépassable à apporter face à l’actuelle Union européenne.
Mais alors que faire face à celle-ci ? Utiliser justement la France, sa position géographique, ses positions stratégiques, son histoire.
Et qui plus est, faire de la France un moteur de l’Europe revient à la conception qu’en avait Charles de Gaulle : revenir à l’espace carolingien, avec les membres fondateurs issus du traité de Rome : Italie, Benelux et Allemagne.
En quelque sorte, quitter en partie la vision capétienne de la France seule qui se construit contre ses voisins. De plus, si on regarde une carte de géographie, on voit que la France est au carrefour du nord, du sud et de l’est de l’Europe. Elle est même pleinement une nation européenne car, de par son histoire, elle est un creuset des mondes celtes, latins et germains. Elle est donc pleinement au cœur de la civilisation européenne. On peut même dire qu’avec la Révolution française et Bonaparte, la France a créé l’Europe actuelle.
Mais au-delà de ce constat historique qui plaide en faveur de la France comme moteur d’une nouvelle Europe, notre pays dispose de nombreux atouts qui le placent de facto comme le moteur politique et diplomatique d’une Europe qui se penserait enfin comme une puissance face aux nouveaux blocs : Russie, Chine, Inde, États-Unis, monde musulman, monde turc, GAFA, etc.
En effet, notre pays dispose déjà du deuxième espace maritime mondial, présent dans tous les océans ; cela nous place, ainsi que l’Europe, comme puissance d’ordre mondial.
Ensuite, nous disposons d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU et, depuis le Brexit, nous sommes ainsi la seule puissance au service d’une Europe nouvelle au cœur de cette institution – d’autant que nous avons encore des ambassades à peu près partout dans le monde, là encore un outil pour une Europe puissance.
Puis nous avons l’arme nucléaire, outil indispensable en ces temps incertains.
Enfin, depuis le Brexit, nous sommes désormais le seul pays capable d’être une vraie puissance militaire, tant pour se protéger sur notre sol, sur le sol européen, mais aussi dans le cadre d’opérations extérieures. Sans oublier nos capacités industrielles sur le plan militaire qui peuvent faire de la nouvelle Europe un pôle dans ce domaine, à condition qu’on se libère de la mainmise américaine.
Et surtout cette voie vers la nouvelle Europe est possible à condition qu’il y ait une volonté politique, à l’instar de ce que fait le groupe de Visegrad. Mais cela, seul l’avenir le dira…
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