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PEUT-ON MAINTENIR LES PEUPLES EN CAGE ? (Jean Goychman)

La question mérite d’être posée. Surtout au vu de ce qui se passe en Europe ces dernières années. Plus récemment, notre Président vient de nous faire vivre un temps fort lors de son voyage en Slovaquie. Il faisait penser à un naufragé s’accrochant désespérément à son radeau, image immortalisée par Gericault sur son célèbre tableau « le radeau de la Méduse ». La comparaison avec l’état actuel de l’Europe et l’histoire de ce naufrage est assez frappante et le lecteur pourra suivre avec intérêt son récit [1].

Les nations sans les nationalistes.

Emmanuel Macron cherche de toute évidence la dramatisation de la situation, et il y réussit avec le talent d’acteur qu’on lui connaît. Ce discours qu’il tient à Bratislava se veut à la fois alarmiste et mobilisateur. Ce qui est plus difficile à saisir, c’est qu’on ne comprend pas très bien qui il veut mobiliser. Il nous parle des peuples et des nations tout en fustigeant les « nationalistes » qui ont « déjà gagné ». Bien sûr, il nous ressort la vieille antienne destinée à brouiller les cartes : « Le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres ». C’est une belle formule de discours de banquet républicain, mais au-delà de l’effet d’opposition entre l’amour et la haine, dont mes professeurs m’on dit que c’étaient deux sentiments très voisins. Tellement voisins, du reste, qu’on pouvait passer sans transition de l’un à l’autre.

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