Une nouvelle fois, le lièvre est levé : selon les derniers chiffres, le total des arnaques à la Sécurité sociale atteindrait 14 milliards d’euros par an et concernerait 1,8 million de numéros de Sécurité sociale attribués sur la base de faux documents. C’est ce que vient d’affirmer Charles Prats, magistrat spécialiste de la fraude ayant travaillé au ministère des Finances sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Depuis fin 2011, la fraude a été découverte et la supercherie identifiée et signalée. Pour empêcher cette fraude, une loi a été votée. En vain. Le décret d’application n’a jamais été appliqué. Conséquence : un grand nombre de « pros » de l’escroquerie continuent de percevoir indûment les prestations de Sécurité sociale et d’allocations familiales.
Comment ça marche ? La combine est simple : cartes Vitale – volées ? – dans un premier temps falsifiées (parfois de simples photocopies suffisent) puis passant de main en main permettent aux fraudeurs de percevoir un joli pactole tous les mois. Certains se font même enregistrer en créant plusieurs numéros de Sécurité sociale sous plusieurs identités. Le tout sans contrôle efficace de l’organisme concerné. D’où une situation surréaliste et une gabegie sans nom. Pour preuve, depuis 2012, seuls 550 dossiers frauduleux sur 1,8 million ont été traités. Pendant ce temps, les vrais assurés remplissent, eux, la cagnotte et voient leurs remboursements de soins et de médicaments fondre comme neige au soleil. Pour Marine Le Pen, le scandale est énorme : « 1,8 million de numéros de Sécurité sociale, c’est un chiffre colossal ! […] Un pillage frauduleux dont le gouvernement est complice ! »
A qui profite le crime ? Sans aucun doute plus subtils qu’un Gilles Le Gendre et profitant du laxisme ambiant, la plupart des profiteurs, aidés en cela par des réseaux que l’on peut qualifier de mafieux et qui connaissent la clé pour entrer dans le système de protection sociale, sont issus de l’immigration-invasion : chaque année, 400 000 personnes nées à l’étranger intégreraient la Sécurité sociale ! Des profiteurs, nés à l’étranger et aux familles souvent… très nombreuses, qui connaissent souvent mieux que le simple Gaulois toutes les ficelles d’obtention d’aides et de remboursements.
A l’heure où les Gilets jaunes manifestent dans les rues et sur les ronds-points contre la pression fiscale, à l’heure où les retraités voient leurs pensions amputées, Charles Prats estime que « si on coupe ce robinet, c’est de l’argent économisé immédiatement » qui rentrerait dans les caisses (vides) de l’Etat.
Réagissant à ces chiffres, la sénatrice Nathalie Goulet, membre du groupe Union centriste et secrétaire à la commission des Finances, a indiqué qu’elle venait de faire voter un amendement demandant au gouvernement de rendre un rapport dans les six mois sur cette situation bien connue de tous.
Pierre Malpouge
Article paru dans Présent daté du 21 décembre 2018