Depuis la fin des Trente Glorieuses, la situation de l’emploi dans notre pays a été le caillou dans la chaussure de tous les Présidents qui se sont succédé à l’Élysée.Le plus douloureux, sans doute, celui qui a le plus obéré leur action dans l’esprit des électeurs, en tout cas.
L’usage des statistiques relatives à l’évolution du taux du chômage a été l’indicateur et l’instrument majeur de leur communication.
Celui-ci a parfois eu des conséquences déterminantes dans l’insuccès de leur politique et la dégradation de leur image.
On se souvient du fiasco retentissant de François Hollande, dont le discours patient et optimiste s’est heurté à une réalité implacable autant qu’à l’incrédulité lucide du peuple de France.
Ce que l’on retient de l’avènement d’Emmanuel Macron, outre la façon dont il a su bénéficier de la force sidérante des réseaux de l’oligarchie qui l’a porté au pouvoir, c’est bien le haut niveau de sa communication.
Parti de presque rien, en tout cas rien aux yeux de l’opinion, il a conquis l’Everest de la République en moins de temps qu’il n’en faut pour se perdre dans le vertige des sommets.
Deux ans pour être l’homme le plus cru du pays en sortant du presque néant.
L’affaire fut bien menée.
Sans doute grisé par ce succès que rien, pas même la succession des mauvaises affaires, ne semble pouvoir faire pâlir, il s’enorgueillit, aujourd’hui, sans modestie ni modération, et le fait savoir, d’être à l’origine d’une embellie infaillible du niveau de l’emploi.
Pensez un peu, une amélioration de deux points en deux ans, ce n’est pas rien…
Pourtant, qu’en est-il réellement ?
S’agit-il d’une réelle progression vers une situation où chacun pourrait vivre de son travail, situation qui serait due aux vertus de l’action de ce gouvernement ?
Ou bien s’agit-il d’un mouvement plus général qui aurait été servi par un mouvement global tirant vers le haut les économies mondialisées ?
Notons que le taux de chômage des USA culmine aujourd’hui à 3,7 % (soit 4,7 millions de personnes) quand l’Europe dépasse les 15 millions de sans-emploi.
Cela donne un peu la mesure des enjeux, quand on sait à quel point la France est contrainte par les réglementations communautaires et le poids démesuré de l’euro, carcan de son développement.
Parmi les pays européens, la France, avec 8,5 %, se place toujours loin derrière l’Allemagne, dont le taux se situe à à peine 3,7 %, soit un taux très proche du plein-emploi.
Il n’est même le Royaume-Uni qui, malgré les présages catastrophiques annoncés par les pourfendeurs du Brexit, ne fasse largement mieux que nous.
L’Espagne et la Grèce, pourtant parties de tellement loin, connaissent des évolutions dont nous aurions à envier le dynamisme.
Il est pourtant des voix (je pense, particulièrement, à certains journalistes laudateurs zélés de la Macronie) qui crient sans scrupule et sans modération : « Merci, Monsieur le Président », « Bravo, Monsieur le Président », bravo et merci pour ces 2 %…
Le temps de la communication n’est pas forcément celui de la vérité mais il est, assurément, celui de l’illusion, celui qui transforme l’essai en point gagnant.
Du coup, il n’est pas neutre de voir Emmanuel Macron et, à sa suite, Édouard Philippe gagner quelques points de popularité parmi la masse de gens honnêtes mais crédules, qui croient entendre dans les annonces qui leur sont faites une réalité qu’ils voudraient avérée.
Ce qui distingue ce juvénile Président de tous ses prédécesseurs est bien sa capacité à établir une sorte d’anastomose parfaite et parfaitement opérationnelle entre lui et une majorité d’électeurs.
Reste à savoir si cette méthode sera durablement hypnotique au risque d’une désillusion fatale à l’instant du réveil qui, immanquablement, se produira un jour ou l’autre, lorsque tout sera finalement consommé.
Jean-Jacques Fifre
L’usage des statistiques relatives à l’évolution du taux du chômage a été l’indicateur et l’instrument majeur de leur communication.
Celui-ci a parfois eu des conséquences déterminantes dans l’insuccès de leur politique et la dégradation de leur image.
On se souvient du fiasco retentissant de François Hollande, dont le discours patient et optimiste s’est heurté à une réalité implacable autant qu’à l’incrédulité lucide du peuple de France.
Ce que l’on retient de l’avènement d’Emmanuel Macron, outre la façon dont il a su bénéficier de la force sidérante des réseaux de l’oligarchie qui l’a porté au pouvoir, c’est bien le haut niveau de sa communication.
Parti de presque rien, en tout cas rien aux yeux de l’opinion, il a conquis l’Everest de la République en moins de temps qu’il n’en faut pour se perdre dans le vertige des sommets.
Deux ans pour être l’homme le plus cru du pays en sortant du presque néant.
L’affaire fut bien menée.
Sans doute grisé par ce succès que rien, pas même la succession des mauvaises affaires, ne semble pouvoir faire pâlir, il s’enorgueillit, aujourd’hui, sans modestie ni modération, et le fait savoir, d’être à l’origine d’une embellie infaillible du niveau de l’emploi.
Pensez un peu, une amélioration de deux points en deux ans, ce n’est pas rien…
Pourtant, qu’en est-il réellement ?
S’agit-il d’une réelle progression vers une situation où chacun pourrait vivre de son travail, situation qui serait due aux vertus de l’action de ce gouvernement ?
Ou bien s’agit-il d’un mouvement plus général qui aurait été servi par un mouvement global tirant vers le haut les économies mondialisées ?
Notons que le taux de chômage des USA culmine aujourd’hui à 3,7 % (soit 4,7 millions de personnes) quand l’Europe dépasse les 15 millions de sans-emploi.
Cela donne un peu la mesure des enjeux, quand on sait à quel point la France est contrainte par les réglementations communautaires et le poids démesuré de l’euro, carcan de son développement.
Parmi les pays européens, la France, avec 8,5 %, se place toujours loin derrière l’Allemagne, dont le taux se situe à à peine 3,7 %, soit un taux très proche du plein-emploi.
Il n’est même le Royaume-Uni qui, malgré les présages catastrophiques annoncés par les pourfendeurs du Brexit, ne fasse largement mieux que nous.
L’Espagne et la Grèce, pourtant parties de tellement loin, connaissent des évolutions dont nous aurions à envier le dynamisme.
Il est pourtant des voix (je pense, particulièrement, à certains journalistes laudateurs zélés de la Macronie) qui crient sans scrupule et sans modération : « Merci, Monsieur le Président », « Bravo, Monsieur le Président », bravo et merci pour ces 2 %…
Le temps de la communication n’est pas forcément celui de la vérité mais il est, assurément, celui de l’illusion, celui qui transforme l’essai en point gagnant.
Du coup, il n’est pas neutre de voir Emmanuel Macron et, à sa suite, Édouard Philippe gagner quelques points de popularité parmi la masse de gens honnêtes mais crédules, qui croient entendre dans les annonces qui leur sont faites une réalité qu’ils voudraient avérée.
Ce qui distingue ce juvénile Président de tous ses prédécesseurs est bien sa capacité à établir une sorte d’anastomose parfaite et parfaitement opérationnelle entre lui et une majorité d’électeurs.
Reste à savoir si cette méthode sera durablement hypnotique au risque d’une désillusion fatale à l’instant du réveil qui, immanquablement, se produira un jour ou l’autre, lorsque tout sera finalement consommé.
Jean-Jacques Fifre
http://by-jipp.blogspot.com/2019/08/chiffres-du-chomage-emmanuel-macron-ou.html