Un senior sur deux a subi l’augmentation de 1,9 % de la CSG (perte moyenne annuelle : 400 €), ne recevant en échange qu’un simple merci de la part d’Emmanuel Macron. Malgré ce mépris, selon les sondages qui valent ce qu’ils valent, nos aînés continuent de plébisciter le chef de l’État et lui permettront sans doute de triompher à nouveau de Marine Le Pen en 2022.
Or, en l’espace de cinq jours, on vient d’apprendre que le pouvoir médite trois nouveaux mauvais coups envers les seniors. D’abord, on va supprimer l’exonération des charges pour les femmes de ménage, les jardiniers et les services à la personne employés par des personnes âgées de plus de 70 ans et non dépendantes. Le prétexte donné par l’inénarrable porte-parole du gouvernement Mme Ndiaye est risible : employer un jardinier serait abusif. Outre que cette remarque est contestable (faire entretenir son jardin à moindres frais alors qu’on est trop âgé pour le faire soi-même permet de maintenir les seniors chez eux le plus longtemps possible), il suffisait de retirer le jardinage de la liste des métiers dont les charges sont supprimées ! En fait, Mme Ndiaye a pris sciemment cet exemple pour faire passer la pilule auprès des 80 % de Français qui ne vivent pas en pavillon individuel et ne seront pas concernés.
Quoi qu’il en soit, le coup porté par le pouvoir est terrible pour les finances de nos seniors. Nos aînés qui ne sont pas assez malades pour être assistés tous les jours, mais plus assez valides pour se passer d’aide, devront débourser au minimum trois euros de plus par heure de ménage. En estimant au plus juste à trois heures d’aide ménagère par semaine, un couple de personnes âgées perdra 470 euros par an ! Une nouvelle saignée dont ils auront du mal à se remettre. De plus, être déclaré dépendant par une administration tatillonne est tout sauf une formalité : il faut marcher avec difficulté, voire être incapable de se laver seul pour être reconnu dépendant.
Outre cette attaque sur les charges, deux autres mesures odieuses sont en préparation : jusque-là, la grande majorité des personnes âgées propriétaires de leur logement et placées en EHPAD étaient exonérées de l’impôt sur les plus-values immobilières pour leur ancienne résidence principale, du moment qu’ils la vendaient dans les deux années qui suivaient leur départ. Ils ne le seront plus ! Or, l’entrée en EHPAD se fait souvent en catastrophe, soit parce qu’une place se libère, soit parce que l’état de la personne âgée s’est brusquement dégradé. Dans la plupart des cas, il est impossible de vendre le logement avant l’entrée en maison de retraite parce qu’il faut du temps pour trouver un acheteur solvable ou parce qu’il faut demander l’autorisation au juge des tutelles.
Dernier mauvais coup : quand un PEA sera dénoué en rente, celle-ci ne sera plus défiscalisée. En plus de la CSG à 17,2 % qu’on payait dans tous les cas, le contribuable sera taxé au taux de l’impôt sur le revenu, donc le plus souvent à 14 %. Le pire est que le paiement en rente d’un PEA se base sur le capital et les plus-values réalisées. On sera donc taxé sur ses propres économies. Honteux !