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MALI : CA SUFFIT !

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Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

Pour une fois, ma petite rubrique va commencer par un « coup de gueule » ! Oui, ça suffit ! Nos soldats meurent au Mali, pour le Mali, et nous n’avons en réponse, qu’ingratitude. Assez ! Depuis le début de l’opération Barkhane qui a succédé àServal pour stopper aux portes de Bamako les rebelles islamistes ou nomades, - ces derniers  portant les couleurs d’un islam qui n’était pas, initialement, le leur -, nos troupes ont repris tout ou partie du territoire malien. Mais le prix à payer est lourd : ce sont 44 des nôtres qui sont tombés dans l’ex-Soudan français. Quels remerciements en avons-nous ? Sur les réseaux sociaux, ça gronde, on assimile parfois les troupiers français à une armée d’occupation. Les heures glorieuses de l’accueil triomphal fait à François Hollande, c’est fini.

Les Maliens de France, au Mali !

Rappelons que les immigrés maliens comptent pour la plus importante communauté africaine installée en France, plus ou moins, officiellement, 100 000, beaucoup plus sans doute, sans compter les clandestins. Tenez, allez à Montreuil dans le 9-3, c’est la capitale du Mali en France ! Et parmi tous ces solides gaillards, il n’y aurait pas de soldats potentiels pour aller sauver leur patrie ? C’est proprement scandaleux de voir ces grands hommes noirs, bien bâtis, capables de faire de bons combattants si bien entrainés, rester cachés chez nous, - qui est « chez eux » selon nos belles âmes -, alors que nos fils et nos frères tombent pour eux.

Sans oublier non plus, au passage, les pauvres soldats maliens, mal équipés, mal entrainés qui, eux aussi, meurent pour leur pays sans que leurs chefs, trop occupés à trafiquer à Bamako, ne s’en préoccupent beaucoup. Ce qui génère, parfois, de justes manifestations de la part de leurs femmes ou de leurs sœurs contre le gouvernement local. On peut le comprendre.

Expulsons-les !

Donc ces Maliens vivant en France, et particulièrement ceux frappés par une OQTF, - obligation de quitter le territoire français -, ne partent jamais. Pourquoi ? Parce que leur gouvernement refuse de les reprendre, refuse de délivrer les fameux laissez-passer consulaires, les LPC. Ces documents sont nécessaires pour que l’administration française puisse expulser un clandestin depuis un centre d’accueil, vers son pays d’origine. En plus, tout immigrant sait qu’il a intérêt à détruire ses papiers d’identité, son passeport, avant de débarquer en Europe pour brouiller les pistes. Il sait qu’il gagnera du temps en empêchant que l’on détermine sa vraie nationalité. S’il « perd » volontiers ses papiers, il conserve bien précieusement, par contre son téléphone portable ! On se moque du monde. Surtout le ministre malien chargé des siens l’étranger, un certain Yaya Sangaré qui, c’est tout juste s’il n’accuse pas la France de fabriquer des clandestins, pour refuser les fameux LPC ! On comprend que les autorités maliennes ne soient pas très désireuses de récupérer leurs nationaux, car ces derniers font vivre une bonne partie du pays.

Comment ? Chaque année, c’est plus de 500 milliards de Francs CFA, soit environ 820 millions d’euros, que la diaspora déverse sur son pays d’origine, faisant vivre, qui ses parents, qui ses oncles, qui ses cousins. On a calculé que ça représentait, tout de même, plus de 6% du PIB du Mali. Donc, pour le président Ibrahim Boubacar Keïta, « IBK » pour les intimes, qui était présent aux Invalides pour les obsèques de nos treize martyrs, - c’était le minimum « syndical » ! -, il n’y a aucun intérêt pour que son pays récupère ses nationaux planqués à l’étranger, oui, planqués ! Alors, il faudrait que notre chef de l’État, notre premier ministre, tapent du poing sur la table et que la France cesse d’abreuver ce pays via l’Agence française de développement, l’AFD. Il faut exercer un chantage sur les autorités de Bamako : « ou vous reprenez vos clandestins, ou nous rapatrions nos troupes ! ».

Inutile de vous dire que la seule idée de devoir fuir et quitter les avantages du pouvoir, auraient raison de l’hypocrisie des autorités maliennes ! Mais, au lieu de cela, le ministre malien de l’intérieur, je crois, a trouvé une autre solution : que la France régularise tous les maliens clandestins, comme cela il n’y aurait plus le problème avec les  LPC. CQFD ! Mais en fin de compte, l’amitié franco-soudanaise, franco-malienne, en mémoire des soldats africains tombés pour nous, jadis, ne vaudrait-elle pas un arrangement à l’amiable ?  

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