Après-guerre, la France fut longtemps dirigée par des technocrates ; ce, avec des bonheurs divers.
Désormais, l’heure serait plutôt aux gandins frais émoulus des écoles de commerce ; soit les gros bataillons de la Macronie.
Mais comme leurs prédécesseurs, parfois fâchés avec la vie de tous les jours, ils semblent être aussi en voie de déconnexion.
Ces gens-là détestent avoir de mauvaises nouvelles du réel.
Ainsi, à quelques mois des élections municipales de 2020, ceux qui ne voient en la France qu’une « start-up » en devenir paraissent se rendre compte que notre pays âgé de plus de mille ans ne saurait se diriger à seuls coups de plans quinquennaux ou de « business plan ».
Mais comme leurs prédécesseurs, parfois fâchés avec la vie de tous les jours, ils semblent être aussi en voie de déconnexion.
Ces gens-là détestent avoir de mauvaises nouvelles du réel.
Ainsi, à quelques mois des élections municipales de 2020, ceux qui ne voient en la France qu’une « start-up » en devenir paraissent se rendre compte que notre pays âgé de plus de mille ans ne saurait se diriger à seuls coups de plans quinquennaux ou de « business plan ».
Il est vrai qu’on n’apprend pas tout dans les grandes écoles.
Il est tout aussi vrai, nous révèlent Les Échos de ce 19 décembre dernier, que tout ne se goupille pas au mieux pour ce prochain scrutin : ce n’est pas parce que des dizaines de députés se sont fait élire, dans la foulée de la macromania médiatique de 2017, que les mêmes ou leurs amis sont à même de se coltiner des tâches plus terre-à-terre : celle de maire, en l’occurrence.
Ainsi, le parti présidentiel devrait faire face, dans les cinquante plus grandes villes de France, à dix-sept candidatures dissidentes.
Pis : dans les cinq plus importantes (Paris, Marseille, Lyon, Toulouse et Nice), LREM part au combat en ordre dispersé.
Dans quinze autres villes plus modestes, ça se complique encore : « Souvent, c’est parce que la relation avec le MoDem est conflictuelle. C’est le cas à Bordeaux, où le parti de François Bayrou soutient le maire sortant, Nicolas Florian, contre le candidat investi par LREM, Thomas Cazenave. »
Mais les records étant faits pour être battus, il y a plus croquignolet encore : « À Aix-en-Provence, Dominique Sassoon, le candidat investi par EELV, est le suppléant de la députée Anne-Laurence Petel, investie par LREM pour ces municipales. Ces deux candidatures seront concurrentes de celles du MoDem Mohamed Laqhila et d’une dissidence LREM, Charlotte de Busschère. »
Limpide, n’est-il pas ?
Vu qu’il y a un peu péril en la demeure, les brillants esprits de LREM ne pouvaient faire mieux que de réagir en pondant un viatique de près de deux cents pages destiné aux cinq cents candidats risquant d’aller, en marche, au casse-pipe.
Le moins qu’on puisse prétendre est que la feuille de route ne s’annonce pas sous les meilleurs augures, s’agissant de ne pas partir à la bataille sous l’emblème du parti.
Un peu comme s’il avait été conseillé à Henri de La Rochejaquelein d’aller se battre contre les troupes révolutionnaires en faisant flotter au vent un drapeau où la fleur de lys aurait laissé place au bleu blanc rouge…
Après, il convient, pour chacun des candidats et candidates, de « construire son histoire de façon courte, authentique, concrète ».
Bref, du storytelling tenant compte du benchmark qu’il faudra ensuite forwarder pour un meilleur process, tel qu’aujourd’hui expliqué en franglish.
Dans ce même souci de lisibilité, il faut, « à un candidat éliminé par un maire sortant de droite, négocier avec lui afin de lui apporter une crédibilité écologiste et ainsi rejoindre l’exécutif municipal ».
Dans le cas contraire, « si le ou la candidate se qualifie face au même sortant de droite, il est conseillé de discuter avec le PS et les Verts pour le faire battre ».
Idéalisme politique, quand tu nous tiens…
En revanche, il y a tout de même d’inamovibles fondamentaux propres au parti du progrès : le Rassemblement national.
Car là, il y aurait comme des vapeurs dans le PowerPoint.
D’où cet extrait du board des « 10 engagements éthiques de l’élu(e) local(e) progressiste », au chapter numéro two, disponible sur le site officiel du « work in progress » présidentiel : « Choix républicain. Au second tour de l’élection, le/la candidat(e) s’engage à prendre ses responsabilités si un risque important de victoire du Rassemblement national ou d’une formation politique non républicaine se présente. »
Voilà qui est, pour une fois, fucking clair !
PS : Les Inconnus l’avaient cauchemardé ; grâce à Emmanuel Macron, c’est arrivé !
Nicolas Gauthier
Il est tout aussi vrai, nous révèlent Les Échos de ce 19 décembre dernier, que tout ne se goupille pas au mieux pour ce prochain scrutin : ce n’est pas parce que des dizaines de députés se sont fait élire, dans la foulée de la macromania médiatique de 2017, que les mêmes ou leurs amis sont à même de se coltiner des tâches plus terre-à-terre : celle de maire, en l’occurrence.
Ainsi, le parti présidentiel devrait faire face, dans les cinquante plus grandes villes de France, à dix-sept candidatures dissidentes.
Pis : dans les cinq plus importantes (Paris, Marseille, Lyon, Toulouse et Nice), LREM part au combat en ordre dispersé.
Dans quinze autres villes plus modestes, ça se complique encore : « Souvent, c’est parce que la relation avec le MoDem est conflictuelle. C’est le cas à Bordeaux, où le parti de François Bayrou soutient le maire sortant, Nicolas Florian, contre le candidat investi par LREM, Thomas Cazenave. »
Mais les records étant faits pour être battus, il y a plus croquignolet encore : « À Aix-en-Provence, Dominique Sassoon, le candidat investi par EELV, est le suppléant de la députée Anne-Laurence Petel, investie par LREM pour ces municipales. Ces deux candidatures seront concurrentes de celles du MoDem Mohamed Laqhila et d’une dissidence LREM, Charlotte de Busschère. »
Limpide, n’est-il pas ?
Vu qu’il y a un peu péril en la demeure, les brillants esprits de LREM ne pouvaient faire mieux que de réagir en pondant un viatique de près de deux cents pages destiné aux cinq cents candidats risquant d’aller, en marche, au casse-pipe.
Le moins qu’on puisse prétendre est que la feuille de route ne s’annonce pas sous les meilleurs augures, s’agissant de ne pas partir à la bataille sous l’emblème du parti.
Un peu comme s’il avait été conseillé à Henri de La Rochejaquelein d’aller se battre contre les troupes révolutionnaires en faisant flotter au vent un drapeau où la fleur de lys aurait laissé place au bleu blanc rouge…
Après, il convient, pour chacun des candidats et candidates, de « construire son histoire de façon courte, authentique, concrète ».
Bref, du storytelling tenant compte du benchmark qu’il faudra ensuite forwarder pour un meilleur process, tel qu’aujourd’hui expliqué en franglish.
Dans ce même souci de lisibilité, il faut, « à un candidat éliminé par un maire sortant de droite, négocier avec lui afin de lui apporter une crédibilité écologiste et ainsi rejoindre l’exécutif municipal ».
Dans le cas contraire, « si le ou la candidate se qualifie face au même sortant de droite, il est conseillé de discuter avec le PS et les Verts pour le faire battre ».
Idéalisme politique, quand tu nous tiens…
En revanche, il y a tout de même d’inamovibles fondamentaux propres au parti du progrès : le Rassemblement national.
Car là, il y aurait comme des vapeurs dans le PowerPoint.
D’où cet extrait du board des « 10 engagements éthiques de l’élu(e) local(e) progressiste », au chapter numéro two, disponible sur le site officiel du « work in progress » présidentiel : « Choix républicain. Au second tour de l’élection, le/la candidat(e) s’engage à prendre ses responsabilités si un risque important de victoire du Rassemblement national ou d’une formation politique non républicaine se présente. »
Voilà qui est, pour une fois, fucking clair !
PS : Les Inconnus l’avaient cauchemardé ; grâce à Emmanuel Macron, c’est arrivé !
Nicolas Gauthier