La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, vient d'ouvrir grand la porte au retour des djihadistes "français" sur le sol national où, à condition qu'ils ne parviennent pas entre temps à s'enfuir, qu'ils ne soient pas considérés comme des malades mentaux au discernement affaibli et donc dispensés de peines, et que les tribunaux veuillent bien reconnaître leurs méfaits, ils devraient être incarcérés.
Pour combien de temps? Comme disait autrefois un humoriste célèbre, populaire et authentiquement français contrairement à tant de ses successeurs d'aujourd'hui: Pour "un certain temps". Comme le montre bien l'exemple de Flavien Moreau, un des premiers convertis partis massacrer en Syrie, ingénument revenu en France quelques années plus tard, et qui vient d'être libéré après à peine sept ans de détention, ce "certain temps" est très relatif.
La presse, comme le gouvernement, parle de rapatriement. Il s'agit bien sûr d'un abus de langage. Ces déchets de l'humanité que sont les djihadistes encore réputés français n'ont d'autres patrie que celle de leur Dieu au nom duquel ils tuent. S'ils ont jamais été français, ils ne le sont plus, même si le gouvernement et sa majorité se refusent à prendre les mesures de déchéance de la nationalité qui s'imposeraient.
Il est, par ailleurs, significatif, alors que Macron vient de réunir à Pau les chefs d'Etat africains du G5 Sahel pour "resserrer le dispositif anti-djihadistes" et que la communauté internationale ne cesse d'affirmer être en guerre contre l'offensive islamiste, qu'aucun des pays occidentaux concernés n'ait pris le seul chemin qui aurait permis de régler définitivement la question du sort des prisonniers que la situation en Irak et le lâchage des Kurdes rendent incertain: celui de la constitution d'un tribunal international, non pas pénal — nous sommes de ceux qui ne cesseront jamais de dénoncer la tragique imposture de ce gadget dont eurent à souffrir nos amis serbes — mais MILITAIRE, qui aurait eu pour vocation de prendre, conformément aux lois de la guerre, les décisions nécessaires menant à l'alignement devant un peloton et à douze balles dans la peau.
À moins que comme à Nuremberg, ils ne soient pendus hauts et courts.