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Voile islamique... ou islamiste ?

Dans les sorties scolaires, la rue, en entreprise, sur la plage ou à la piscine sous forme de burqini… les affaires de voile islamique se multiplient pas étonnant, les islamistes en ont fait - parfois au nez et à la barbe des femmes qui le portent - leur étendard.

À moins d'avoir vécu, ces derniers temps, caché dans une grotte de Tora-Bora, impossible d'avoir échappé à la polémique sur la présence d'une femme envoilée au Conseil général de Bourgogne, contre laquelle s'est insurgée Julien Odoul, conseiller régional RN. C'est d'ailleurs l'un des prétextes à la sulfureuse manifestation, organisée par le CCIF (Comité Contre l'Islamophobie en France, proche des Frères musulmans) et soutenue par une partie de la gauche.

Fait marquant, Fatima, « l'héroïne » de cette séquence, est membre du conseil d'administration d'un club de boxe tenu par le responsable local du CRI, une organisation islamiste dirigée par un fiché S. D'ailleurs, dès le déclenchement de l'affaire, le CCIF offre son soutien psychologique, médiatique et juridique à cette femme qui poussera l'indécence jusqu’à déclarer : « Ils ont détruit ma vie ».

Le 3 juillet à Villeurbanne, les militantes de l'association Alliance citoyenne ont organisé une réunion publique pour réclamer l'autorisation du port du burqini dans les piscines publiques de la ville. Le 24 juin, les activistes humides de la même association s'ébattaient en maillot de bain islamiste dans une piscine municipale de Grenoble. Or, Alliance citoyenne est le cache-sexe, pardon, le burqini, de fréristes : Taous Hammouti, sa porte-parole, a posté sur Facebook « N'oubliez jamais que Charlie Hebdo a dégainé le premier » et parlait des « prétendus » attentats du Bataclan, entre la défense de Tariq et Hani Ramadan, pontes fréristes, et celle d'imams radicaux.

De même, c'était le CCIF qui était à la manœuvre sur les réseaux sociaux contre un amendement visant à interdire la présence de mères voilées comme accompagnatrices de sorties scolaires. Députés et sénateurs l'ont rejeté en commission mixte paritaire le 13 juin. « Victoire », clame l'organisation frériste, trop heureuse que l'on puisse arborer le voile, symbole de son idéologie islamiste, au nom, bien sûr, de la laïcité. Que le Sénat ait voté le 29 octobre une loi interdisant le voile lors des sorties scolaires risque d'être une victoire de courte durée la majorité « progressiste » à l'Assemblée risque fort de s'aligner sur les positions du CCIF.

Voile, outil de provocation, arme de victimisation

On se souviendra aussi de l'affaire Etam, quand une responsable a été mise à pied, sous pression de l’islamosphère, parce qu'elle avait refusé de prendre le CV d'une jeune femme voilée pour un poste… de vendeuse de lingerie. Contre-exemple avec l'affaire du hijab de sport, que Décathlon a finalement renoncé à vendre grâce à la mobilisation de la patriosphère.

À chaque fois, l'enchaînement parfait de la provocation, de la victimisation et de sa récupération peut laisser penser que ces séquences ont été orchestrées. En l'absence de preuve tangible, difficile de se prononcer. Ce qui est certain, c'est que le professionnalisme des agitateurs islamistes, couplé à la complaisance des médias et des politiques, fait des ravages, notamment parmi les musulmans, sommés de se solidariser avec les islamistes.

Il est aussi certain que derrière ces polémiques, on trouve la présence, ou du moins la technique des Frères musulmans. Le Qatari Jacim Sultan, leur idéologue, recommande en effet de se positionner sur le terrain des valeurs occidentales : laïcité, liberté de choix individuel (volet culpabilisation des Français de souche et des autorités), discriminations, racisme, droits de l'Homme (volet victimisation des musulmans, qui doit les pousser au repli communautaire).

Et ceux qui s'opposent à cette manœuvre risquent gros les femmes signataires de « l'appel de 100 musulman(e)s de France, le voile est sexiste et obscurantiste », lancé le 22 octobre, sont régulièrement insultées, harcelées et menacées, avec publication de leurs coordonnées sur les réseaux sociaux. Une polarisation du discours que même Macron a été obligé de reconnaître en évoquant fin octobre à propos du voile « l’échec de notre modèle, qui se conjugue avec la crise que vit l'islam [qui] conduit à des formes très dures d'islam politique ». Pourtant, entre son « frère » Belattar, Ahmet Ogras, ou l'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France, bras armé des FM), depuis rebaptisée « musulmans de France », qui avait appelé à voter pour lui, le moins que l'on puisse dire est que l'islam politique a ses entrées à l'Elysée.

Pour Macron, cette branche politique « se moque de la religion, mais l'utilise pour provoquer la République ». Est-ce exact ? Le voile est-il une prescription religieuse ? Oui, affirme le CFCM (Conseil français du culte musulman), dirigé par le frériste Ahmet Ogras. Non, soutiennent d'autres autorités. Il ne nous appartient pas de trancher, mais la question est de peu d'importance. La féministe algérienne Khalida Messaoudi rappelle qu'avant les années 90, la présence du voile dans les villes de son pays était anecdotique et que les islamistes en ont fait l'un de leurs cheveux de bataille. Il est maintenant omniprésent. Le même processus est à l'œuvre en France.

Richard Dalleau monde&vie 14 novembre 2019

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