Pierre Lours ne traite pas ici de la réalité du changement climatique ni de son origine, le temps long se chargera de trancher ! Il s’attache seulement à mettre en lumière l’importance du climat dans la vie des hommes et la manipulation dont il peut être l’objet.
Les Romains et Machiavel savaient fort bien qu’il est de bonne tactique de distraire le peuple des questions embarrassantes que les Empereurs et les Princes ne peuvent traiter. Et comme selon Henri Queuille et son avatar Chirac, « il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout », détourner l’attention conforte les occupants du pouvoir.
Pour que cette manipulation fonctionne, encore faut-il trouver un leurre redoutable, un miroir aux alouettes attirant à coup sûr l’attention des foules. Et quoi de plus efficace qu’une préoccupation vieille comme le monde, le temps.
Demain, quel temps fera-t-il ?
Déjà du temps des Gaulois, nos ancêtres ne se demandaient-ils pas si le ciel allait leur tomber sur la tête ? Les orages avec leurs mystérieuses et menaçantes foudres éclatant dans un bruit d’enfer justifiaient manifestement cette lancinante inquiétude. Les hommes de l’Antiquité savaient aussi que le temps était un facteur déterminant des victoires et un signe de la volonté des Dieux, de leur soutien ou de leur condamnation.
Plus prosaïquement, le paysan a toujours cherché à percer les mystères du climat pour favoriser de bonnes récoltes. La mère de famille pour prendre soin de ses enfants et aussi tout un chacun aiment savoir s’il va faire beau ou mauvais afin de choisir la bonne tenue vestimentaire. Sans parler des pouvoirs publics qui en fonction des prévisions météorologiques se font un devoir d’avertir les usagers de la route des perturbations possibles. Et en dehors de ces raisons pratiques et légitimes qui ont de tout temps poussé l’humanité à se préoccuper du temps, quoi de mieux que le temps quand on a rien à se mettre sous la dent de la conversation.
Faire la pluie et le beau temps
Aussi, depuis longtemps, on tente de maîtriser le temps : les faiseurs de pluie ou de beau temps d’Afrique ou d’ailleurs ont connu des fortunes diverses soumis au bon vouloir de la statistique façon Shadocks, « plus ça rate plus il y a de chance que ça réussisse ». Il suffit donc de faire patienter, de prendre son temps en somme !
Grâce aux avancées technologiques, le saupoudrage des nuages avec des substances chimiques comme en Chine, leur bombardement avec des mortiers comme en France et bien d’autres tentatives ont connu des fortunes diverses pour protéger les récoltes ou écarter des conséquences climatiques néfastes aux activités humaines. Cependant force a été de constater que les attentes ont souvent été déçues. Un triste sentiment d’impuissance s’est imposé à l’homme, insupportable à l’air de la Bombe, de l’intelligence artificielle, des manipulations génétiques qui donneraient presque l’impression que l’homme est enfin maître de la création et s’est débarrassé d’un Créateur ressenti comme un hiérarque archaïque oppresseur et agaçant. La tentation est donc grande, faute de pouvoir faire le beau temps, d’engendrer par la puissance retrouvée de l’action humaine… la tempête, les cataclysmes, le déluge salé de la montée des océans, les sécheresses allumeuses de brasiers dévastateurs ? Faute de pouvoir faire le bien comme un bon Dieu, n’est-il pas satisfaisant pour l’égo des mégalomanes à la tête des peuples de vivre leur puissance même maléfique et funeste, tels des Néron regardant brûler Rome ! Et pour se persuader indubitablement de sa puissance sur le temps, sur le climat, il est habile de faire croire que l’Homme est coupable de son changement. Mais comme un « malfait » n’arrive jamais seul, par une ruse machiavélique, cette culpabilité va générer un bénéfice inattendu : l’Homme va s’ériger en Sauveur du monde, de la planète, grâce à une action d’une ampleur jamais vue…sauf de la part d’un Dieu, d’un Rédempteur.
Bingo, après le Diable, voilà le bon Dieu, mais bien humain !
Un sauvetage de la planète bénéfique… surtout pour ses manipulateurs !
Comme cette vieille lune climatique occupe toutes les civilisations, que le système climatique est global, le sauvetage sera un trait d’union imparable pour agglomérer l’ensemble de l’humanité et faire oublier les frontières, ces Nations empêcheuses de toucher des « ronds », drainer des profits gigantesques que le Green business va déverser dans la finance mondialisée en créant de nouveaux besoins, de nouveaux investissements, de nouveaux marchés.
Autre bénéfice pour nos manipulateurs, cette politique sera décidée loin des peuples et des votes incertains et s’imposera à tous pour le bonheur de tous, vieille chanson bien connue des régimes totalitaires !
Les écolos anticapitalistes soutiennent cette aventure espérant bien qu’elle sciera la branche sur laquelle la société est assise et qu’ils pourront ensuite reconstruire sur les ruines.
Enfin, les gouvernants en mal de politiques, impuissants à susciter une société harmonieuse où le matériel, le spirituel et l’affectif retrouveraient un juste équilibre, ces agités du gouvernail ne sont pas mécontents de tenir un dérivatif de choix face aux mises en cause de leur pouvoir, de leur rente de situation.
Alors quel temps demain ? Peut être le temps de politiques fondées sur une manipulation mondiale sans précédent ? Que dit la grenouille ?
Pierre Lours