Des affrontements d’une violence inédite se sont déroulés mardi et mercredi sur l’île grecque de Lesbos. Provoquant la fuite des renforts policiers envoyés pour protéger la construction d’un centre pour migrants. Mais l’hostilité des habitants traduit surtout une exaspération face à une crise migratoire dont le reste de l’Europe s’est déchargée, transformant les îles grecques en prisons à ciel ouvert.
«On a gagné cette bataille-là. Ils sont repartis !» soulignait jeudi un habitant de Lesbos joint au téléphone, en commentant quasiment en direct le départ anticipé vers Athènes de quelque 200 CRS, dépêchés sur l’île grecque trois jours auparavant. Ils avaient surgi lundi soir, telle une armada de petits soldats casqués sortis du ventre d’un paquebot sur le port de Mytilène, capitale de l’île. Leur mission ? Sécuriser la construction d’un nouveau centre fermé pour les migrants, auquel les habitants sont majoritairement hostiles. A l’issue de deux journées d’émeutes qui ont transformé Lesbos en véritable champ de bataille, les renforts policiers ont donc battu en retraite. Jamais, il est vrai, l’île n’avait connu des affrontements d’une telle ampleur.