Selon plusieurs députés européens, les Français sont à l’avant-garde d’un combat social qui concerne toute l’Europe.
Tribune. Sous couvert de simplification et de durabilité des systèmes de retraite, la Commission européenne exige des réformes des retraites régressives dans tous les Etats membres.
Ses recommandations se ressemblent partout : uniformisation des règles, harmonisation des calculs pour faire des économies, et hausse généralisée de l’âge de départ.
Voici bien des mots savants pour cacher des intentions plus simples et plus cruelles : faire baisser les pensions et confier le magot des retraites aux fonds de pensions privés.
Tout le monde devra travailler plus longtemps pour moins de pension.
Pourtant, ces mêmes recettes produisent partout dans l’Union européenne des mêmes résultats : le nombre de retraités pauvres ne cesse d’augmenter.
Tribune. Sous couvert de simplification et de durabilité des systèmes de retraite, la Commission européenne exige des réformes des retraites régressives dans tous les Etats membres.
Ses recommandations se ressemblent partout : uniformisation des règles, harmonisation des calculs pour faire des économies, et hausse généralisée de l’âge de départ.
Voici bien des mots savants pour cacher des intentions plus simples et plus cruelles : faire baisser les pensions et confier le magot des retraites aux fonds de pensions privés.
Tout le monde devra travailler plus longtemps pour moins de pension.
Pourtant, ces mêmes recettes produisent partout dans l’Union européenne des mêmes résultats : le nombre de retraités pauvres ne cesse d’augmenter.
Pour certaines professions, l’espérance de vie en bonne santé est inférieure à l’âge légal du départ à la retraite.
Dans plusieurs pays européens, un retraité sur quatre vit sous le seuil de pauvreté.
La France fait jusque-là figure d’exception.
Son système de retraites par répartition est l’un des meilleurs du monde : si 7% des retraités y vivent tout de même sous le seuil de pauvreté, c’est moitié moins qu’en Allemagne ou en Suède.
Mais cette réalité est aujourd’hui menacée par le projet de réforme des retraites portée par le président Macron.
Le système par points, qu’il veut introduire, vise à limiter en permanence et de manière automatique la part de richesse consacrée au financement des retraites.
Ajoutant de l’incertitude sur le montant à venir de la pension, il favorise dans le même temps le recours aux fonds de pension qui viennent tout juste de bénéficier en France de nouvelles exonérations fiscales.
La Suède nous renseigne pourtant sur les conséquences d’un tel système.
Depuis son introduction, 90% des femmes et 70% des hommes y ont vu leurs pensions diminuer. Alors qu’en France, le gouvernement assure que la retraite à points est un progrès pour les femmes, la Suède nous montre bien que les femmes en seront les grandes perdantes.
En outre, le pourcentage de retraités pauvres y a bondi pour atteindre près de 15%.
Et si le gouvernement français refuse la comparaison en inscrivant dans la loi l’impossibilité de faire baisser la valeur du point, il introduit pourtant un âge d’équilibre glissant qui produira exactement le même résultat.
Sous la pression d’un large mouvement social, le gouvernement belge a d’ailleurs dû reculer en 2017. Les travailleurs belges ont alors refusé la «pension à points» qu’ils appelaient une retraite tombola, pour souligner l’incertitude d’un système où l’on connaît à l’avance la valeur du point, mais pas le montant des pensions correspondantes.
En Croatie aussi, les syndicats ont réussi à faire reculer leur gouvernement qui voulait augmenter l’âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans.
Des retraites plus élevées sont tout à fait payables.
L’Autriche l’illustre.
L’âge de la pension légale y est toujours fixé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes, et les pensions y sont supérieures d’au moins 50% à celles de la Belgique par exemple.
En France comme partout, le combat contre ce projet de réforme est dur.
Les salariés des transports publics ont tenu la plus grande grève de l’histoire avec près de cinquante jours de grève.
Ils sont aujourd’hui relayés par des travailleurs d’autres secteurs qui rentrent dans la bataille.
Les actions symboliques ou artistiques se multiplient, comme à l’opéra de Paris.
Et si les grévistes ont engagé une pause pour reprendre des forces, une majorité du peuple français exige avec vigueur le retrait de ce projet.
En tant qu’élu·e, nous portons ensemble cette bataille au sein des institutions, que cela soit en Suède, en France ou en Belgique.
Nous regardons les travailleurs français avec admiration et nous savons que leur combat est aussi le nôtre.
Car une victoire serait un formidable encouragement pour empêcher, partout en Europe, la destruction des droits conquis par les peuples en lutte!
Marc Botenga, député européen (Parti du Travail, Belgique)
Malin Björk, députée européenne (Vänsterpartiet, Suède)
La Délégation France insoumise au Parlement européen : Manon Aubry, Manuel Bompard, Leïla Chaibi, Younous Omarjee, Anne-Sophie Pelletier et Emmanuel Maurel
Dans plusieurs pays européens, un retraité sur quatre vit sous le seuil de pauvreté.
La France fait jusque-là figure d’exception.
Son système de retraites par répartition est l’un des meilleurs du monde : si 7% des retraités y vivent tout de même sous le seuil de pauvreté, c’est moitié moins qu’en Allemagne ou en Suède.
Mais cette réalité est aujourd’hui menacée par le projet de réforme des retraites portée par le président Macron.
Le système par points, qu’il veut introduire, vise à limiter en permanence et de manière automatique la part de richesse consacrée au financement des retraites.
Ajoutant de l’incertitude sur le montant à venir de la pension, il favorise dans le même temps le recours aux fonds de pension qui viennent tout juste de bénéficier en France de nouvelles exonérations fiscales.
La Suède nous renseigne pourtant sur les conséquences d’un tel système.
Depuis son introduction, 90% des femmes et 70% des hommes y ont vu leurs pensions diminuer. Alors qu’en France, le gouvernement assure que la retraite à points est un progrès pour les femmes, la Suède nous montre bien que les femmes en seront les grandes perdantes.
En outre, le pourcentage de retraités pauvres y a bondi pour atteindre près de 15%.
Et si le gouvernement français refuse la comparaison en inscrivant dans la loi l’impossibilité de faire baisser la valeur du point, il introduit pourtant un âge d’équilibre glissant qui produira exactement le même résultat.
Sous la pression d’un large mouvement social, le gouvernement belge a d’ailleurs dû reculer en 2017. Les travailleurs belges ont alors refusé la «pension à points» qu’ils appelaient une retraite tombola, pour souligner l’incertitude d’un système où l’on connaît à l’avance la valeur du point, mais pas le montant des pensions correspondantes.
En Croatie aussi, les syndicats ont réussi à faire reculer leur gouvernement qui voulait augmenter l’âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans.
Des retraites plus élevées sont tout à fait payables.
L’Autriche l’illustre.
L’âge de la pension légale y est toujours fixé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes, et les pensions y sont supérieures d’au moins 50% à celles de la Belgique par exemple.
En France comme partout, le combat contre ce projet de réforme est dur.
Les salariés des transports publics ont tenu la plus grande grève de l’histoire avec près de cinquante jours de grève.
Ils sont aujourd’hui relayés par des travailleurs d’autres secteurs qui rentrent dans la bataille.
Les actions symboliques ou artistiques se multiplient, comme à l’opéra de Paris.
Et si les grévistes ont engagé une pause pour reprendre des forces, une majorité du peuple français exige avec vigueur le retrait de ce projet.
En tant qu’élu·e, nous portons ensemble cette bataille au sein des institutions, que cela soit en Suède, en France ou en Belgique.
Nous regardons les travailleurs français avec admiration et nous savons que leur combat est aussi le nôtre.
Car une victoire serait un formidable encouragement pour empêcher, partout en Europe, la destruction des droits conquis par les peuples en lutte!
Marc Botenga, député européen (Parti du Travail, Belgique)
Malin Björk, députée européenne (Vänsterpartiet, Suède)
La Délégation France insoumise au Parlement européen : Manon Aubry, Manuel Bompard, Leïla Chaibi, Younous Omarjee, Anne-Sophie Pelletier et Emmanuel Maurel