Les grandes enseignes s'engraisseraient volontiers sur la viande halal. Malheureusement elles doivent encore tenir compte des humeurs des Français « de souche ». Mais à malin, malin et dhimmi.
Le développement exponentiel du nombre de musulmans vivants en France sous l'effet conjugué d'une immigration qui n'est contrôlée que dans les discours de Nicolas Sarkozy et des vagues de conversions - qu'elles soient « de confort » (pour obtenir une relative « tranquillité » dans un milieu hostile tel que les banlieues) ou d'adhésion (réponse au vide spirituel laissé par la société ultra-matérialiste occidentale et aux démissions modernistes des églises chrétiennes) - a entraîné ces dernières années une véritable explosion des ventes de produits estampillés « halal » « licite » en français).
Le commerce halal représente désormais un marché lucratif et plein d'avenir qui intéresse de plus en plus les géants de l'agro-alimentaire (Socopa, Doux, Duc, Soviba ou Charal… ) et de la distribution (Carrefour, Auchan, Leclerc. .). Ce marché est tiré par la troisième génération issue de l'immigration maghrébine et d'Afrique subsaharienne qui montre un attachement au halal paradoxalement encore plus fort que celui de ses parents, ce qui ne témoigne pas vraiment en faveur de la fameuse « intégration » à laquelle tant d'aveugles prétendent encore croire. Réservée autrefois à des événements festifs comme l'Aïd El Kébir, la consommation « halal », qui est un marqueur à la fois religieux, culturel et identitaire, a aujourd'hui tendance à l'exclusivité. À partir du moment où l'on commence à manger halal, on ne mange plus que halal. Selon plusieurs estimations, la consommation de ce type de produits serait ainsi en progression de 15 % par an depuis 1998.
Si les marchands se frottent les mains, tout n'est cependant pas simple dans le meilleur des mondes multiethniques. Car les entreprises qui investissent massivement dans le halal craignent parallèlement de choquer, et donc de perdre, une partie de leur clientèle traditionnelle en multipliant de façon trop visible les produits estampillés « islamiquement correct » sous leurs enseignes.
Le porc interdit de pizzeria
Car tant qu'il dispose d'un minimum de pouvoir d'achat, le Français de souche encore trop obscurantiste pour être béatement ravi de l'islamisation progressive de son pays, ne peut pas être totalement ignoré par les pontes du commerce et de la grande distribution.
Les enseignes préfèrent donc rester « discrètes » quant à leurs activités dans le domaine du halal et beaucoup de grandes marques produisent des produits halal sous un autre nom.
Elles créent pour cela des « marques relais » qui leur permettent de diffuser les produits halal sans que le nom de la société le plus connu du grand public y soit associé.
C'est donc en toute hypocrisie que ces enseignes font du marketing ethnique qui ne dit pas son nom.
C'est notamment le cas de la chaîne de fast-food KFC qui, sans afficher une quelconque mention "halal" dans ses publicités, sur son site Internet ou ses menus, propose du poulet halal dans tous ses restaurants, mettant à disposition des clients qui le souhaitent un certificat halal « de préférence en tête à tète » comme le précise Christophe Poirier, directeur marketing du groupe.
Ce genre d'attitude soulève, en grande partie à raison, l'exaspération de la communauté musulmane qui s'indigne qu'on veuille bien de son argent mais sans accepter d'être publiquement associé à un terme religieux islamique.
Elle peut toutefois largement se rassurer car les mentalités et les pratiques évoluent. Certaines enseignes assument même déjà clairement leur dhimmitude, comme le groupe « Les Mousquetaires » (Intermarché) qui va abandonner son traditionnel logo jugé trop hexagonal et trop « identitaire » du fait de la présence d'une croix qui pouvait « gêner » certains clients ou encore la chaîne de Pizzerias Domino's Pizza qui propose des restaurants cent pour cent halal où le porc est totalement proscrit.
Xavier Eman Le Choc du Mois juin 2009
Complément :
Le Halal en France
Le marché est estimé à plus de 3,5 milliards d'euros.
Le marché total en viandes est estimé entre 300 000 et 400 000 tonnes/an.
Le marché de la viande halal est couvert à 80 % environ par les boucheries traditionnelles musulmanes et 20 % par la grande distribution.
Il n'existe actuellement aucune réglementation spécifique sur le Halal.
Selon le rite musulman, l'animal est égorgé vivant, sans être étourdi, la tête tournée vers La Mecque, par un sacrificateur agréé. Seules trois mosquées sont habilitées à délivrer des cartes de sacrificateur religieux la Grande mosquée de Paris, la mosquée de Lyon et celle d'Evry-Courcouronne.
Un vétérinaire est chargé d'assister le sacrificateur et de vérifier que l'abattage s'est bien passé et que les organes internes (foie, poumons, cœur…) ne portent pas de lésions.
Le Choc du Mois juin 2009