Par Virginie Joron*
Bruxelles vient d’annoncer que l’Union européenne va affecter immédiatement 450 millions d’euros dont 150 millions pour lutter contre la pandémie de coronavirus au Maroc alors que son roi est multimilliardaire. Bruxelles va également envoyer 250 millions d’euros en Tunisie. Des chiffres incompréhensibles quand on a appris dimanche que l’UE a investi seulement 140 millions d’euros pour développer un vaccin contre cette pandémie.
Le rôle de l’UE est déplorable. Outre les frontières laissées ouvertes entraînant la propagation du virus, la présidente de la Commission voyageait en Ethiopie du 26 au 29 février avec toute la Commission alors que les morts s’accumulaient déjà en Italie. Cette Commission cherche aujourd’hui à profiter de l’impréparation des gouvernements italien et français en communiquant sur son efficacité en Afrique. Pardon, mais les pays les plus touchés par le coronavirus, l’Italie en particulier, ont désespérément besoin de l’aide de leurs voisins européens. Pour l’heure, c’est la Chine, la Russie et Cuba qui aident in situ. Les discussions de l’UE sur la poursuite de l’aide sont au point mort depuis la semaine dernière.
Il est donc surprenant, voire scandaleux, que l’UE ait trouvé des centaines de millions d’euros à verser aux pays du Maghreb. Tous les pays du monde entier sont touchés par cette catastrophe sanitaire mais ce n’est pas aux Européens de sauver la planète. Aucune région du monde n’est aussi durement touchée que l’Europe avec des milliers de personnes qui meurent ici. Il est donc tout simplement contraire à l’éthique de dépenser des centaines de millions dans des pays extérieurs à l’UE. Cela démontre que, face à une pandémie à l’échelle européenne, qui touche pleinement les sociétés européennes, l’UE refuse d’aider en priorité les pays et les citoyens qui en ont le plus besoin : les contribuables européens. L’Europe en premier !
(*) Député européen RN- Groupe I&D
Source : Présent 2/04/2020