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Pouvons-nous encore leur faire confiance ?

Pouvons-nous encore leur faire confiance ?

De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :

« Au fond comme chef de l’Etat, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un Etat. » Ne les croirait-on pas écrites par un historien du futur, à propos de notre Jupiter élyséen, ces lignes qui sont, en réalité, le jugement peu amène que porte le général De Gaulle sur son prédécesseur, le président Lebrun, dans Les mémoires de guerre. Emmanuel Macron s’agite, visite les hôpitaux et les usines. Il parle beaucoup, sans doute trop. Il ne sait pas faire synthétique et impose à son public de longs monologues moralisateurs, en jamais moins de 25 minutes. Au lendemain du putsch des généraux, le général De Gaulle était intervenu à la télévision, le 23 avril 1961, pendant 6 minutes 20 secondes. Ce fut clair, direct et percutant : j’ordonne, j’interdis, j’ai décidé, par tous les moyens. Trois jours plus tard le putsch était avorté, les condamnations pleuvaient, « l’ordre républicain était rétabli. »

Le fiasco du coronavirus

Le fait est que la France s’avère être un des pays les plus sévèrement touchés par la pandémie du coronavirus. Des pays comme Taiwan, la Corée du sud, le Japon ou l’Allemagne enregistrent un nombre bien moins important de victimes que la France. La recette gagnante semble être : fermeture des frontières /mise à disposition de tests et de masques /capacités hospitalières. Malheureusement, pour nous, notre pays, depuis le début, a joué à contre-emploi et à contre-temps. Par idéologie, les frontières n’ont pas été immédiatement fermées. Par mercantilisme les stocks de masques et de tests n’ont pas été entretenus et reconstitués. Par impéritie, depuis des décennies, le système de soin, qu’avec sa modestie habituelle notre classe dirigeante présentait comme le plus performant du monde, s’est avéré inadapté et obsolète. Après nous avoir expliqué que les masques ne servaient à rien, et que d’ailleurs elle ne savait pas en mettre un, la pétulante porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye – une toute jeune française naturalisée il y a moins de 4 ans – a dû opérer un retro pédalage spectaculaire, Emmanuel Macron ne se déplaçant plus sans son masque de combat. La réalité est que comme il n’y avait pas assez de masques disponibles, il était plus expédient d’affirmer qu’ils ne servaient à rien.

Auraient-ils changé ?

Le Président de la République et l’équipe gouvernementale en appellent à l’Union nationale… autour d’eux. Mais, sans doute en font-ils un peu trop : l’entourage du Président évoque ainsi, sans rire, sa « présence thaumaturge. » Bientôt Emmanuel 1er guérira les écrouelles ! De son côté Emmanuel Macron multiplie les mâles déclarations, brûlant aujourd’hui ce qu’il adorait hier. À l’entendre il aurait tiré les leçons de ces événements et en appelle à « produire davantage sur notre sol », « rebâtir notre souveraineté nationale », etc. Quelle créance accorder à ces propos ? Adaptant une réflexion d’Etienne Gilson on serait tenté de penser : « Qu’est-ce qu’un ministère d’union nationale ? C’est un ministère de mondialistes qui fait appel au dévouement des patriotes pour l’aider à tirer la France du péril où le mondialisme l’a mise et, l’en ayant tiré, continuer de la persécuter. » Le premier ministre arpente à grandes enjambées les allées du pouvoir soupirant : « C’est une catastrophe ! C’est une catastrophe ! » Le pouvoir politique se réfugie derrière l’autorité des comités Théodule et l’avis des experts, illustrant le propos de monsieur de Bonald : Quand les esprités nés pour gouverner deviennent rares, on multiplie les délibérations et les conseils. Le vaisseau qui n’a plus de boussole se dirige à l’estime. » À aucun moment nos dirigeants ne se remettent en cause et en tirent les conséquences. Tout cela c’est de la faute à pas de chance et aux mauvais Français qui ne respectent pas le confinement.

Le Préfet de police de Paris, Lallement, manifestement un joyeux drille, vient d’expliquer avant de s’excuser, mais c’est toujours le premier mouvement qui est révélateur du fond des êtres, que les personnes hospitalisées l’avaient, en définitive, bien mérité puisque, manifestement, elles n’avaient pas respecté le confinement.

Enfin, en ce mois d’avril, presque un an après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris aurons-nous la cruauté de rappeler que l’État, qui n’avait pas su prévenir l’incendie, s’engageait par la voix de son chef, à la rebâtir, dans un délai de cinq ans « plus belle encore ». Y a‑t-il un inconscient prêt à prendre des paris sur cette reconstruction dans les délais annoncés ?

Ils n’ont pas changé.

Cependant, les vieux réflexes demeurent, laissant entrevoir la queue du chat et l’entourloupe en cours. Christophe Castaner, Ministre de l’Intérieur, demande de faire preuve de « pédagogie » et de « discernement » lors des contrôles de confinement dans ce qu’ils appellent les « quartiers populaires » et qui sont en fait des enclaves étrangères. Pour les autres ni pédagogie, ni discernement : l’amende et la trique.

Olivier Véran déplore quant à lui « la réduction inquiétante du recours à l’IVG » pendant que la sénatrice Laurence Rossignol demande que l’avortement soit possible sans délai d’aménorrhée, puisque les difficultés psychologiques de cette période pourraient assimiler tout avortement à une IMG (Interruption Médicale de Grossesse) effectivement légale jusqu’à la naissance.

La focalisation sur l’hôpital public, au détriment de la médecine libérale et des cliniques privées, dans le traitement du coronavirus remet en mémoire ce célèbre slogan du théoricien du fascisme, Giovanni Gentile : « Tout pour l’État, tout par l’État, rien en dehors de l’État. » Ce même État qui, actionnaire principal de La Poste, laisse celle-ci décider unilatéralement de la cessation de la distribution du courrier. Il y a presque un siècle les hommes de l’Aéropostale Guillaumet, Mermoz et Saint-Exupéry défiaient la cordillère des Andes pour transporter le courrier ; aujourd’hui les agents du « service public » de La Poste sont aux abonnés absents à la demande de leur direction ou en grève, au nom du principe de précaution. La France qui gagnait parce qu’elle osait, a laissé la place à une France qui semble avoir oublié que : « Une civilisation repose sur ce qui est exigé des hommes, non sur ce qui leur est fourni. » A de Saint-Exupéry in Citadelle

Nous n’avons pas confiance

Tout au long du développement de la crise des gilets jaunes les déclarations se sont multipliées : Nous vous avons compris, rien ne sera plus comme avant, etc. Rien de fondamental n’a changé si ce n’est que l’État a fait quelques chèques. Les mêmes nous refont aujourd’hui exactement le même coup. Leur crédibilité est nulle. Le problème ce ne sont pas les hommes mais le Système. Qui osera le remettre en cause alors que beaucoup de nos contemporains ne peuvent plus supporter ni leurs maux ni leurs remèdes ? Quant à nous, disons-le tout net : nous n’avons aucune confiance dans les responsables de notre déroute pour mener à bien les nécessaires réformes, parfois radicales, dont notre pays à besoin pour continuer d’exister.

https://www.lesalonbeige.fr/pouvons-nous-encore-leur-faire-confiance/

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