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Dette : le tonneau des Danaïdes – Pierre Bergerault

Le gouvernement alourdit la facture ! Face à l’ampleur de la crise, un nouveau projet de loi de finances rectificative sera présenté mercredi en Conseil des ministres. Alors que les ministres de l’Economie et des Comptes publics en avaient dévoilé les grandes lignes jeudi, les dernières annonces du chef de l’Etat les ont obligés à revoir leur copie.

Emmanuel Macron a en effet déclaré lundi soir que le confinement prendra fin le lundi 11 mai, soit une durée totale de 2 mois en tout. Or, le correctif budgétaire annoncé la semaine dernière ne prévoyait que 6 semaines.

En conséquence, chaque jour ne faisant qu’aggraver la crise économique, après une croissance attendue à -6% pour 2020, l’exécutif table désormais sur -8%. Le déficit public s’établirait à 9% contre les 7,6% prévus dans le premier texte voté le vendredi 20 mars pour une dette publique qui atteindrait finalement les 115% du PIB au lieu de 112%.

Le plan d’urgence se voit lui aussi alourdi passant de 45 milliards d’euros, il y a trois semaines, à 110 milliards. En cause, l’augmentation des crédits alloués aux entreprises ayant recours au chômage partiel pour leurs salariés. L’enveloppe est passée de 8,5 milliards à 24 milliards. Le patron de Bercy n’a d’ailleurs pas exclu d’en prolonger l’utilisation au-delà du début du déconfinement pour les entreprises qui ne pourraient pas redémarrer comme les cinémas, théâtres et autres lieux de cultures évoqués par le président de la République. De son côté, le fonds de solidarité pour les indépendants passera à 7 milliards d’euros. Une aide exceptionnelle pour les familles modestes, de près d’un milliard, soit quelques centaines d’euros par famille, viendra également rallonger la liste.

Dernière évolution prévue par Bercy : les charges fiscales et sociales. Le ministre de  l’Economie expliquait qu’elles seraient reportées, voir annulées « au cas par cas ». Il a clairement expliqué ce mardi matin qu’elles seront bien annulées pour l’hôtellerie ou la restauration et d’autres secteurs si le chiffre d’affaire tarde à revenir.

Quoi qu’il en soit, les comparaisons avec la crise de 2008 sont désormais totalement dépassées. La croissance n’avait reculé que de 3% contre les 6% à venir. La dette, quant à elle, a déjà été plus élevée au cours du XXème siècle mais seulement après les deux guerres mondiales. Si le ministre des Comptes publics s’est montré rassurant, expliquant que ces nouvelles dépenses ne seraient pas couvertes pas de nouvelles hausses d’impôts, son collègue à Bercy, Bruno Le Maire, a déclaré sans plus de précision qu’il « faudra faire des efforts pour réduire la dette de la France ».

Pierre Bergerault

https://www.tvlibertes.com/actus/dette-le-tonneau-des-danaides-pierre-bergerault

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