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Fiction : dans la vertitude de boboland

Qu’est-ce que ça va être bien, dans quelque temps, Bordeaux, , Lyon, Tours, Poitiers ou Strasbourg ! 
Jadis, Alphonse Allais suggérait de construire des villes à la campagne, l’air y étant plus pur.
Plus besoin de cette bonne idée, aujourd’hui : les Boboverts mettront la campagne dans la ville !
Incroyable ! Aucun immeuble, plus de voitures, plus d’avions, plus de pollution, plus de bruits…
On aura l’impression d’être dans la ouate, la kiloouate, même !
Tout ne sera que verdure et petits oiseaux !
Les fourmis, les abeilles, les papillons, les libellules seront de retour, tous les animaux reviendront et les espèces en voie de disparition qui jadis nous côtoyaient réapparaîtront en toute quiétude, les loups, les lynx et les ours réintégrés ; les autruches, moutons et pigeons sont déjà là, ainsi que vautours et rats.
Le vivre ensemble enfin épanoui !
Tout le monde aura son petit chez-soi sans pour autant qu’il n’y ait des murs, portes ou fenêtres : les frontières, pas de ça ici !
Et ces petits chez-soi ne se verront pas, dissimulés par le feuillage, la mousse et aussi, bien sûr, par les champs de cannabis.

Bref, le chez-soi entre soi ! Hyper cool ! C’est la surkiffe !
Et si accueil maximal des « sans-papiers », c’est pour assurer l’élection suivante.
Le couple parent 1 parent 2, voire 3 ou 4 est de tous les sexes possibles car, chez les , on peut triturer la nature humaine, mais pas le maïs !
L’un(e-es) est dans une agence de pub, euh de com’, euh de stratégie événementielle de la ville qui l’héberge, l’autr(e-es), après des études en sciences sociales, cherche(nt) longuement au CNRS pour nous éclairer.
Lors de leurs pauses, ils bronzent, euh, brunissent, euh blanchissent, non oh !… se dorent la pilule ou font de la danse afro-caribéenne sur les berges de la Seine, la Loire, la Gironde, le Rhône ou le Rhin. Les longs week-ends sont aussi formidables.
Tout ce petit monde quitte les outils informatiques en n’éteignant pas les appareils et bureaux, puisque c’est la ville ou l’État qui paye, et roule en rollers, skateboards, trottinettes, vélos.
Plus d’embouteillages, plus de réservations de voyages, le rêve !
Comment l’Homme – oups… Femme(e-es) – a-t-il pu à ce point s’enquiquiner la vie ?
Ainsi, eux peuvent se retrouver à l’île de Ré, de Saint-Barth (« Saint » doit être supprimé prochainement), en Inde ou à Marrakech.
Le déplacement est mû par le vent et s’il n’y a pas de vent, celui produit par les hélices des éoliennes !
Donc parapentes, deltaplanes, montgolfières, planeurs, combinaison ailée, pardon, wingsuit flying, bref, la transe dans l’arc-en-ciel et idem sur la mer avec tous ces voiliers…
Bientôt, nombre de nos Boboverts vont retrouver la gamine suédoise à nattes, la gréviste des cours, la souriante extra-lucide Greta dans un lieu encore tenu secret… tout dépendra des courants ascendants, du Gulf Stream, de la fonte des glaces et du réchauffement climatique qui pourraient faire de ce lieu de rendez-vous paradisiaque un désert de dunes où seuls quelques scorpions et serpents survivraient… bbbrrr !
Mais non, eux ne surfent pas sur les peurs !
Attention ! Ce qui fut encensé est réexaminé : donc, tout ce qui se fera par électricité ou gaz subira un contrôle de policiers, euh non, « commissionnaires citoyens vigilants ».
En revanche, pas de sanctions pour les grosses cylindrées de banlieues accompagnées de tous les p’tits cubes sur roue arrière.
Hier, ces vigiles « anti-grizouille » ont remarqué au loin, sur le Champ de Mars, de la fumée… fausse alerte, c’était des signaux de marijuana pour avertir les potes d’une rave party sans contraintes de masques et distanciations sociales !
Les masques, c’est pour les Verts/Rouges et Verts/Noirs guerroyant cuirassés dans les manifs, et les distanciations sociales, c’est uniquement avec… les bourgeois et les populistes.
 Loïc Mansard

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