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La France poignardée au cœur (2018)

Tous les jours depuis le début de l’été, une nouvelle attaque au couteau endeuille la France. Qu’ il s’agisse de clandestins ou de racailles, leur volonté de tuer est manifeste. Est-ce insigne d’ensauvagement ou le symptôme d’un mal encore plus grave ?

25 août, un jour ordinaire en France un homme meurt poignardé dans le métro, un autre est entre la vie et la mort à Toulouse, agressé à coups de machette et de batte de base-bail. Deux jours auparavant, un homme fiché pour radicalisation islamique tue deux membres de sa famille et en blesse grièvement une troisième, un acte revendiqué par l'État islamique. Ce faisceau d'éléments pointant vers la piste terroriste n'empêche pas Gérard Collomb de nous servir l'habituelle rengaine du « déséquilibré ».

Il aura fallu la mobilisation des proches et des réseaux sociaux autour du meurtre d'Adrien Perez pour que média et hommes politiques commencent - de mauvaise grâce - à s'intéresser à la vague d'attaques à l'arme blanche qui frappe la France. Ce jeune homme de 26 ans a été tué au couteau pour avoir défendu un couple agressé à la sortie d'une boîte de nuit grenobloise. Un autre jeune homme mourra égorgé pour avoir défendu des innocents, cette fois à Jarny, en Meurthe-et-Moselle, le 6 août dernier.

La macabre énumération des victimes de cet été meurtrier serait trop longue pour nos colonnes. À ceux qui plaident les faits divers malheureux (« les attaques au couteau ont toujours existé ») ou la série de coïncidences, rappelons que nous parlons d'au moins une affaire par jour depuis le début de l'été c'est d'un nouveau phénomène de société dont il est question, dont la fréquence n'est que la première caractéristique. 1 000 agressions gratuites par jour en France. Combien au couteau ? les statistiques ne le disent pas.

Tous des cibles ?

La seconde caractéristique est le profil des agresseurs. En l'absence de statistiques fiables, une étude empirique permet tout de même de constater que la plupart des assaillants sont soit des racailles de banlieue, comme dans le cas des agresseurs d'Adrien, soit des « migrants » en provenance de pays musulmans. C'est par exemple le cas de cet Afghan qui a poignardé quatre personnes à Périgueux le 14 août dernier et qui s'en tire avec quatre ans de prison et une interdiction de séjour en Dordogne.

Jeunes, vieux, hommes, femmes, la typologie des victimes ne suit, elle, aucun schéma précis. Et c'est ce qui rend cette vague d'attaque inquiétante les agresseurs frappent au hasard, parfois sans motif apparent, souvent pour un simple mot ou un regard de travers, comme cet homme tué dans un bus parisien par un clandestin. Et si tout le monde se sent confusément menacé, c'est aussi que les attaques peuvent survenir n'importe où. La quatrième spécificité de ce phénomène est sa diffusion nationale de Paris à Saint-Paul-Trois-Châteaux en passant par Grenoble, « ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés » sans distinction, même si la proximité d'une cité est un facteur aggravant.

Enfin, c'est naturellement la violence des attaques qui définit le phénomène. Dans la plupart des cas, la volonté de tuer est manifeste, qu'il s'agisse d'« attaques au cou », délicate litote des médias pour parler d'égorgement, d'un coup au cœur comme Adrien Perez ou au ventre.

Les prodromes de la guerre civile

Ces attaques à l'arme blanche, et notamment leur modus operandi, recommandées par l'État islamique et pratiquées par de nombreux terroristes dans le monde musulman, font inévitablement penser à une vague d'attentats islamistes déguisée.

L'affaire de Trappes, qui a percé le mur des médias le 23 août appartient à cette catégorie et d'autres y ressemblent fortement, comme celle de Saint-Paul-Trois-Châteaux. La hâte des autorités à affirmer que « la piste terroriste est écartée », alors qu'elle rappelle fortement celle de la gare Saint-Charles de Marseille, l'attentat contre le père Hamel ou celui de Paris, laisse en tout cas songeur.

Mais classer toutes ces agressions dans la catégorie « attentats » serait aller bien vite en besogne. La plupart ne portent pas la marque du terrorisme islamique et les racailles ne pensent pas forcément à habiller leurs crimes d'oripeaux politico-religieux.

Entre les « migrants » venant de zones baignant dans une culture de violence et les racailles avec leur sentiment d'impunité, nourri par le laxisme judiciaire, l'ensauvagement de la société est un fait patent.

Il ne suffit pourtant pas à clore le débat. Entre les attentats low-cost, les attaques de civils et celles qui visent les forces de l'ordre, service de santé et pompiers, sans parler des scènes de guérilla urbaine à chaque rassemblement festif (Coupe du monde, 14 juillet…), tout cela dessine le tableau d'une France en état de guerre civile rampante.

Le mot est fort ? Comment pourtant qualifier autrement l'agression systématique d'une partie de la population par une autre, qui refuse les lois communes et défend « son » territoire, les fameuses « zones de non-droit » contre les représentants de l'ordre et veut imposer « son » système législatif, hybridation de charia et de loi des caïds, à l'ensemble de la population ?

Bien sûr, chaque voyou qui attaque un flic, chaque clandestin qui tue un passant ne le fait pas forcément au nom d'une guerre civile qui ne dit pas encore son nom. Mais de « nique la France » à « Allaouh Akbar », le pas est vite franchi.

Richard Dalleau monde&vie » 6 septembre 2018 n°959

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