N’en déplaise à la basse-cour médiatique, qui lui est unanimement hostile, Donald Trump est de ces dirigeants qui ont le mieux compris leur époque. Il est dans le sens de l’histoire, qui oppose les déracinés aux enracinés. C’est ce que la gauche américaine ne veut pas comprendre. A ce titre, il pourrait être réélu le 3 novembre, en dépit des prédictions inverses. La condescendance des hommes politiques français à son égard est un conformisme, repris dernièrement par Nicolas Sarkozy. Il est vrai que le président américain a bien des défauts. Mais il a des idées claires sur les enjeux de son mandat. “Je fais la politique du XXI e siècle”, avait-il déclaré en septembre 2019. “L’avenir n’appartient pas aux mondialistes, l’avenir appartient aux patriotes”.
Plus que jamais, c’est cette vision qui s’impose. Jamais l’universalisme n’a été autant décrié. Jamais le souverainisme n’a été autant loué. La prochaine élection présidentielle française se jouera sur ce terrain. Il est arpenté par Trump depuis son élection en 2016. “Nous demandons un grand réveil des nations”, avait-il déclaré en septembre 2017 devant l’ONU. En juillet 2017, à Varsovie, il avait ajouté : “Si nous n’oublions pas qui nous sommes, nous ne pourrons pas être vaincus”. En France, la victoire en 2022 ira au candidat qui saura parler de la sorte.
Il est d’ailleurs plaisant d’observer la constance avec laquelle les détracteurs de Trump se mettent le doigt dans l’oeil. C’est à peine si les médias ont rappelé son rôle dans l’historique accord de normalisation conclu entre Israël, les Emirats arabes Unis et Bahreïn. L’événement a eu lieu le 15 septembre à la Maison Blanche. Ce rapprochement, qui scelle la défaite des Palestiniens, a été tacitement avalisé par l’Arabie saoudite, dont le prince héritier a promis de rompre avec le wahhabisme.
D’autres nations arabes sunnites pourraient s’y joindre. Or cette pacification, destinée à isoler l’Iran chiite, doit autant à la persévérance de Benyamin Netanyahou qu’au président américain. Il faut relire les augures de ceux qui annonçaient le soulèvement de la rue arabe, après la décision de Trump, en décembre 2017, de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et d’y installer l’ambassade américaine. “Décision regrettable”, avait commenté Emmanuel Macron. Le choix du président français de rester l’interlocuteur de l’Iran des ayatollahs et du Hezbollah terroriste isole désormais la France dans le monde sunnite. Sale temps pour les donneurs de leçons.
Ivan Rioufol
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