Le revoilà. Jean-Luc Mélenchon, la baudruche politique artificiellement gonflée pour la présidentielle de 2017, vient de se déclarer candidat à l’élection présidentielle de 2022. Malmené dans les sondages d’opinion, il vient de faire d’une pierre deux coups en déclarant, sur BFM TV, le 12 novembre : « Il y a, dans ce pays, une haine des musulmans déguisée en laïcité. » Une outrance de plus, une ineptie supplémentaire.
L’homme politique au patrimoine de 1,13 million d’euros présente 58 ans de mandats électifs cumulés au cours desquels les excès et les outrages ont contribué à fabriquer son image de tribun tumultueux, excessif au point d’en devenir insignifiant. Cette nouvelle prise de position tout en finesse présente le double avantage de séduire sa base électorale gauchiste CSP+, qui vit dans l’entre-soi mais veut nous imposer le vivre ensemble, et un électorat musulman qui, lui, est largement fidèle (37 % d’entre eux lui ont apporté leurs suffrages, en 2017, selon Libération).
En présentant sa lutte contre l’islamophobie comme l’étendard de sa vertu, et comme gage auprès d’un électorat qu’il convoite, Mélenchon accuse une nouvelle fois, sans fondement, les Français de cultiver une « haine anti-musulman déguisée en laïcité ». Cette déclaration irresponsable nourrit, d’une part, la victimisation des musulmans et renforce, d’autre part, le trouble sémantique existant entre la critique de l’islam, aussi nécessaire que légale, et celle des musulmans.
Car si la laïcité garantit la liberté de conscience, elle permet également la critique des religions. Critiquer l’islam, avertir de ses dangers pour les civilisations occidentales est un droit qui devient un devoir à mesure que cette menace grandit. Mais critiquer l’islam, ce n’est pas nourrir la haine envers les musulmans.
La France accueille des millions de musulmans sur son sol, cédant parfois à tort sur le front des revendications politico-religieuses et des exigences communautaristes, mais la voici traînée dans la boue à des fins bassement électoralistes, risquant au passage d’alimenter les tensions ethnico-religieuses qui couvent dans notre pays autant qu’elles sont tues.
Anti-flic, anti-système, anti-tout, pro-islam, Jean-Luc Mélenchon cultive son image de virulent contestataire qui l’enferme dans son rôle d’assaillant politique incapable de gouverner.