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Au secours, la grippe a disparu !

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Dans l’océan de mauvaises nouvelles qui tombent, chaque soir, dans notre assiette à l’heure de la soupe, il en est une qui devrait nous réjouir : la grippe a disparu. Ou presque. De quoi ramener, enfin, le sourire sur la face de carême du Pr Jérôme Salomon, notre vénéré directeur général de la Santé ? Non. La grippe a disparu et on la cherche.

Rendez-vous compte : alors que des dizaines de milliers de Français sont terrassés, chaque année, par un virus folâtre – il s’offre une nouvelle tenue chaque hiver ‑ et que vingt mille d’entre nous en meurent, « depuis octobre, seuls six cas ont été repérés à l’hôpital en France, dont deux chez des personnes de retour d’un voyage à l’étranger », nous dit Le Parisien. Des données qui devraient être confirmées par Santé publique France, ce 9 décembre, période où le virus grippal devrait être au plus haut.

« Elle est où ? On devrait en voir un peu, mais à l’heure actuelle, il n’y a rien », demande le patron de SOS Médecins. L’explication avancée est la « survaccination » des populations à risques. Incités par les autorités à se faire piquer au plus vite, les Français auraient échappé à l’hécatombe. On dira plutôt que c’est un coup de chance : celui d’avoir eu, cette année, un vaccin correspondant à la bête.

En effet, on nous a expliqué, ces dernières semaines, que l’efficacité des vaccins anti-Covid-19 arrivant sur le marché était formidable puisque bien supérieure à celle des vaccins antigrippe, laquelle se situe en moyenne à 20 %, 40 % les bonnes années… À moins que, dans une guerre nano dont les batailles nous échappent, le SARS-CoV n’ait terrassé sa grand-mère. Au point, d’ailleurs, qu’on se demande dans les hautes sphères médicales si la grippe ne pourrait pas carrément disparaître. C’est une « excellente question. On se la pose tous », dit l’épidémiologiste Sibylle Bernard-Stoecklin au Parisien, ajoutant toutefois que le Covid-19 pourrait nous réserver de sales surprises d’ici un an ou deux, les experts de l’OMS n’ayant plus de souches disponibles pour fabriquer les prochains vaccins contre la grippe… « Cela risque d’être plus compliqué. Une telle situation ne s’est encore jamais produite », conclut-elle.

La grippe n’est, d’ailleurs, pas la seule à avoir dû céder le terrain au gourmand Covid-19. On cherche aussi vainement les bronchiolites, apportées par le VRS, virus respiratoire syncytial ; de même la gastro-entérite, parce qu’on se lave enfin les mains, nous dit-on. Acceptons-en l’augure…

On devrait se réjouir, vous disais-je plus haut, mais hélas non. Un autre sujet de préoccupation est arrivé ce matin, dans l’actualité : les Français ne se font plus suffisamment tester. Après avoir fait la queue pendant des heures dans d’interminables files d’attentes, les labos sont quasiment « obligés de recruter dans la rue », nous a dit RTL, ce matin. Damned!

Vingt Minutes a posé la question à un chercheur de Strasbourg : « Il y a deux explications conjointes, dit-il. Vu que l’incidence du virus chute, il y a moins de patients, moins de symptomatiques et de cas contacts, et donc naturellement moins de gens qui se font tester. Les médecins de ville notamment le disent, ils font moins de prescriptions de tests. C’est donc normal d’avoir une baisse du nombre de tests, qui est cohérente avec la baisse des autres indicateurs : moins de malades, moins d’hospitalisations, moins de réanimations, etc. »

Et alors, quoi, ça n’est pas une bonne nouvelle ?

Finalement non… « L’autre explication est le déploiement massif des tests antigéniques qui remplacent en partie les tests PCR. Or, le système de remontée des résultats est pour le moment incomplet et souffre de dysfonctionnements, si bien que tous les résultats des tests antigéniques ne remontent pas de manière efficace et transparente. »

Conclusion : quand ça va mieux, c’est moins bien que si ça allait plus mal. CQFD.

Marie Delarue

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