La récente disparition de VGE a rappelé à beaucoup son duel mortifère pour la droite contre Chirac. Avec une véhémence jugée par beaucoup excessive, ce dernier avait notamment lancé, le 6 Décembre 1978, son fameux appel de Cochin, dénonçant le “parti de l’étranger” qui désignait très clairement mais sans le nommer le président Giscard d’Estaing et le centre-droit pro-européen. Inspiré par Pierre Juillet et Marie-France Garaud, écrit sans doute par celle-ci, ce texte était, dans les mots et les idées, gaulliste, et donc légitime dans le cadre du débat démocratique national. Après la défaite aux élections européennes de 1979, Chirac devint davantage libéral, puis travailliste, puis redevint ce qu’il était vraiment, un bon radical opportuniste. Le RPR se maria avec l’UDF pour reprendre la plupart des thèses combattues auparavant. Entre-temps, la gauche était arrivée aux affaires, et le parti de l’étranger était ainsi devenu réalité. Avec Macron qui veut réunir le centre-gauche et certains des héritiers du giscardisme, les “orléanistes”, comme aurait dit René Rémond, cette vérité est criante, mais comme dans le conte où à force d’annoncer le loup à tort, le crieur n’est pas cru lorsque le loup arrive vraiment, il n’y a plus aucun veilleur capable de lancer l’appel de façon à être entendu, aucun pour clamer que le parti de l’étranger, plus destructeur que jamais, est à l’Elysée !
La mise en scène présidentielle de l’interview offerte à “Brut” était évidemment une opération démagogique envers des jeunes, plutôt de gauche, plutôt immigrés, et votant Mélenchon. Le ton et les mots y étaient. Opportunément, c’était un désaveu de l’action policière, menée quelques jours auparavant, contre un campement sauvage de migrants place de la République au cours de laquelle M. Buisine, le journaliste de Brut animant l’émission, aurait été molesté. La différence de niveau entre Macron et ses interlocuteurs a permis au premier de faire son numéro. Toutefois, derrière la maîtrise des réponses techniques alignant une fois de plus la longue liste des mesures et des dépenses qui n’empêchent pas la France de poursuivre sa descente aux abîmes, l’actuel occupant de l’Elysée laisse apparaître son vrai visage. Il est le parti de l’étranger, et sans complexe.
L’axe central de cette politique est la culpabilisation du peuple français, déjà mise en oeuvre pour expliquer les difficultés à réduire l’épidémie actuelle. Parce que les Français ne sont pas assez disciplinés, le virus se propage. De même, le séparatisme islamiste voire le terrorisme viennent d’un “mal qui est en nous” ose dire aux Français leur “président”. L’islamisme est une idéologie qui prospère sur nos échecs. Il faudrait mieux accueillir et héberger d’urgence les migrants qui “arrivent” sur notre territoire. Le pire est atteint lorsqu’il déclare que “ceux qui ont fait le Bataclan sont une part de nous”, comme si nous étions collectivement responsables des crimes commis par des fanatiques venus d’ailleurs et animés par une religion étrangère à notre histoire. En somme, ce phénomène, ce “quelque chose qui s’est installé dans nos sociétés” était inévitable et nous n’avons pas su nous y adapter ! Nous allons donc devoir nous y mettre, réviser notre mémoire nationale, changer le nom des rues et remplacer les statues, revoir la guerre d’Algérie sous l’angle des porteurs de valises, à la Benjamin Stora, en traitant les terroristes du FLN et leurs thuriféraires d’aujourd’hui, avec la préférence qui s’impose face aux Pieds-Noirs et aux Harkis chassés de chez eux ou massacrés. Nous allons devoir “réinventer le fait d’être français” !
Là, le technocrate tombe le masque. Cet homme ignore l’histoire. Il est sans bagages, citoyen du monde, ou plutôt oligarque mondialiste cachant derrière un prétendu respect des valeurs universelles un aveuglement plein de mépris pour la réalité nationale. Notre pays serait celui du droit du sol, et le Tchétchène “assassiné”, lâche-t-il, qui a décapité Samuel Paty, étant sur le sol français depuis plusieurs années, appelle notre responsabilité dans l’acte qu’il a commis. On mesure dans ces mots l’ignorance présidentielle décorée de quelques réflexes idéologiques de gauche. Non, dans notre pays, il y a aussi le droit du sang qui transmet la nationalité entre parents et enfants, et les étrangers qui vivent en France ne sont pas vraiment français pour autant. Ils ne devraient pouvoir le devenir que par l’assimilation à la nation française, à son histoire, à ses valeurs, à sa fierté. Un “combattant de la liberté” tchétchène, comme dit encore Macron, sans vergogne, est avant tout un nationaliste tchétchène, islamiste, dont toute “l’éducation” est contraire à celle qui devrait former un Français. Et le problème, c’est précisément qu’il soit sur le sol français, parce que les vrais responsables, les vrais coupables, M. Macron en tête, les laissent entrer et pensent même à leur faciliter le séjour au détriment des Français. Dans son élan, le président dit quand même que c’est la langue qui unit les Français, et dans la foulée, il préconise l’apprentissage renforcé des langues d’origine des immigrés. Tout le charme du “en même temps” !
Fort de la soumission des Français tétanisés par la peur pandémique, le Président ressort maintenant son référendum pour intégrer l’urgence climatique dans la Constitution. Jusqu’où les Français vont-ils se laisser berner, manipuler, mépriser, ridiculiser ? S’il y a un référendum urgent, c’est sur l’immigration qu’il doit se faire, ce mot que Macron a évité d’employer pendant la plus grande partie de l’émission avec Brut, ce mot qui est le vrai problème, et dont les politiciens sont les vrais responsables, depuis le regroupement familial sous Giscard jusqu’à maintenant.
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