Je rappelle aussi souvent que possible la définition de la démocratie qui me semble la plus pertinente: le choix par un peuple de ses dirigeants et des orientations politiques de son pays en connaissance de cause.
Chaque mot de cette définition compte.
Pour que le choix s’exerce, il faut qu’il y ait un peuple, et un peuple se définit par l’adhésion à une histoire et à des valeurs communes.
Quand cette adhésion n’existe plus, le peuple s’érode et se dissout.
Cette érosion et cette dissolution s’opèrent présentement dans l’ensemble du monde occidental.
C’est particulièrement net en France où, sous l’effet des idées relativistes disséminées par la gauche, l’assimilation des immigrants a été abandonnée depuis longtemps, et où l’intégration elle-même est en voie de disparition: une part croissante de la population française aujourd’hui ne se reconnaît plus dans l’histoire de la France et est imprégnée de valeurs très différentes des valeurs françaises et des valeurs occidentales.
Le mal est désormais si grand que la gauche n’est plus seule à le propager, et qu’une part importante des gens se disant de droite le propagent aussi, et s’inscrivent ainsi dans le sillage de la gauche.
Pour que les orientations politiques soient celles d’un pays donné, il faut que ce pays soit encore souverain.
Quand la souveraineté se trouve abolie, les orientations politiques sont guidées de l’extérieur, sans que le peuple y puisse encore quelque chose.
La construction européenne est un dispositif conçu pour avancer vers l’abolition de la souveraineté des pays européens, et l’abolition est désormais très avancée.
Les dirigeants politiques des divers pays d’Europe occidentale font semblant de pouvoir encore décider, mais, en réalité, une part croissante des décisions qui s’appliquent dans les pays d’Europe occidentale sont prises à un niveau supérieur, par des gens sur lesquels les peuples européens n’ont quasiment aucun pouvoir réel.
Ce qui se passe en Europe occidentale se retrouve dans l’ensemble du monde occidental et, si Donald Trump se trouve poussé hors de la Maison Blanche par le coup d’État en cours, les États-Unis pourraient suivre le même chemin.
Enfin, et c’est extrêmement important, la connaissance disparaît.
L’information dans tous les pays occidentaux se trouve graduellement remplacée par la propagande.
Plutôt que transmettre des moyens de comprendre la société dans laquelle ils vivent et de comprendre le monde, l’essentiel des grands médias transmet des éléments de dogme, élimine autant que possible les faits qui ne sont pas acceptables par le dogme, déforme jusqu’à les rendre méconnaissables les faits qu’il n’est pas possible d’éliminer.
Quand Jean-François Revel avait publié un livre appelé «La connaissance inutile», le remplacement était déjà très avancé en France et dans le reste du monde occidental.
Aujourd’hui, le remplacement est presque complet. Seuls ceux qui font preuve d’opiniâtreté peuvent accéder à la connaissance, et ils sont condamnés à être très minoritaires.
La propagande permet d’égarer, de dissoudre les repères, d’obtenir des effets de soumission tels ceux qu’on observe dans quasiment tout le monde occidental depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Même les sciences exactes sont touchées, et la pandémie de coronavirus a permis de le voir dans le domaine de la biologie et de la médecine; on le voyait depuis des années dans la climatologie, avec la dissémination de la peur du «dérèglement climatique».
Ce qui prend forme en raison de ce que je viens d’écrire est une dissolution des peuples, très avancée dans tout le monde occidental, une abolition des souverainetés, très avancée elle aussi dans tout le monde occidental, et une abolition de la connaissance.
Et ce qui prend forme, donc, est une abolition de la démocratie, qui se trouve peu à peu réduite à un simulacre partout où elle existe.
Ce qui prend forme est la prise de pouvoir par une oligarchie qui entend régir le monde, réduire les populations au statut de plèbes soumises.
Je l’ai déjà dit. Je dois le redire car ce qui prend forme avance, et la très sombre année 2020 qui va bientôt s’achever pourrait apparaître comme l’année d’un basculement vers cette prise de pouvoir.
Guy Milliere
Tribune reprise de Les 4 Vérités
https://fr.novopress.info/220190/vers-labolition-de-la-democratie-sur-terre/