” Vois ce qu’ils sont lorsqu’ils mangent, dorment, s’accouplent, vont à la selle, etc. Vois-les ensuite lorsqu’ils se donnent de grands airs, font les fiers, se fâchent et vous accablent de leur supériorité. Peu avant, de combien de maîtres étaient-ils les esclaves, et par quelles sujétions ! Peu après, ils se retrouveront réduits au même état !” (Marc Aurèle, Pensées).
Les parallèles entre l’Occident contemporain et la Rome antique sont à bien des égards frappants : délaissement de sa religion originelle, arrivée massive de barbares dans la cité, goût du peuple pour le jeu et le divertissement, corruption des élites, décadence des mœurs…
Nous avons eu un nouvel exemple de cette décadence instituée au sommet de l’État, excellemment décrit dans l’article : Affaire Duhamel : plongée dans les égouts de la gauche morale. Ce que nous apprend cette histoire sinistre si elle est vraie – au-delà de l’accusation de viol et de pédophilie d’un personnage qui régnait sur les médias, l’enseignement supérieur et la vie politique française depuis quarante ans, en affichant de surcroît un mépris hautain pour toute contradiction « populiste » – est que ces pratiques relevaient presque de « l’habitus » des petits cercles de la bourgeoisie intellectuelle de gauche dont l’influence touchait tous les domaines du pouvoir et de l’économie française. Partageant un mode de vie et une idée du monde, ces post-soixante-huitards reconvertis dans toutes les hautes sphères se retrouvaient en vacances dans de somptueuses villas, aux bords de piscines face à la Méditerranée, ainsi que dans des dîners fastueux autour des meilleurs tables, tout en partageant leur philosophie et leurs pratiques sexuelles libertines. Rome avait connu le stupre et les orgies aux temps de Caligula, Néron et autres Commode, la France a ses Duhamel, Cohn-Bendit, Lang et autres Mitterrand…
Tels les liens du sang, ceux de la chair et des intérêts fonctionnent à plein dans ces beaux milieux pour permettre la cooptation, les passe-droits et les concussions au sein d’un « entre-soi » partageant les idées supérieures d’une société-monde matérialiste, multiculturaliste, dégenrée. Nous avons appris qu’Elisabeth Guigou, amie des Duhamel, avait été nommée à la présidence d’une commission sur l’inceste et les violences sexuelles. La promotion récente d’Agnès Buzin à la direction de la branche Suisse de l’OMS, après la médiocrité de sa gestion initiale du coronavirus et de sa campagne municipale à Paris, en est un nouvel exemple. Peu importe la compétence et la Nation, on place ses pions, ses hommes et ses femmes de confiance pour protéger le cercle et ses intérêts au sein d’ONG, multinationales, réseaux d’influences, de lobbys financiers et « philanthropiques ». Pendant ce temps, l’Occident s’effondre littéralement dans une société hétérogène, violente, conflictuelle. La France est à la pointe de cette chute à travers un enseignement de plus en plus lamentable, un oubli de son histoire et un surendettement massif.
Nous savons tous comment Rome a fini. Les grands historiens – tels Toynbee, Huntington, Melko ou Quigley décrivent dans leurs travaux les différentes phases dans la vie des civilisations, celle de l’invasion et de la désintégration succédant à celle de la décadence et du déclin. En soit, le règne de notre Brutus Macronus aurait bien des similitudes avec celui d’un certain Romulus Augustule. Il appartiendra prochainement au peuple français de ne pas lui accorder de nouveaux lauriers. Car, à la différence des Romains, nous savons désormais comment et pourquoi une civilisation peut s’effondrer.
Axel Vontargier