Sun Tzu déclarait dans l’Art de la guerre :
“Faites semblant d’être faibles lorsque vous êtes fort. Toute guerre est basée sur la tromperie. Ainsi, lorsque nous sommes capables d’attaquer, nous devons en sembler incapables ; lorsque nous utilisons activement nos forces, nous devons sembler inactifs ; lorsque nous sommes proches, nous devons faire croire à l’ennemi que nous sommes au loin ; lorsque nous sommes éloignés de lui, nous devons lui faire croire que nous sommes tout près”.
Dans une partie d’échecs, c’est le dernier mouvement qui emporte la mise, celui de la Reine. Dans une partie de cartes, c’est l’atout, ou carte maîtresse, qui se traduit en anglais par “trump card”. Trump est donc bien placé pour le savoir.
Mais pour qui se demande quel est vraiment le jeu de l’auteur du best-seller “The Art of the Deal”, alors que sa présidence et ses promesses de drainer le marais de l’Etat profond peuvent donner à certains l’impression de se terminer en quenouille, il faut écouter cet extrait de l’interview d’un jeune Donald Trump à Charlie Rose de la chaine PBS, de février 1992, à l’occasion de la parution de son second ouvrage “The Art of the Come Back”, écrit lorsqu’il était reparti à zéro après sa grande faillite :
“Je disais souvent mon souhait était de perdre tout ce que j’avais pendant quelque temps, pour savoir qui était loyal envers moi et qui ne l’était pas. Car ce n’est pas quelque chose qu’il est possible de deviner ou de prédire. Il y a des gens dont vous croyez dur comme fer qu’ils seront loyaux envers vous en toute circonstance, jusqu’à parier sur votre propre vie qu’ils vous resteront fidèles, avant de vous apercevoir qu’il n’en était rien. Vous avez des amis, des membres de votre famille même, qui vous adoraient et dont vous n’auriez jamais soupçonné qu’ils se retourneraient contre vous. Et pourtant, c’est ce qui m’est arrivé.”
S’il y a une clef qui permette de comprendre qui est Donald Trump, c’est donc bien la loyauté. Non seulement Donald Trump l’homme, mais aussi le président. Un mobile aussi puissant ne peut qu’avoir marqué sa stratégie politique, surtout quand on sait par ailleurs que ce président avait promis dès avant son élection de “drainer le marais” de l’Etat profond.
C’est à travers cette grille de lecture qu’il convient d’analyser les derniers évènements.
D’entrée de jeu, il faut rappeler que la trahison était prévue au programme, elle n’est donc ni un accident ni une surprise, même si la réalité surprend toujours quelque part, en raison de l’orchestration précise des événements dont la logique n’apparait que peu à peu.
Dans un article précédent, trois scénarios étaient esquissés: refus de certification de Mike Pence, audit réclamé par un groupe de Sénateurs dirigé par Ted Cruz avec report concomitant de la certification et, en dernier recours, loi martiale. Voir ici