Voilà un titre bien alléchant ! Dommage que l’auteur, Michel Vial, déplore cet effondrement inéluctable. Cela ne l’empêche pas d’inviter « tous les Français, mais aussi tous les Européens à se mobiliser, à résister à l’entreprise de démolition de notre identité, à rejeter le consumérisme et le mondialisme, à combattre l’écologie politique, le multiculturalisme et l’islamisation, à affirmer leur fierté, à retrouver leur combativité et à réagir pour enrayer le déclin de notre civilisation ». Suite à la crise du coronavirus, il souligne qu’« une société orwellienne s’est installée insidieusement sans qu’on puisse imaginer de retour en arrière à moyen terme ». De célèbres médecins sont poursuivis pour leur scepticisme envers la covid-19 et les remèdes à appliquer. La vaccination deviendra à moyen terme obligatoire sous peine de discrimination autorisée par la loi à l’égard de tous les réfractaires au Diktat du Big Pharma, grand pourvoyeur de fric aux politiciens en place.
Michel Vial met en valeur cette chute historique dès le premier chapitre avec le travestissement du langage. Le français « évolue […] hélas depuis cinquante ans sous la pression du politiquement correct ». On parle de « féminicide », d’« écocide », d’« intersectionnalité », de « décolonial » ou de « racisé ». L’auteur observe que dans cette nouvelle novlangue « les Blancs sont “ déracisés ” ou “ aracisés ”, on ne sait pas très bien ». Il ne précise pas qu’ils devraient être surtout transparents…
En douze courts chapitres, un avant-propos et une postface, ce livre dresse le panorama d’une civilisation occidentale en perdition. Il désigne bien les responsables de cette décadence sans pour autant insister sur les banksters ainsi que sur certains groupes d’influence d’un monothéisme organisé qu’il n’évoque guère. Il dénonce la manipulation médiatique des faits qui accompagne le détournement concerté de la langue, mais il ne s’exempte pas lui-même d’y tomber en employant par exemple le terme « nazi » plutôt que celui de « national-socialiste ».
Ne sait-il pas à l’instar de Paul Valéry que « les civilisations sont mortelles » ? Michel Vial ne pose pas la bonne question : « Que faire ? » Outre une vision occidentaliste fleurant bon les années 1960 et une confiance dans un christianisme romain en fin de course, l’auteur qui sait que « les États-Unis ne risqueront pas la vie d’un seul de leurs GI pour sauver Vilnius, Gdansk ou Tallinn » n’imagine même pas le recours à une Europe intégrale qui accorderait aux seuls autochtones boréens une nouvelle nationalité se substituant à leurs anciennes citoyennetés stato-nationales respectives.
La civilisation albo-européenne paie maintenant la disparition prématurée de l’Empereur Julien en 363. L’entité occidentale arrive au crépuscule de son histoire. Il est temps d’envisager une république continentale platonicienne bâtie sur des principes écologiques et eugéniques puisés dans l’œuvre du Dr. Alexis Carrel. Notre renaissance passe inévitablement par une puissante et violente réaction anthropologique.
Bastien Valorgues
• Michel Vial, La chute de l’empire occidental. État des lieux d’une société en déclin, Les Bouquins de Synthèse nationale, coll. « Idées », 2020, 132 p., 18 €.
http://www.europemaxima.com/panorama-dun-effondrement-annonce-par-bastien-valorgues/