Alors que l’Assemblée nationale débat depuis plusieurs jours des propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat, ou « loi climat », trois informations passées plutôt inaperçues tendraient à montrer que le vent serait en train de tourner concernant les politiques environnementales.
La première concerne la nomination, à la tête de l’OCDE, de l’Australien Mathias Cormann. L’OCDE, ou Organisation de coopération et de développement économiques, est un organisme international qui publie régulièrement des études, des prévisions, des statistiques et des recommandations de politique économique, que les gouvernements tentent de suivre. Il s’avère que Mathias Cormann est un « inactiviste climatique », ce que plusieurs ONG environnementales, dont Greenpeace International, se sont empressées de dénoncer. Alors que l’OCDE s’appuyait, jusqu’à présent, sur des scientifiques largement acquis aux causes environnementalistes pour rédiger ses rapports et argumenter ses prévisions, les choses pourraient changer, et cela n’a rien d’anodin.
La seconde concerne l’interview accordée au journal Le Point par François de Rugy, l’ancien ministre de l’Écologie du gouvernement d’Édouard Philippe, celui que le homard a presque tué. Je dis presque, car il vit encore et, dans cet interview, il annonce la création d’un think tank pour nourrir le programme écologique de LREM. Ancien adhérent d’EELV, il pense désormais que les positions d’EELV sont déconnectées des réalités économiques. Il lui a fallu pas mal de temps pour s’en rendre compte, mais sa prise de conscience est totale, au point qu’il dit vouloir « construire une écologie de progrès basée sur la science, sans tabou sur le nucléaire ou la génétique des plantes ». Se serait-il inspiré de mon article d’octobre 2019 intitulé Valeurs de droite et écologie : comment reconquérir un terrain perdu ? Le fait est que cette personnalité encore influente vient de prendre un virage à 180°.
La troisième information nous ramène à l’Assemblée nationale. Selon un article du Figaro, les députés s’apprêteraient à donner leur feu vert à un référendum sur un article de la loi climat, dont la rédaction est issue de la Convention citoyenne. Il consiste à modifier le 1er article de la Constitution pour y inclure une ligne qui serait très lourde de conséquences pour l’économie du pays et qui dit en substance que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Notre pays, dont la surface représente 0,43 % des terres émergées ou dont les émissions de gaz carbonique (CO2) représentent 0,9 % des émissions mondiales, devrait se porter garant de l’évolution de la biodiversité et du climat. On croit rêver !
Mais soyons optimistes. Si ce référendum arrivait à se faire, les Français auraient leur destin économique entre leurs mains ainsi que celui de l’écologie punitive et décroissante, telle que nous la connaissons. Gageons que la lucidité du peuple l’emporterait et emporterait avec elle les chimères de l’actuel gouvernement.
Marc Le Menn
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