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Le département de l’Essonne est le modèle du « ver dans le fruit ».

Ainsi que vous l’avez appris des médias (qui ne sont pas parvenu à nous le cacher – si l’on veut bien se souvenir que France Inter, radio d’Etat, a passé sous silence les récentes émeutes de Blois *), le département est confronté à une recrudescence et une aggravation des affrontements entre bandes rivales, que les élus locaux et les acteurs de la prévention ne parviennent pas à endiguer. Les raisons de cet échec sont évidemment diverses mais reposent essentiellement sur les deux piliers habituels de l’abandon des territoires : l’idéologie immigrationniste et droit-de-l’hommiste ainsi que les flagorneries des édiles à l’égard de l’islamisme :

Si cette augmentation concerne toute l’Ile-de-France, le département de l’Essonne totalise à lui seul la moitié des bagarres de ce type en grande couronne en 2020 : 91 sur 186, selon le ministère de l’Intérieur (sachez que vous pouvez doubler les chiffres sans risquer de vous tromper !). Et dénombre quatre morts en moins d’un an : deux à Massy et Draveil à l’été 2020 et deux pendant les vacances de février, à Boussy-Saint-Antoine et Saint-Chéron (heureuse époque révolue où les saints laissaient leur nom à nos villages…). Trois des victimes avaient entre 14 et 15 ans.

« Nous, on ne va pas jusqu’à la mort », assurent les prévenus avant l’ouverture de l’audience. Agés de 18 à 20 ans, ils marchent vers la barre avec l’enthousiasme d’un élève appelé au tableau. Assurant eux-mêmes leur défense, ils livrent une version identique : un « guet-apens » tendu par les ennemis de toujours, alors qu’ils rentraient d’une fête d »anniversaire.

La plupart ont arrêté leurs études, quelques uns travaillent ou cherchent un emploi, d’autres sont en BTS. « C’est le quartier qui les rattrape », constate Grégory, éducateur de l’association de prévention spécialisée Oser, qui remplace les parents sur les bancs de la salle d’audience. Parents incapables d’assumer leur rôle et, en tout cas… en grande partie allophones.

Cette prédominance du quartier sur l’individu et son corollaire, les rixes, est un problème « systémique » en Essonne, selon la procureure d’Evry, Caroline Nisand. Si les sociologues invitent à considérer les statistiques de la police avec prudence, faute d’études qui mesurent le phénomène localement et sur le long terme, ce constat est partagé. Dans le 91, « les jeunes ont un très fort sentiment d’identification et d’appartenance à leur quartier« , observe un gradé de la police.

Au sud de Paris et de sa petite couronne, l’Essonne, 1,3 million d’habitants, est un département récent, créé le 1er janvier 1968 par démembrement de l’ancienne Seine-et-Oise. « L’urbanisation a été rapide, avec des grands ensembles qui maillent le territoire et des générations qui ont noué avec leur quartier une relation identitaire et la traduisent dans l’affrontement avec un autre quartier », théorise le préfet, Eric Jalon.

« Essonne : South Side Story »« Orange mécanique à Evry », titrait Le Parisien dans les années 1990. En 2001, « Le Droit de savoir« , sur TF1, consacrait un reportage aux « guerres des bandes » dans le département. « Cette émission a marqué tout le monde, ça entretenait le mythe, la réputation », se souvient Clyde, président de l’association Charo ensemble plus fort, créée à Evry avec le rappeur Niska, originaire du quartier du Champtier-du-Coq. Lui-même chante : « Ne te fie pas à mon gabarit, je viens du 9-1, je sais me bagarrer. » Comment voulez-vous, avec de telles références, que la situation soit différente de ce que l’on connaît aujourd’hui ?

« Ça ne finira jamais. On a grandi avec ça », commentent, fatalistes, les jeunes Rissois jugés à Evry. Un héritage dont plus personne ne connaît l’origine. « Ça part d’un mauvais regard quand on se croise ou d’une vidéo sur Snapchat« , explique le petit frère d’un prévenu, grièvement blessé lors de cette rixe écourtée du 23 janvier. Dans un sourire dévoilant son appareil dentaire, il montre sur son téléphone la photo de son visage tuméfié. Son grand frère écope de quatre mois de prison avec sursis, comme la majeure partie du groupe. Mais pensez-vous que des peines aussi ridicules puissent avoir le moindre effet dissuasif ?

La justice peine à enrayer ce phénomène ancien et enkysté, aggravé par trois nouveaux facteurs imbriqués : le rajeunissement des auteurs impliqués (13 à 15 ans), leur rapport désinhibé à la violence (merci la télé !) et leur utilisation des réseaux sociaux. Les acteurs de la prévention sont aussi désarmés. « Le phénomène a changé avec l’économie de marché et la digitalisation. Les rixes de 2000-2010 ne sont pas celles de 2021, car la jeunesse d’aujourd’hui a grandi avec cette transformation », analyse la directrice de l’association Oser, Coralie Bénard. La problématique n’est pas propre à l’Essonne, mais l’absence totale de volonté politique pour prendre à bras le corps ces comportements inadmissibles, le refus obstiné des juges de les sanctionner comme ils le méritent, l’absence de toute possibilité de déchéance de la nationalité française et d’expulsion vers les pays d’origine de ces racailles renforcent leur sentiment d’impunité.

Les adolescents ont créé « leur propre système de valeurs » dans un univers virtuel invisible du monde des adultes. Un monde parallèle, dans lequel l’image du corps se marchande, aussi bien à travers le « michetonnage » − une forme de prostitution − du côté des filles, que de la violence du côté des garçons, « prêts à sacrifier leur corps pour montrer leur virilité, leur popularité ».

Alors, posons la question : qu’ont-ils encore à faire dans notre pays ?

C’est le « capital guerrier » dont parle le sociologue Thomas Sauvadet, auteur de plusieurs travaux sur les jeunes de ces quartiers. « Ce capital guerrier a été acquis par la violence sociale qu’ils vivent au quotidien. Quand on n’a pas de capital économique, social, ni scolaire, il ne reste que cela », interprète Coralie Bénard.

Elle pointe aussi une « fracture numérique » sociale :  pour certains jeunes figés dans leur quartier et privés d’activités exutoires comme le sport, des applications comme Snapchat, TikTok ou Instagram sont devenues le principal espace de socialisation.

A l’espace jeunesse Michel-Colucci, dans le quartier du Canal à Evry-Courcouronnes, les animateurs de terrain font de leur mieux pour garder le lien avec les jeunes dans ce contexte. « Nous avons organisé un débat sur les récents drames dans le département », confie Pamela en faisant visiter les lieux. Cette éducatrice de 38 ans a grandi dans le quartier rival, les Pyramides. Elle ne craint pas d’intervenir, comme en janvier, lorsqu’une bande a débarqué dans le secteur pour s’en prendre à un élève. Et ne minimise pas le rôle des filles dans ces rixes entre garçons. Certaines « donnent les emplois du temps d’élèves des bandes rivales, filment et postent les images sur les réseaux ».

Etre identifié à un territoire peut toutefois suffire pour être pris à partie, surtout si le collège ou le lycée d’affectation se situe en zone rivale. De quoi limiter une mobilité déjà restreinte dans le département, desservi par la ligne D du RER au nord-est et la ligne C au sud-ouest. Il peut être compliqué d’emprunter certains transports en commun, comme la ligne 402 du bus, sur la portion Evry-Grigny-Corbeil, baptisée « le triangle des Bermudes »

Alors, « aller à Paris, c’est une mission. Moi, je n’ai connu la capitale qu’à l’âge de 16 ou 17 ans », se remémore Fif Tobossi, journaliste fondateur du média Booska-P, qui a grandi dans le quartier du Canal. « On nous a construit des ‘City Stade’, des beaux centres commerciaux, on a tout pour ne pas sortir de chez nous », ironise-t-il. Le département se targue d’être celui qui finance le plus la rénovation urbaine, avec un fonds de 30 millions d’euros inverstis pour 14 quartiers sur la période 2018-2024.

Le quartier des Cinéastes, à Epinay-sous-Sénart, en est à son deuxième programme de rénovation. Les grandes tours ont été remplacées par des immeubles à taille humaine, mais cette commune de plus de 12 000 habitants reste « une ville-dortoir », de l’aveu des policiers municipaux qui patrouillent aux abords du collège La Vallée.

La surveillance a été renforcée depuis la rixe mortelle du 23 février entre des jeunes des Cinéastes et ceux de Vieillet à Quincy-sous-Sénart, qui s’est déroulée dans le village plus favorisé de Boussy-Saint-Antoine, en « terrain neutre »Epinay compte « 43% de logements sociaux avec une concentration inévitable de difficultés, beaucoup d’allophones, de primo-arrivants et de familles monoparentales », liste le maire socialiste, Damien Allouch.

La victime de la rixe, âgée de 14 ans, est originaire de Quincy. « Les enfants ont vu tourner l’image du petit Toumani à terre. On court après pour la faire supprimer des réseaux sociaux », reconnaît Damien Allouch. L’accès à ces images violentes peut, selon les professionnels de la protection de l’enfance, générer une banalisation de l’agression physique, un manque d’empathie et une déréalisation de la violence. Policiers, élus et éducateurs partagent le constat d’un échec collectif sur la prévention de ce mécanisme. « Les gamins nous tendent un miroir, il va falloir se regarder dedans », prévient Sylvain Chalmel, directeur de l’association de prévention spécialisée du Val d’Yerres.

Il serait temps de prendre enfin ses responsabilités !

Pour inverser la tendance, « il faut une foi de bâtisseur de cathédrale », souffle une source policière. Slimane Merzoug en est l’incarnation. Cet éducateur de l’association de prévention spécialisée Aapise arpente le secteur Arpajon-Dourdan-Saint-Chéron à la rencontre des jeunes. C’est l’autre partie du département qui a été touchée par une rixe, le 22 février. Lilibelle, 14 ans, a succombé à un coup de couteau lors d’une bagarre à Saint-Chéron, petite bourgade coquette de cette zone beaucoup plus rurale, située sous la Francilienne.

Comment expliquer le glissement d’un phénomène plutôt urbain vers des territoires plus verts ? « Les populations du nord du département se sont vues proposer l’accession facile (mais non assumée) à la propriété dans le sud et ont importé cette culture« , résume Slimane Merzoug.

Dans le secteur, les rivalités opposent des communes, comme Dourdan/Saint Chéron ou Saint-Germain-les-Arpajon/Brétigny-sur-Orge. Les ados s’affrontent par clips de rap interposés postés sur YouTube, avant d’en venir aux coups. Il faudra bien finir un jour par supprimer ces réseaux mortifères…

« Le fait que ces rixes soient filmées et postées sur les réseaux sociaux participe du fait qu’ils aillent plus loin. Ils ne peuvent pas perdre la face« , analyse Slimane Merzoug. « Ceux qui courent, ils ont perdu, ils se font tailler (moquer) après », confirme la seule fille du groupe, 19 ans et future éducatrice. « Tu les manges ou ils te mangent », justifie l’un des plus grands, élève de terminale.

La peur ne les retient pas, alors qu’est-ce qui pourrait les arrêter ? Les parents, n’y comptons pas. Pour les éducateurs, les séjours organisés en commun sont une solution éprouvée. Et une carotte : « Si je te vois sur une vidéo de bagarre, tu ne vas pas en Espagne cet été. » « L’été dernier, j’ai emmené des jeunes de Saint-Chéron et Dourdan dans une maison dans le centre de la France où il n’y avait que des champs. Ils s’étaient battus toute l’année, je n’ai eu aucune bagarre« , affirme Slimane Merzoug.  

Des « grands frères », plutôt dans la vingtaine, dénoncent eux aussi la situation. « C’est la honte pour nous ce qui s’est passé. Les petits, ils veulent faire comme les grands, en pire. Ils essaient de se donner une image », affirment-ils d’une même voix depuis le quartier de La Croix, à Dourdan. « Nous, on y allait pour de vraies raisons, même si on a été cons. » La hache de guerre est-elle enterrée ? Non, « si tu croises ceux qui t’ont tapé à l’époque, t’es obligé de répliquer ». Seuls les Corses et leur traditionnelle vendetta peuvent encore les comprendre ! **

Accepter dans notre pays de telles cultures, de telles moeurs incurables, n’est rien moins qu’un crime contre notre humanité.***

Le 21 mars 2021. Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

*Relire : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/03/18/nous-le-repetons-depuis-plusieurs-annees-mais-qui-nous-entend/

**Relire aussi : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2012/10/29/le-billet-dhumeur-du-sieur-du-plessis-kalliste-ou-le-cadeau-empoisonne-de-louis-xv/

***Mais ne vous privez pas de cela non plus : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2018/05/15/le-nouveau-djihad-est-en-occident/

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/03/21/le-departement-de-lessonne-est-le-modele-du-ver-dans-le-fruit/

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