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La bonne blague d’Emmanuel Macron.

Le chef de l’Etat n’en rate décidément jamais une en matière de farces et attrapes… Nous en voulons pour preuve ses affirmations en matière d’augmentation des capacités de réanimation dans les hôpitaux, formulées lors de son allocution de mercredi 31 mars.

Il commença bien sûr par réclamer à tous les Français « un effort supplémentaire » ! Mais, avant de détailler les restrictions imposées aux citoyens, le chef de l’Etat a demandé « un effort des soignants d’abord, pour augmenter nos capacités en réanimation ». Il a fixé un objectif chiffré, qu’il entend atteindre « dans les prochains jours » « un peu plus de 10 000 lits », contre « 7 000 » à l’heure actuelle, selon lui (7 665 en réalité, dont 7 053 déjà occupés). Comment compte-t-il y arriver ? En vérité, il n’en sait rien ce qui ne l’empêche pas d’avoir quelques pistes à nous proposer.

Saluant la mobilisation des soignants pour « transformer des salles d’opération en salles de réanimation«  (ndcer: ce qui signifie aussi davantage encore de déprogrammations chirurgicales avec les conséquences dramatiques que l’on sait – https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/03/16/la-gestion-actuelle-de-la-pandemie-constitue-une-bombe-a-retardement-en-cancerologie/ – ), Emmanuel Macron a évoqué des initiatives supplémentaires, comme « l’ouverture de nouvelles capacités d’accueil dans certains hôpitaux parisiens ». Une nouvelle unité de réanimation doit ainsi ouvrir à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), avec une capacité de 60 lits, a détaillé le ministre de la Santé, Olivier Véran, jeudi, sur France Inter. « On va être capables d’ouvrir plusieurs centaines de lits«  en Ile-de-France, a-t-il précisé. Oubliant cependant qu’ouvrir de nouveaux lits c’est bien mais que cela ne sert strictement à rien si l’on ne dispose pas du personnel médical et paramédical qui doit les accompagner. OR, CE PERSONNEL N’EXISTE PAS !

Des « lits éphémères de réanimation » ouvrent dans « les salles de réveil, les blocs opératoires ou les autres secteurs de médecine transformés en soins intensifs », avec du matériel supplémentaire, précise Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation de l’hôpital Lariboisière à Paris, sur LCI. Il appelle à hiérarchiser les lits disponibles : « Il sera important de réserver les lits de réanimation pérennes, avec les médecins réanimateurs professionnels et infirmiers de réanimation habituels, aux patients les plus lourds. » 

Selon lui, « les autres unités qui s’ouvriraient, principalement pour des soins intensifs sans intubation, pourraient être surveillées par des médecins non réanimateurs » et « des étudiants infirmiers ayant reçu une formation accélérée en soins critiques ». Comme nous l’écrivons depuis le début de la crise sanitaire, cette vision des choses ne correspond même pas à de la médecine de catastrophe; c’est de la MÉDECINE DE PÉNURIE.

Pousser les murs des services de réanimation est une chose mais cela implique aussi de grignoter les lits des autres services, donc de les vider de leurs patients par le biais de déprogrammations d’actes médicaux. Si le chef de l’Etat espère atteindre 10 000 lits, cela reste inévitable, comme l’a reconnu le porte-parole de l’exécutif, Gabriel Attal, jeudi : « On a une capacité à déployer des lits de réanimation supplémentaires, jusqu’à 10 000, mais évidemment cela se fait au prix de déprogrammations d’actes qui devaient avoir lieu. » Ajoutez-y le tri des malades au sein même des services de réanimation et cela porte un nom :

EUTHANASIE.

Si le mouvement est enclenché depuis des semaines dans les hôpitaux, désormais, « la marge de manœuvre est sur la fermeture des cliniques qui n’ont pas d’activité de réanimation et qui ne font que de la chirurgie réglée », estime le secrétaire général de la Société française d’anesthésie et de réanimation, Jean-Michel Constantin. Il réclame la « réquisition » du personnel de ces cliniques « afin de venir travailler à l’hôpital ou dans d’autres cliniques où on fait de la réanimation ».

Le président l’a assuré : les soignants « sont et seront appuyés dans les prochains jours par des renforts supplémentaires ». Où les trouvera-t-il ? Pour répondre à cette douloureuse question il a mentionné « les étudiants en médecine, les retraités, le service de santé des armées, tous les volontaires de la réserve sanitaire« … sans préciser quelle était l’ampleur du vivier ! Mais nous en avons une petite idée, la voici :

Car, « La problématique, au-delà de faire des lits, ce sont les personnes qui vont aider », a insisté Benjamin Davido, infectiologue et directeur médical de crise à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), jeudi, sur Radio Classique. Les profils les plus recherchés sont notamment « les anesthésistes-réanimateurs », qui sont d’ordinaire affectés aux opérations chirurgicales et qui, du fait des déprogrammations, peuvent venir en renfort des réanimateurs. S’il estime que l’objectif de 10 000 lits est « le bon », Benjamin Davido dit redouter « une médecine dégradée, à deux vitesses«  (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2020/03/19/france-quas-tu-fait-de-ta-medecine/).

Pour lui « Les étudiants ne peuvent pas gérer à eux seuls ces lits et les retraités sont plus fatigués et n’ont pas fait les mêmes études au même moment, avec les mêmes réflexes. » Pour éviter d’en arriver là, « des formations d’étudiants, de retraités sont déjà lancées », assure Rémi Salomon, le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, au Parisien (article abonnés).

Quant au service de santé des armées, il est « réduit comme peau de chagrin », déplore Jean-François Timsit, chef du service de réanimation à l’hôpital Bichat à Paris. Tout au plus, espère-t-il, « peut-être qu’ils pourront mobiliser un ou deux hôpitaux de campagne », comme au printemps dernier à Mulhouse…

Quelle misère ! Quelle bouffonnerie ! Quelle honte !

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/04/02/la-bonne-blague-demmanuel-macron/

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