Rien n’est plus fascinant que l’indifférence générale qui accompagne l’assassinat de la liberté. Certes, la routine est toujours la complice du despotisme. Les Français subissent depuis un an des contraintes monstrueuses qu’aucune guerre ni aucune occupation n’avaient justifiées: interdiction de se déplacer à plus de 10 km, couvre-feu systématique à 19H, interdiction de se rendre dans les bars et les restaurants ou d’acheter des vêtements, bannissement de la circulation interdépartementale et des voyages.
Ces mesures indéfiniment prolongées touchent au paroxysme de l’absurdité bureaucratique. Quoi, le virus se propagerait après 19H et non avant? On serait davantage contagieux au-delà de 10 km? Les vêtements, un bien non essentiel? L’objectif des dirigeants est d’imposer une pénitence au pays pour donner l’illusion de leur volontarisme face à l’épidémie. Gouverner, c’est accabler et asservir. Cette stratégie de communication est au prix de l’abolition de la liberté, c’est-à-dire d’un brutal changement de civilisation. Jamais, contrairement à un mensonge répandu, les autres Nations occidentales ne se sont engagées dans la voie d’une extinction aussi totale et aussi durable de la liberté. Croire que celle-ci reviendra d’elle-même à la fin de la crise sanitaire est illusoire. Un abominable précédent a été ouvert. Demain, la moindre crise sanitaire (ou d’un autre genre) justifiera de futurs barreaux et contraintes. La peur est le carburant de cette manœuvre.
Il faut l’agiter en permanence pour asservir le grand troupeau docile. « Hommage aux 100 000 morts du covid-19 » nous disent-ils, tétanisés par la perspective de devoir un jour rendre des comptes. Et les millions de Poilus de 14-18 ou combattants et Fusillés de 40-45 qui ont donné leur vie pour cette liberté qu’ils détricotent jour après jour? Mais le pire de tout, c’est l’indifférence générale ou formidable aveuglement par lesquels l’anéantissement de la liberté se produit sans obstacle. Comment en arrive-t-on à un peuple aussi résigné, aussi servile? Par quel épouvantable scandale le monde politique, en dehors d’une infime poignée d’exceptions (Mme Martine Wonner ou M. David Lisnard), se montre totalement silencieux face à cette tragédie liberticide? Les autres, tous les autres, s’enferment dans le silence de la lâcheté et du conformisme.
Et pourquoi l’invraisemblable mutisme de la plupart des intellectuels Français, si prompts à verser dans l’indignation à tout propos? (Sauf une poignée de personnalités à l’image d’André Comte-Sponville). Encore plus terrible que n’importe quelle tyrannie: la soumission.
Maxime Tandonnet
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