Le 15 avril, les autorités de l'Hexagone tiraient la sonnette d'alarme. "En raison des menaces sérieuses qui pèsent sur les intérêts français au Pakistan, a fait savoir en effet l’ambassade de France, il est recommandé aux ressortissants français et aux entreprises françaises de quitter provisoirement le pays".
Il est donc loin le temps où la France fournissait en équipements militaires la république du Pakistan. Dans la liste des capitales hostiles, après Ankara et Pékin, de plus en plus agressif contre la France et son président, voici Islamabad, longtemps considérée comme une alliée de l'occident, y compris dans l'hostilité aux Hindous, fondatrice du pays des "purs"...
Le 15 avril, à Islamabad le ministre de l’intérieur de la république islamique, Sheikh Rashid Ahmed, avait pourtant annoncé sa décision d'interdire du parti TLP, Tehrik-e-Labbaik Pakistan. Apparue en 2015, cette organisation considérée comme extrémiste, – et dénoncée comme "d'extrême-droite", – s'emploie essentiellement à la lutte contre le blasphème et à la persécution des individus considérés comme blasphémateurs. Le gouvernement entend maintenant saisir la Cour suprême pour obtenir la dissolution du TLP. Il invoque en effet une loi de 1997 qui vise les groupes terroristes.
Le fondateur de TLP, Khadim Hussain Rizvi incarnait l'islamisme radical pakistanais.
Sa mort soudaine, en novembre 2020, n'a aucunement mis fin à la mobilisation de masse du fondamentalisme religieux. Son influence demeure.
Il militait, pour la fermeture de l'ambassade de France, pour qu'un vote parlementaire mette relations diplomatiques, et il exhortait ses partisans et les musulmans partout dans le monde à décapiter le président français Emmanuel Macron. Après lui ses sympathisants ont poursuivi son combat, comme ils continueront de le faire après la dissolution du parti, si celle-ci intervient effectivement.
Le premier ministre, Imran Khan, passe, à bon compte, pour un bon élève de l'occident. Il est présenté comme un ancien champion de cricket, capitaine pendant 10 ans de l'équipe nationale, fils de bonne famille, ayant fait ses études à Cambridge, parlant parfaitement l'anglais, etc.
Il reprendra, pourtant, très probablement à son compte les campagnes antifrançaises, attisées par les prises de position de notre pays en faveur de la laïcité, de la liberté des caricatures, et par les interventions françaises dans la lutte contre le djihadisme.
En réalité, l'État profond pakistanais, et de façon précise les services secrets de l'ISI (Inter-Services Intelligence) ont toujours considéré le terrorisme comme l'essence même de leur action internationale, dirigée principalement contre l'Inde, mais aussi en relation avec la Chine et la Turquie. Khadim Hussain Rizvi était manifestement lui-même étroitement lié aux milieux militaires. Ce qui demeure de son mouvement, même dissous, alimentera en jeunes volontaires les rangs des islamo-terroristes.
Voici donc un ennemi nouveau... Beaucoup d'ennemis beaucoup d'honneur, dit le proverbe.
Il serait quand même utile de ne pas se contenter de conseiller aux Français et à nos entreprises de se retirer de ce pays, mais aussi de renforcer une vigilance active contre les réseaux islamo-terroristes, actifs dans l'Hexagone, et qui ne manqueront pas de recruter de sympathiques réfugiés pakistanais.
JG Malliarakis
https://www.insolent.fr/2021/04/la-france-a-un-nouvel-ennemi.html