La France politique, sauf imprévu, semble se diriger en toute normalité vers la réélection de l’occupant de l’Elysée puis sans doute de sa majorité En Marche – ou quelque chose d’équivalent. C’est ce que disent les sondages en tout cas.
Plus rien d’autre n’existe. Le bilan d’un quinquennat, le pire de l’histoire de la Ve République, a disparu des écrans radars: dette publique à 120%, chômage monstrueux (4 à 6 millions), pauvreté, vertigineux effondrement scolaire, explosion de l’insécurité, crise migratoire, suspension des libertés publiques, Gilets jaunes, un an de gestion chaotique de l’épidémie, etc. Peu importe désormais.
Tout s’efface derrière le Grand-Guignol médiatique et l’enfumage quotidien. L’unanimisme des grands médias radio-télé qui façonnent l’opinion fait froid dans le dos. L’aveuglement et la bêtise ambiante triomphent. Le débat d’idées ou de projet est mort étranglé par le conformisme. Un grand bêlement médiatique national couvre les voix discordantes. Le culte d’un gourou national ou sauveur providentiel permanent – digne des heures les plus sombres – efface toute velléité d’esprit critique et de réflexion.
Dans n’importe quelle démocratie, le besoin d’alternance (qui s’est exprimé lors des municipales et des régionales) se traduirait par l’élection d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale et la désignation d’un gouvernement d’alternance. Chez nous, c’est impossible. Le verrouillage par le système élyséen, le conformisme des médias radio-télé et l’extension de la crétinerie touche à son paroxysme.
Dans un climat largement consensuel, conjuguant l’indifférence, la soumission et l’abêtissement général, le pays servile, décervelé et soumis se prépare à reconduire son gourou élyséen dans une logique de néant destructeur. Rien de plus, rien de moins.
Peut-on espérer dans les dix mois un réveil, un mouvement d’humeur ou de révolte, un éclair de lucidité collectif, un sursaut d’intelligence? Possible. Mais pas sûr du tout.
Maxime Tandonnet
Texte repris du blog de Maxime Tandonnet