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Quand Xavier Bertrand se donne des allures de Matamore quand il parle d’insécurité.

Cet homme est un imposteur et nous le dénonçons comme tel depuis qu’il a obtenu la présidence de la région des Hauts-de-France. Vous en aurez un bref résumé ici : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/03/25/xavier-bertrand-ne-manque-pas-de-culot/

Xavier Bertrand, alias Capitan Matamore

Ne nous étonnons donc pas qu’aujourd’hui, pour se distinguer des autres candidats potentiels de la fausse droite à la présidentielle, Xavier Bertrand multiplie les déplacements et les discours aux intonations régaliennes. Une semaine après celui de Châlons, où il a parlé de la « République des territoires », le candidat pour 2022 a tenu, mercredi 15 septembre à Saint-Quentin (Aisne), un grand discours sur la sécurité. L’ancien ministre entendait ainsi répondre, depuis son fief électoral, à Emmanuel Macron qui, la veille, avait rendu publiques les conclusions décourageantes du Beauvau de la sécurité depuis Roubaix (Nord). Les deux hommes avaient d’ailleurs eu, mardi, un échange bref mais glacial. L’occasion, pour Xavier Bertrand, de se mettre en avant contre le président de la République, en l’attaquant sur ce que la droite considère comme son point faible : le régalien.

C’est au milieu des colonnes de marbre du palais de Fervaques, symbole de la splendeur industrielle passée de Saint-Quentin, que Xavier Bertrand a d’abord précisé que, selon lui, « toute solution venait du terrain ». Façon de rappeler que, contrairement à M. Macron, lui est ancré dans les « territoires »« Sans expérience d’élu local, il est impossible de comprendre toutes les formes d’insécurité qui aujourd’hui fracturent notre pays », poursuit-il, avant de dénoncer néanmoins et à juste titre « les mises en scène électorales à Marseille, à Roubaix ou ailleurs » du chef de l’Etat.

Il a aussi immédiatement fustigé l’idée du président de la République de créer un nouvel outil de contrôle de la police avant de prédire une « guerre civile » si rien n’est fait. L’ancien ministre du travail, jusqu’à récemment plutôt identifié comme un élu porté sur le social, s’est fait mercredi particulièrement martial, promettant rien de moins que la « grande révolution pénale du XXIe siècle » ! Comment cet homme, si actif dans l’accueil des migrants de Calais et de la Côte d’Opale contre tous ceux qui voulaient en finir avec l’invasion et les violences engendrées par tous ces sauvages, peut-il oser de présenter aux Français comme leur défenseur ?

Il n’a pas hésité à exposer le grand axe de son programme reposant sur l’autorité, le travail et les territoires. Il souhaite ainsi que les amendes soient payées « immédiatement »ou, à défaut, soient directement prélevées sur les salaires des condamnés ou sur certaines prestations sociales« L’impunité est telle que plus de la moitié des amendes pénales ne sont jamais recouvrées », a-t-il déclaré. Autre proposition : la possibilité pour les procureurs de « prononcer, sans passer par un juge du siège, des peines d’amende ou des travaux de réparation ou de réinsertion, pour tout délit dont la peine encourue est de moins de cinq ans » (il s’agit, ne l’oubliez pas, de peines qui concernent principalement les délinquants issus de l’immigration – l’exclusion des terroristes -) .

D’ailleurs, pour les mineurs délinquants, il souhaite l’abaissement de la majorité pénale à 15 ans, la création d’un « juge pénal des mineurs » et la possibilité de les déférer en comparution immédiate. Toujours dans sa réponse pénale, M. Bertrand veut instaurer la possibilité de « peines minimales » (ex-peines plancher de Sarkozy) pour les récidivistes, mais aussi de peines « minimum », les juges ne pouvant en prononcer d’inférieures. Quant à la lutte contre le trafic de drogue, il fustige la méthode d’Emmanuel Macron, qu’il juge trop centrée sur les dealeurs. Lui souhaite infliger des amendes aux primo-consommateurs et frapper les « récidivistes » d’une obligation de soin.

Une imposture, quand on sait qu’il ne parviendra JAMAIS à faire voter de telles disposition en dehors d’un cadre gouvernemental autoritaire… dont il ne réclame à aucun moment la mise en place !

Le président des Hauts-de-France estime « que toute personne condamnée à une peine, même légère, doit l’effectuer rapidement ». Pour y parvenir, l’élu affiche comme « priorité absolue » la construction de nouvelles places de prison : « 20 000 de plus qu’aujourd’hui » pour un total de 80 000 minimum. Il a aussi répété sa volonté de revenir sur l’aménagement de la double peine, pourtant décidé par Nicolas Sarkozy lors de son passage au ministère de l’intérieur : « Je souhaite que tout détenu étranger soit systématiquement expulsé à l’issue de sa peine de prison », a-t-il déclaré mercredi.

Cette conversion subite, si l’on se souvient de son parcours antérieur, laisse pantois !

Enfin, aux premiers jours du procès des attentats du 13 novembre 2015, M. Bertrand a parlé du terrorisme, qualifié de « guerre de notre génération ». « Nous ferons évoluer le droit pour combattre l’islamisme, pour pouvoir condamner ceux qui propagent ces idées, pour expulser ceux qui sont étrangers, pour dissoudre les associations, notamment salafistes, qui en font la promotion, et pour fermer les lieux de culte qui les encouragent », a-t-il promis.

Alors, de deux choses l’une. Soit Xavier Bertrand est devenu fou, soit… il ment. La seconde proposition est probablement la plus proche de la vérité !

S’il laboure les questions régaliennes avec autant d’ardeur depuis plusieurs mois, c’est bien sûr que Xavier Bertrand veut se positionner face à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen auprès de l’électorat de droite et des classes populaires. Il doit montrer aux électeurs du parti Les Républicains (LR) qu’il est le seul, parmi les candidats à une éventuelle primaire de la droite, à pouvoir remporter le second tour de l’élection présidentielle. Moins identifié jusqu’à présent que d’autres personnalités de droite sur les thématiques sécuritaires, il lui faut donc imposer une image d’autorité. A condition que les Français soient devenus totalement amnésiques…

Mais attention pour autant à ne pas effrayer les électeurs plus centristes que Xavier Bertrand doit également séduire pour élargir sa base électorale. Interrogé sur les propos polémiques à répétition d’Eric Zemmour, le patron des Hauts-de-France a tenu à bien marquer sa différence. « C’est un grand diviseura-t-il jugé. Ses propos sont monstrueux, l’histoire des prénoms [M. Zemmour veut interdire les prénoms étrangers], ça en dit long… Etre président de la République, c’est embrasser tous les sujets. » Alors, souvenir, souvenir…

De l’urgence de se distinguer pour tenter de s’imposer. Quitte à raconter n’importe quoi.

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