Peu de commentateurs du rapport Sauvé ont relevé l’inversion des proportions entre victimes garçons et filles (80% de garçons âgés de 10 à 13 ans victimes au sein de l’Eglise et 70% de filles âgées de 15 à 17 ans dans le reste de la société). Alors que l’explication saute aux yeux : plutôt que de parler de pédophilie, il faudrait mieux parler d’agressions et violences sexuelles à caractère homosexuel.
La Croix a publié (une fois n’est pas coutume) une tribune de Guillaume Cuchet qui explique le phénomène. Extraits :
Le rapport Sauvé a bien montré trois choses : la massivité du phénomène des abus sexuels sur mineurs dans la société, sa prévalence dans l’Église et le fait que, dans cette dernière, 80 % des victimes sont des garçons, souvent âgés de 10 à 13 ans, alors que c’est l’inverse dans le reste de la société (70 % de filles, plutôt de 15 à 17). Or, autant on a commenté abondamment les deux premiers faits, autant le troisième est resté jusqu’à présent dans l’ombre. Ce qui ressort pourtant bien du rapport, c’est la prévalence dans l’Église, parmi les abuseurs, d’une forme d’homosexualité pédophile et éphébophile, qu’on appelait jadis « pédérastie ». Elle était déjà bien repérée, dans les années 1950-1960, par les psychiatres ou les spécialistes du problème dans l’Église. Le rapport vient confirmer le phénomène, mais on a l’impression qu’il hésite un peu à le penser.
Le problème est sensible parce qu’il attire l’attention sur deux autres faits embarrassants : la prévalence du recrutement homosexuel dans le clergé, d’une part, et la surreprésentation des rapports de même sexe parmi les abus recensés, y compris en population générale, de l’autre. Le rapport ne calcule pas ce dernier taux, mais on peut le faire à sa place : il tourne probablement autour de 30 %. On voit la disproportion par rapport à la part probable additionnée de l’homosexualité et la bisexualité dans la société globale.
Il y a donc bien une corrélation entre homosexualité et pédophilie, tout particulièrement dans l’Église, ce qui ne veut pas dire, évidemment, un lien de causalité directe. […]
Si la plupart des pédophiles dans l’Église sont de type homosexuel, l’inverse n’est évidemment pas vrai. On comprend, de ce point de vue, les raisons qui ont pu inciter les rédacteurs du rapport à être très discrets sur le sujet. Mais elles sont, à mon avis, mal inspirées, parce qu’on n’a jamais intérêt à refouler un problème ou à refuser de le penser, sauf à le voir revenir sous des formes polémiques ou tendancieuses, ce qu’il s’agissait précisément d’éviter.
Et si le rapport Sauvé était une opportunité pour se débarrasser du lobby LGBT bien installé au sein de l’Eglise , y compris au Vatican ?