De Charles d’Onten, auteur de “La Reconquête“, pour le Salon beige:
Nous en rêvions, Zemmour va le faire. Il est en tout cas sur la bonne voie !
Son rêve est, comme Buisson avant lui, de rassembler la France populaire, qui vote majoritairement Marine Le Pen et s’abstient massivement ; et la bourgeoisie patriote qui penche vers LR.
Ce pari est-il tenable ?
Les premiers attendent un programme fort sur l’immigration et la sécurité, Éric Zemmour est le seul à être crédible sur la sujet, et ils veulent entendre parler de leur pouvoir d’achat. Ce thème est évidemment moins présent dans la bouche de Zemmour pour la simple raison que les journalistes passent leur temps à lui parler des sujets clivants. Seul François Langlet a échangé sur cette thématique avec lui, les réponses données par Zemmour ont fait mouche : Langlet n’a rien trouvé à y redire, si ce n’est un désaccord sur un chiffre.
Les seconds, les bourgeois donc, attendent eux aussi un discours courageux sur l’immigration. Ils cherchent en revanche un candidat qui les rassure quant à la préservation de leur patrimoine, beaucoup plus que de leur pouvoir d’achat. Sortir de l’euro, de l’UE ou être trop étatiste les fera fuir. Seule une ligne libérale, même si elle est teintée de souverainisme, sera à même de les faire voter pour un candidat.
C’est là, la difficulté concernant la partie économique du programme (à venir) de Zemmour : concilier redistribution (pour les classes populaires) et préservation du patrimoine financier (pour les classes bourgeoises).
Sa réponse est, pour le moment, simple : s’attaquer à la fraude sociale et aux avantages sociaux destinés aux étrangers.
Là aussi, Zemmour est crédible, mais il lui faudra étoffer son panel de réformes.
Reste un point sur lequel Eric Zemmour devra rassurer : sa capacité à bien s’entourer. C’est à cette condition qu’il attirera les électeurs les plus récalcitrants, électeurs qui seront décisifs pour gagner au second tour.