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Zemmour face aux antifas, milices du mondialisme

Antifa contre Zemmour à Nantes
 

Les « antifas » ont encore sévi. Cette fois-ci, c’est Éric Zemmour qui en a fait les frais, le samedi 30 octobre, au Zénith de Nantes, où il intervenait. Tout le monde a pu voir les images. Un déchaînement de violences où « des fils et de filles de » ont pu, en toute impunité, faire valoir leur amour du débat. Sociologie d’une jeunesse dorée, rose et bourdieusienne, qui, en dernière analyse, est la gardienne objective d’un système qu’elle contrôle de bout en bout.

Aucun média, dans la longue liste des organiques, des produits par le système et qui le renforcent jusque dans l’opposition prophylaxique qu’ils manifestent sporadiquement, aucun média, donc, en France, n’est plus calé sur la doctrine du régime progressiste que Le Monde. Sa lecture en est fascinante. Les journalistes, résilients, toujours du côté du manche, défendent les racisés et Greta Thunberg, des experts s’écharpent sur des taxes à « 2,3 ou 2,5 % ? », on y débat avec la même gravité de la précarité menstruelle et de la guerre au Sud-Soudan, et puis bien sûr, on tape à fond sur l’esstrêême droâte, encore plus depuis qu’elle vire zemmourienne. On le fait avec le sérieux qui a fait la réputation du journal, mais sous la plume d’anciens thésards d’extrême gauche reconvertis en Décodeurs avant vingt-cinq ans. C’est le journal du « cercle de la raison », des CSP+ des hypercentres, des élites sécessionnistes, des 20 % de l’électorat français qui adhèrent à Emmanuel Macron. C’est la Pravda du mondialisme, en somme.

Quand les beaux quartiers font la révolution

En 2018 se tenait à Paris le procès de Morillo et Dufour, les skins qui avaient frappé et tué le militant antifa Clément Méric. Curieux de voir à quel point la magistrature française allait se payer les fachos meurtriers, nouveaux SA au pays des droits de l’homme, du tampon hygiénique gratuit et des décapitations de professeurs et de curés, j’avais suivi le procès en direct sur le site du Monde. Sur le fil, c’était un festival. Le ou les journalistes responsables du live s’en donnaient à cœur joie dans le racisme de classe. Méric était le fils d’un couple de professeurs « très dignes », qui s’exprimaient clairement, qui n’avaient pas de « haine » – comme la plupart des rescapés du Bataclan qui, en ce moment, montrent à travers leurs témoignages l’influence mortifère du développement personnel, lequel est un sous-produit du libéralisme ; tandis que les parents de Morillo, eux, était de simples artisans, autant dire des ploucs, « mal à l’aise à l’oral », qui avaient inculqué à leur rejeton la-haine-de-l’Autre en lui apprenant à aimer la France – le patriotisme mène inexorablement au fascisme, c’est évident aux yeux du Monde. Les journalistes se délectaient des nombreuses interventions du juge, certaine Xavière Simeoni, qui refusait la thèse de l’unique coup hélas mortel alors que l’un des deux experts l’estimait plausible, qui mouchait à plusieurs reprises Morillo, Dufour et les témoins à décharge.

La peine ? Onze années de prison pour le premier, sept pour le second. Des racailles qui massacrent pendant cinq minutes ceux qu’elles ont ciblés au hasard en tapant dans la tête afin d’en faire des paraplégiques, qui n’expriment ensuite aucun regret, aucune empathie pour leurs « victimes », ces racailles-là prennent en général moitié moins – les mineurs – et ils sont légion – ont même droit au centre éducatif fermé. On sait pourquoi. Comme on sait que, si les rôles avaient été inversés, si Méric avait tué Morillo, l’antifa, le facho, le verdict eût été différent. La magistrature protège ses enfants. En bons bourdieusiens qu’ils sont pour la plupart, les juges le reconnaîtront.

Fils à papa, fille à maman

Je me souviens d’un papier de L’Obs qui racontait les comparutions immédiates de quelques rares « black blocs » interpellés durant Nuit Debout. Au programme, pour l’essentiel, des jets de projectiles divers sur les forces de l’ordre. Ils venaient tous l’un après l’autre à la barre, ces jeunes gens qui se définissaient comme « révolutionnaires ». D’où venaient-ils ? Des « quartiers » ? De la France périphérique ? Oh que non. C’étaient des Hyppolite et des Charlotte, des Adelaïde et des Pierre-Jean. Ils étudiaient à Normale Sup’, à Polytechnique, dans des écoles de journalisme. Et à la barre, ils n’en menaient pas large. Ces fiers anars, qui pratiquent le cassage de gueule comme argument, qui prônent la violence politique sans ambiguïté, étaient parfois au bord des larmes en évoquant leur semestre à achever, la réputation de leur famille, un frein à leur employabilité future. Finalement, ils s’en sortaient très bien sur l’échelle des Gilets jaunes, rarement polytechniciens et fils d’avocats, eux.

L’antifascisme des classes dominantes

Ces révolutionnaires des beaux quartiers qui voient tout en termes de pouvoir et de domination, on se demande quel pouvoir et quelle domination ils subissent sinon ceux du réveillon de Noël chez leur « bonne maman » et de leur abonnement Netflix. Très présents en Île-de-France, près des postes occupés par leurs parents, les antifas sont visibles : sites Internet, webzines, fanzines, bars associatifs. Outre qu’ils s’agrègent à nombre de manifestations, ils ont les leurs, qui s’en prennent à un traité capitaliste, une loi « raciste » ou commémorent la Commune, la mort d’un camarade péruvien ou une révolution de trois heures dans une province du Kirghizistan.

Certes, on compte parmi eux quelques vrais prolétaires, étudiants pauvres ou racisés qui excitent l’imagination de nos normaliens entre deux soirées MD dans un rooftop-squat du 10e arrondissement. Mais le mouvement antifasciste contemporain est bourgeois, une sorte d’école de formation de la bourgeoisie métropolitaine, c’est-à-dire de gauche, qui, à la fois ennuyée et fascinée par son idéalisme, laisse s’y perdre certains éléments de sa jeunesse. Certains, rares, iront élever des chèvres en Ardèche ; la plupart, comme les soixante-huitards dont ils sont les héritiers en pire, profiteront plutôt rapidement, après un rappel à la loi et un conseil de famille, des réseaux de papa et maman pour devenir ce qu’ils n’auront du reste jamais cessé d’être : des bourgeois.

Les auxiliaires des forces de l’« ordre »

Ceux qui n’avaient pas encore deviné pourquoi le pouvoir ne brise pas les antifas l’auront enfin compris en observant le mouvement des Gilets jaunes. Dès décembre 2018, par grappe de trente ou cinquante, ils débarquaient dans les cortèges, traquant les militants de l’Action française, les Identitaires parisiens, enfin, tout ce qui ressemblait à un patriote conséquent. Ils passaient plus de temps à faire ce travail d’auxiliaire des Renseignements territoriaux qu’à affronter les forces de l’ordre. Cent témoignages indiquent que la préfecture de police et Beauvau, alors, laissèrent les antifas casser des gueules, casser et brûler du mobilier urbain, des vitrines, des monuments. Objectif de la manœuvre ? Faire peur, derrière son écran, à la bourgeoisie, et dès lors incarner l’ordre face à des agitateurs pour qui les Gilets jaunes des débuts, c’est-à-dire l’immense majorité d’entre eux, les vrais et innombrables Gilets jaunes, étaient beaucoup trop à droite, soit des fachos, soit des imbéciles manipulés par des fachos.

Heureusement, Hyppolite et ses copains étaient là, prêts à subir la colère de leurs mères énarques et leurs portraits enamourés dans Libération, pour expliquer au peuple que la révolution, c’est un truc d’extrême gauche ou ce n’est pas. J’ai vu de mes yeux des antifas se frayer un chemin en fracassant tout sur leur passage, devant d’épaisses rangées de CRS qui ne bougeaient pas. Pour mieux les attraper ensuite ? Que nenni. Le pouvoir a les noms, les adresses : il n’y a plus qu’à. Il faut quelques jours pour dissoudre Génération identitaire, il faut quatre années pour dissoudre Ligue de défense noire. De toute évidence, le pouvoir n’a aucune envie de dissoudre les groupuscules antifas.

Contre Zemmour, tout est permis

Ces derniers viennent de se distinguer lors de la venue d’Éric Zemmour à Nantes. Pour moi qui les observe depuis longtemps, cela n’a rien d’étonnant, et je suis même surpris qu’ils n’aient pas agi plus tôt. En effet, pour eux, le fascisme commence avec le PS – dans lequel ils feront ensuite souvent carrière car c’est le machin qui offre le plus de débouchés. Alors Zemmour, vous imaginez ? C’est le nazisme, c’est même la SS, c’est même carrément le bras droit de Reinhard Heydrich ! Ils menacent de tout casser dans leur fac quand cette dernière invite François Bayrou ; face à l’heureuse chevauchée de Zemmour dans les sondages, au réveil du peuple français qui, grâce au brillant écrivain et journaliste, prend conscience qu’il existe encore en tant que peuple, les antifas sont mobilisés comme jamais. On peut donc s’attendre à ce qu’ils se manifestent régulièrement durant la campagne, cherchant la bagarre avec les fascistes imaginaires, prêts à aller s’indigner ensuite chez Brut, Mediapart, Loopsrider et Quotidien – où iront travailler ceux qui auront été refusés par le PS. Dans une démocratie saine, et plus encore dans la nôtre qui fait de la non-violence un principe sacré, l’épisode de Nantes devrait suffire à provoquer la dissolution des groupuscules participants ou ayant appelé à la manifestation. Mais l’on ne voit que trop bien comment, au contraire, le pouvoir va utiliser les antifas contre Zemmour. « Voyez comme il divise », vont psalmodier les journalistes libertaires ; « Voyez comme il produit de la violence », fulmineront les éditorialistes libéraux. La violence des antifas avait soudé les membres des bourgeoisies des deux rives contre les Gilets jaunes. Leur violence va une nouvelle fois souder l’électorat d’Emmanuel Macron contre les « déplorables » qui suivent Éric Zemmour. Et comme toujours depuis un siècle, en définitive, les gauchistes ne seront rien d’autre que les idiots utiles du capital, qui est bien sûr le principal moteur de la mondialisation.

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