Primaire des Républicains
Rendu public jeudi en début d’après-midi, le résultat du premier tour de la primaire des Républicains a quelque peu créé la surprise : alors que peu d’observateurs envisageaient sa présence au second tour, Eric Ciotti, qui incarne l’aile droite du parti, est en effet sorti vainqueur de cette première confrontation, avec une légère avance sur son adversaire « macron-compatible » Valérie Pécresse (25,59 % contre 25 % des suffrages). Un résultat qui équivaut à une gifle pour tous les « pontes » LR qui présentaient le député des Alpes-Maritimes comme une espèce d’« enragé d’extrême droite », mais qui, aussi, pourrait, à terme, se révéler positif pour la droite nationale, grâce à un possible report de voix lors de la présidentielle.
Un réservoir de voix pour la droite nationale
Bien sûr, à l’heure où nous écrivions ces lignes, le résultat du second tour (qui sera annoncé ce samedi à 14 h 30) ne nous était pas encore connu. Mais, les trois vaincus de cette primaire que sont Michel Barnier (23,92 %), Xavier Bertrand (22,36 %) et Philippe Juvin (3,13 %) ayant immédiatement appelé à voter pour Pécresse afin de faire barrage à la prétendue « extrême droite interne » qu’incarnerait Ciotti, la victoire de la présidente de la région Ile-de-France paraissait mathématiquement assurée. Quoi qu’il en soit, et dans tous les cas, les nombreuses voix LR recueillies par le député des Alpes-Maritimes pourraient constituer une importante réserve pour la droite nationale lors de la présidentielle. Reste que, si Eric Ciotti, invité jeudi soir sur BFM TV, a assuré qu’il apportera son soutien à Eric Zemmour si celui-ci se qualifie au second tour de la présidentielle aux dépens du candidat LR, il est peu probable que celui qui a préféré appuyer le macron-compatible Muselier plutôt que le candidat RN Mariani aux dernières élections régionales appelle en revanche à voter pour Marine Le Pen. Aussi, faudra-t-il alors, pour la candidate du RN, aller chercher ces voix susceptibles de faire la différence.
Une gifle magistrale pour Xavier Bertrand
En attendant, en ne parvenant pas à se qualifier pour le second tour de cette primaire et, pire encore, en arrivant en quatrième position derrière Barnier, Xavier Bertrand, qui se voyait déjà au second tour de la présidentielle, voire vainqueur face à Macron, s’est vu infliger une gifle magistrale par les militants de LR. Totalement dépité, le président des Hauts-de-France, qui s’était lancé dans cette course en premier et avait déjà programmé un grand rassemblement des élus début décembre, des déplacements un peu partout en France, ainsi qu’un grand meeting en janvier, n’a d’ailleurs pas caché son immense déception jeudi soir. Disant regretter de ne pas avoir « réussi à convaincre pour pouvoir figurer au second tour et l’emporter », Bertrand, après avoir apporté son soutien à Pécresse, a confirmé devant les journalistes que cette défaite marquerait bien la fin de ses ambitions nationales…