Selon Le Monde, plusieurs syndicats français (la CFDT, la CFTC, la CGT et l’UNSA) auraient saisi la Confédération européenne des syndicats (CES) pour dénoncer la proximité avec Marine Le Pen et Éric Zemmour du célèbre syndicat Solidarność, qui a permis la chute du communisme dans les années 80. Ces syndicats français appellent à l’exclusion de Solidarność de la CES. Le syndicalisme n’aurait droit de cité qu’à gauche.
Plusieurs publications papier et Web de l’hebdomadaire Tygodnik Solidarność (ou Tysol) auraient, paraît-il, suscité l’indignation des syndicats précités, apôtres de la bien-pensance progressiste. Les thèmes abordés feraient, selon eux, le lit des thèses d’extrême droite sur l’Union européenne et la défense de la souveraineté polonaise, en prônant des valeurs incompatibles avec celles de l’Union européenne, en particulier sur la famille, l’identité et la nation. Solidarność, depuis sa fondation, est bien, en effet, engagé résolument sur tous les sujets relatifs à la liberté : défense de la dignité humaine, de la liberté de conscience et d’expression, de la famille et des racines chrétiennes de l’Europe. Or, ces valeurs sont aujourd’hui menacées par l’idéologie progressiste athée qui veut, depuis Bruxelles, imposer à l’Europe son modèle idéologique par la menace, la sanction et l’exclusion.
Dans une interview publiée par Tygodnik Solidarność, le 23 novembre dernier, Marine Le Pen avait fustigé « l’ingénierie sociale » à l’œuvre dans les instances de l’Union européenne, en particulier la Cour de justice de l’Union européenne. Elle y dénonce le remplacement progressif des valeurs européennes qui ont présidé à sa fondation par des valeurs dites de « progrès », idéologie qui conduit en réalité à la destruction des identités et des repères. L’hebdomadaire Tysol aurait également accordé, toujours selon ces syndicats, une place importante aux thèses d’Éric Zemmour. Le secrétaire général de la CFDT dénonce « un positionnement ignoble ». Il n’en fallait pas moins pour faire voir « rouge » aux délégués syndicaux de la CES.
Toujours selon Le Monde, ceux-ci jugeraient inadmissibles qu’un syndicat puisse se positionner à droite, dans la ligne de la démocratie chrétienne héritée des fondateurs de l’Union européenne. Ceci serait, selon Philippe Martinez, numéro un de la CGT, « contraire aux principes d’indépendance des syndicats ». Si l’expression « l’hôpital se moquant de la charité » devait trouver une illustration, ce serait ici qu’elle s’incarnerait le mieux ! Car, évidemment, la CGT ou FO sont apolitiques, c’est bien connu ! Solidarność a répondu par un communiqué dénonçant « la prédominance, au sein de la CES, de socialisme ou de valeurs gauchistes qui ne sont pas les nôtres, contraires, par exemple, à l’enseignement social de l’Église catholique ». Il se dit prêt à assumer son exclusion de la Confédération européenne.
Solidarność a symbolisé le combat pour la liberté, et il continuera de le mener : quand on a réussi à faire tomber une dictature, cinq syndicats français, même appuyés par de puissants relais à la tête de la Commission européenne, ne font pas peur.
Sabine Faivre
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