Comme l’écrivait fort justement notre chère Gabrielle Cluzel, le 15 mars 2021, à propos de l’affaire Mila, qui remontait déjà au 18 janvier 2020 : « Dois-je le préciser, je ne suis pas une aficionado de Mila, ne la prends pas, comme certains, pour Marianne, encore moins pour Jeanne d’Arc, ne goûtant pas la vulgarité ni la provocation. Mais là n’est pas le sujet. Elle reste une adolescente menacée de mort par une horde de fous furieux. » D’ailleurs, c’est justement comme une « adolescente » qu’elle raisonne, tel qu’en témoigne cette nouvelle polémique : Mila soutient-elle ou non la candidature d’Éric Zemmour ?
Jeune génération oblige, tout passe désormais par des tweets, pas toujours bien réfléchis. Le premier : « Je n’aime pas Éric Zemmour, et l’encourager va à l’encontre de mes valeurs. Mais je suis tellement terrorisée dans mon propre Pays, que je me dis qu’on n’a plus d’autre choix que de passer au moins un temps par cette radicalisation bien qu’elle me déplaise. Pour rester en vie. » Puis, ce rétropédalage : « Je n’ai jamais dis que j’allais voter Zemmour, je me pose seulement parfois des questions alors que généralement je le soutiens pas, comme beaucoup. »
Hormis la syntaxe approximative – mais c’est une enfant de son temps –, cette phrase sibylline : « généralement je ne le soutiens pas, comme beaucoup ». Est-ce à croire qu’elle puisse le soutenir de temps à autre ? Comme « beaucoup » ? Quoiqu’il en soit, d’autres adeptes des réseaux sociaux sont encore moins versés dans l’analyse des textes, tel un certain FLN du RAP : « Toujours vivant parce que tu te caches bien sale grosse pute de Française de mes couilles ton Pays est aux arabes, vive l’Algérie la France est aux Algériens et c’est plus un secret on vous a sodomisé sale pute. On va t’égorger, toi et tous les gens de ton Pays. »
Entre Mila qui posta ce tweet, à l’origine de la polémique, « Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir » et la prose de ce contempteur, on admettra que l’esprit ne souffle pas toujours à grand vent. Sans surprise, le candidat à l’élection présidentielle Zemmour se mêle aussitôt de la partie, les soutiens politiques de la jeune fille se faisant plus que rares : « Mila, ceux qui veulent vous intimider pour ce message ont un point commun : ils acceptent l’islamisation de la France, tout en pleurant hypocritement sur votre sort. Nos désaccords ne sont rien au regard de la volonté qui nous unit : vivre libres dans une France en paix. »