Macron veut donc “emmerder” les non-vaccinés, et il le dit publiquement. Vulgarité des propos, grossièreté de la manoeuvre. Chacun a compris que faute d’un bilan positif, la peur covidienne était devenue pour l’occupant de l’Elysée la seule chance de se faire réélire. L’obligation vaccinale, déguisée ou non, plaît à une majorité de l’opinion pour deux mauvaises raisons. La première qui repose sur l’idée fausse qu’une vaccination universelle protégerait définitivement toute la population et éradiquerait le virus.
La seconde est pire : elle est nourrie par la satisfaction de contraindre une minorité à se soumettre ou à en baver ! Le covid aura été la chance inespérée, la bouée offerte au successeur et ancien collaborateur de Hollande : il en a saisi l’opportunité avec délices. D’abord en faisant passer la lutte contre une épidémie pour une guerre, alors que le but de “sa” guerre est la réélection, et non l’élimination du virus. Communiqués terrifiants sur la montée des contaminations, décisions martiales prises dans un Conseil de Défense : l’ennemi, progressivement n’est plus le virus, mais l’opposant, celui qui résiste à l’obligation vaccinale, une manière de glisser de la guerre contre la maladie à la guerre contre les oppositions pour se faire réélire par une majorité convaincue que l’ennemi à combattre est le non-vacciné, l’opposant et que le président porte le drapeau du camp du bien.
L’imposture de “En Marche” n’est pas un aspect de la présidence actuelle, elle en est l’essence même, car depuis l’élection manipulée jusqu’à cette nouvelle tentative de manipulation pour se faire réélire, jamais le “président” n’aura été à la hauteur de sa fonction. Certes, un président doit être élu sur un projet, mais une fois élu, il doit vouloir être le Président de tous les Français, celui qui doit conduire la Nation dans le monde et sur le long terme, les aspects plus secondaires de la politique étant l’affaire des ministres et singulièrement du premier d’entre eux. Elu par défaut et non sur son projet, M. Macron a d’abord laissé percer un narcissisme pathologique qui a dressé une grande partie des Français, rétifs à son mépris, contre lui. Il s’est ensuite réfugié dans l’épidémie pour viser un objectif limité, dans un domaine qui est celui du ministre de la Santé, et dont le terme n’est pas politique. L’épidémie disparaîtra-t-elle d’elle-même avec des variants plus contagieux mais moins mortels jusqu’à l’immunisation de toute la population ? Connaîtra-t-on au contraire des répliques annuelles ? La réponse sera médicale : elle résidera dans l’utilisation de médicaments appropriés délivrés par des médecins responsables, et par l’injection de vaccins découverts par les chercheurs des laboratoires. On sait depuis le début que toutes les personnes ne sont pas vulnérables au même degré suivant leur âge, suivant les pathologies qu’elles subissent par ailleurs. Dans une démocratie libérale digne de ce nom, le traitement sélectif, la vaccination obligatoire devraient être pratiqués sous la responsabilité du médecin. Le fait d’avoir déplacé le centre de gravité du covid de la médecine et de la personne à soigner à la politique et à la population à vacciner n’est pas innocent. Si seringue il y a, c’est celle dans laquelle le candidat élyséen veut placer le peuple français : hors du vaccin, pas de salut, et qui aime le vaccin me suive ! Le grand profit des laboratoires mis curieusement en situation de monopole par notre grand libéral n’est qu’une cerise sur le gâteau, dont il faudra se demander un jour qui l’a le plus savourée ! La mobilisation fanatique de certains contre la vaccination, le choc provoqué dans l’opinion publique par la mort des frères Bogdanoff, non-vaccinés, sont hélas des soutiens paradoxaux à la tactique macronienne.
Cela fait oublier que la France a une fois de plus perdu le temps d’un mandat présidentiel : le hochet de la “présidence” européenne, les promesses formulées tardivement par un homme qui tente de se rattraper aux dernières branches ne peuvent masquer le désastre d’un pays qui recule sur le plan économique en accumulant les illusions de la dette et des déficits, d’un pays qui subit une montée de la violence et qui se désagrège, d’un pays qui change de population et de civilisation, d’un pays qui compte de moins en moins dans le monde. L’exemple le plus éclairant de cette politique clientéliste et à court terme est offert par la stratégie nucléaire : c’est le même homme qui a vendu Alstom et notre filière atomique aux Américains, qui a fermé Fessenheim à l’époque où la peur du prétendu réchauffement climatique anthropique était à la mode, et qui découvre sur le tard qu’il faudra à la France de nouvelles centrales en 2030. En 2030, il est probable que le covid sera oublié. Le grand remplacement et le grand déclassement auront progressé de manière inexorable si cet imposteur est réélu. Le Président dont la France a besoin est celui qui privilégie ces questions essentielles, celle du long terme et de la politique, le domaine qui est celui de la Présidence dans la Constitution voulue par le Général de Gaulle. Pompidou, celui qui a choisi le nucléaire, l’une des meilleures décisions jamais prises, préférait la pédagogie à la contrainte et souhaitait qu’on n’emmerde pas les Français. Chacun aura compris que Macron, c’est le contraire !