Face à l’incapacité de l’État à assurer la sécurité des biens et des personnes, un nombre grandissant de Français cherchent à s’armer. Une tendance qui inquiète les autorités et les pousse à multiplier les obstacles administratifs à l’accession légale aux armes. Pendant ce temps, kalachnikovs et pistolets automatiques circulent impunément dans les banlieues.
Bien qu’ayant renoncé, depuis des années déjà, à la première de ses missions consistant à assurer la sécurité de ses citoyens, et étant donc de ce fait le premier responsable de l’ensauvagement croissant auquel est confronté notre pays, l’Etat n’entend pas pour autant laisser les Français s’armer pour pallier son incroyable lâcheté et sa pitoyable capitulation devant la criminalité. Mieux : alors que la détention légale d’armes à feu en France est déjà très strictement encadrée, le gouvernement vient de renforcer encore un peu plus son « flicage » des honnêtes citoyens avec la mise en place de son « système d’information sur les armes » (SIA) !
« Faciliter les démarches des usagers » ?
Présenté officiellement lundi par le ministère de l’Intérieur, ce SIA, qui sera opérationnel à partir du mois de février, est une nouvelle plate-forme numérique sur laquelle les propriétaires d’armes à feu devront impérativement créer leur profil numérique, avec le nom, le modèle et le numéro de matricule de l’arme ou des armes qu’ils possèdent. Un nouveau dispositif dont le ministère a bien sûr justifié la mise en place par sa volonté de « faciliter les démarches des usagers », mais dont l’objectif est surtout, chacun l’aura bien compris, de renforcer la traçabilité de ces armes et de contrôler davantage leurs propriétaires ! Une mesure évidemment applaudie par les grands médias de la Macronie, qui s’amusent aujourd’hui à se faire peur en évoquant une prétendue explosion des ventes d’armes à feu dans notre pays. Sauf que, comme l’indiquait cette semaine au Figaro Yves Gollety, président de la Chambre syndicale nationale des armuriers, « avant la réglementation de 1995, il se vendait 300 000 armes par an en France. Aujourd’hui, on est à moins de 80 000 par an »…
Quid des banlieues ethniques ?
En réalité, ce que redoute surtout le gouvernement, ce ne sont pas les quelque cinq millions d’armes à feu détenues légalement par les titulaires de permis de chasse et autres tireurs sportifs. Mais ces innombrables « armes de famille » qui « sommeillent » tranquillement dans les foyers français, et que leurs propriétaires pourraient être tentés un jour ou l’autre de sortir du grenier pour se protéger de l’anarchie qui gagne le pays. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’en présentant son SIA le ministère a insisté lourdement sur la possibilité qu’auront ces derniers, « pendant six mois », de régulariser leur situation sans encourir de sanctions. Reste que, à l’heure où des milliers d’armes de guerre circulent au grand jour et en totale impunité dans les banlieues ethniques, et où les criminels de tous poils n’ont absolument aucune difficulté à se procurer une kalachnikov ou même des grenades, cette volonté du gouvernement de surveiller au plus près, voire de désarmer, les honnêtes citoyens est profondément révoltante. D’autant plus que, si nombre de nos compatriotes font aujourd’hui le choix de s’armer, c’est d’abord et avant tout parce que le gouvernement les a honteusement abandonnés à la délinquance.
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 11 janvier 2022