Nouvelle vague d’attaques sur les églises françaises. Plusieurs édifices ont été dégradés, souillés et profanés ces derniers jours, y compris la basilique Saint-Denis. Les réactions sont discrètes, voire timorées.
Emmanuel Macron en direct sur toutes les chaînes de télévision, la campagne présidentielle interrompue, le Covid mis au deuxième plan dans les médias… Voilà ce qui se serait passé si la grande mosquée ou la grande synagogue de Paris avait été prise pour cible dans la même semaine que trois ou quatre autres édifices musulmans ou juifs à travers le pays. Mais le patrimoine catholique, lui, ne compte pas, y compris ses lieux les plus emblématiques.
Le 5 janvier, un homme a été interpellé après avoir brisé des vitrines et sérieusement endommagé trois statues à l’intérieur de la basilique Saint-Denis, nécropole des rois de France. L’individu a été arrêté peu après. Les diocèses de France sont souvent prompts à minorer ce genre d’incident et celui de Saint-Denis ne fait, hélas, pas exception, expliquant dans un communiqué qu’il ne s’agissait que d’un acte isolé d’une « personne fragile » (le retour du déséquilibré !), se plaignant même que « certains se soient emparés de ce fait divers pour en faire ce qu’il n’est pas ».
Par « certains », entendez « les figures et la presse de droite », requalifiées en « extrême droite » par les médias mainstream. C’est en effet Valeurs actuelles qui a annoncé la nouvelle dès samedi, provoquant des réactions de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour. Des réactions classiques (mise en avant de l’incompétence des pouvoirs publics, demande de fermeté, demande de protection des églises…) qui semblent provoquer plus d’émoi au sein de l’Eglise et des rédactions parisiennes que l’acte en lui-même.
Gérald Darmanin, qui avait dénoncé des « dégradations inacceptables » et exprimé son soutien aux musulmans de France en juillet dernier lorsque des vitres de la grande mosquée de Bondy avaient été brisées, s’est cette fois terré dans le silence.
Le duc d’Anjou a réagi de manière plus solennelle à la profanation de la basilique où nombre de ses ancêtres reposent. « Les statues de Saint Denis, Sainte Geneviève et Saint Antoine ont été brisées avec une barre de fer […]. Ce sont à la fois le Saint protecteur du Royaume de France, la Sainte Patronne de la ville de Paris et le Saint Patron des causes perdues qui sont profanés. C’est ainsi la France en tant que fille aînée de l’Eglise et toute son histoire qui sont abîmées et blessées. Il est dramatique que de tels saccages détruisent notre patrimoine, parfois irrémédiablement. » Le duc d’Anjou note enfin que « ce qui arrive aujourd’hui à Saint-Denis se produit presque toutes les semaines dans les églises en France. Cela est inacceptable et il faut que ces lieux de foi soient mieux protégés ».
En plus de la basilique Saint-Denis, l’église Saint-Pierre de Bondy (93), l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Romainville (93) et l’église de Genouilly (18) ont en effet toutes été vandalisées durant la même semaine. La situation n’est pas sans rappeler Sire de Jean Raspail, qui, en 1991 déjà, présentait une basilique Saint-Denis enclavée dans un territoire islamisé et régulièrement dégradée par des voyous. A moins que nous ne soyons déjà dans le Guérilla d’Obertone.
Louis Marceau
Article paru dans Présent daté du 13 janvier 2022