Quel est l’impact du covid sur la mortalité ? Voilà l’une des questions à laquelle l’Insee prétend répondre dans son bilan démographique de l’année 2021 paru mardi. Si les chiffres sont précis, les interprétations sont contestables.
La mortalité est particulièrement scrutée en ces temps de covid. Ainsi, dans son traditionnel bilan démographique publié le 18 janvier, l’Insee indique que celle-ci a baissé en 2021, avec 657 000 décès contre 669 000 en 2020, mais précise que le chiffre reste largement supérieur à celui de 2019, année lors de laquelle 613 000 Français étaient décédés.
Plusieurs analyses et interprétations peuvent se faire à la lecture de ces chiffres et l’Insee choisit les plus politiquement correctes, précisant que cette mortalité est « à cause de la pandémie et du vieillissement de la population ».
Si le deuxième point n’est pas discutable, la France ayant effectivement « pris de l’âge » (21 % de la population a désormais 65 ans ou plus), le fait de présenter la pandémie comme autre cause principale de la hausse des décès par rapport à 2019 est beaucoup plus sujet à débat.
En parlant de la pandémie, l’Insee songe-t-elle uniquement au virus ou inclut-elle les autres conséquences ? Les confinements et les restrictions en tous genres ont en effet poussé de nombreux Français à ne pas se faire dépister ou à ne pas se faire soigner. Par exemple, de nombreux cancers qui ont été fatals en 2021 n’auraient probablement pas dégénéré s’ils avaient été traités à temps. On peut parfaitement envisager que la surmortalité de 2021 est liée à cela.
Par ailleurs, depuis deux ans, des Français décédés d’autres maladies mais positifs au covid ont été classés parmi les victimes du virus.
Les Français les plus sceptiques sur la vaccination se demanderont certainement si l’augmentation des décès n’est pas tout bonnement due aux produits concoctés par Pfizer et les autres laboratoires. Les témoignages de vaccinés ayant subi des effets secondaires sérieux ne manquent pas.
Plus de naissances en 2021…quel lien avec l’immigration ?
Dans un autre registre, l’Insee nous apprend que la France compte désormais 67,8 millions d’habitants, dont 65,6 millions en métropole, et que les naissances sont reparties à la hausse. Il y a eu 738 000 nouveau-nés en 2021, soit 3 000 de plus que l’année précédente. La natalité était en baisse en 2020 mais il faut noter qu’elle était déjà en baisse depuis 2015. Le covid n’est pas la cause de tous les maux ! Le taux de fécondité est actuellement de 1,83 enfant par femme.
Naturellement, ces chiffres de l’Insee ne précisent par l’origine des bébés nés en France, les statistiques ethniques étant toujours interdites, même si le nombre de dépistages de la drépanocytose ou encore les classements des prénoms attribués dans chaque région peuvent être de bonnes indications.
Signalons enfin que l’âge moyen en France est aujourd’hui de 79,3 ans pour les hommes et de 85,4 ans pour les femmes (un record dans l’UE, à égalité avec l’Espagne !), ou encore que le nombre de mariages a bondi en 2021. Logique, quand on connaît les restrictions imposées aux réceptions en 2020 ! Parmi les 220 000 mariages célébrés, il y a eu – tout de même ! – 6 000 unions homosexuelles.
Louis Marceau
Article paru dans Présent daté du 19 janvier 2022