Mercredi, le chef de l’Etat a prononcé devant les eurodéputés réunis à Strasbourg le traditionnel discours marquant le lancement de la présidence tournante de l’UE, que la France exercera jusqu’au 30 juin. Une intervention, à vrai dire, sans grande surprise, puisque Emmanuel Macron y a une fois de plus manifesté son européisme absolu, en défendant un projet qui ne fera qu’accentuer encore un peu plus la mainmise de Bruxelles sur notre pays. Des propositions dont la toxicité n’a cependant pas échappé à une partie de l’opposition, droite nationale en tête, qui n’a pas hésité à interpeller le président en plein Parlement européen.
IVG, écologie et lutte contre les « discriminations »
Ainsi, parmi les priorités qu’il a affichées mercredi, Macron a expliqué vouloir « actualiser » durant ce semestre de présidence française la « charte des droits fondamentaux de l’UE » en y inscrivant notamment « la protection de l’environnement » ainsi que… « la reconnaissance du droit à l’avortement ». Comme si ce pseudo-droit était « sacré ». Autres priorités du chef de l’Etat : la « réduction des inégalités salariales entre femmes et hommes » et, bien sûr, la « lutte contre toutes les discriminations »… Mais aussi, la volonté affichée de faire face aux « grands défis du siècle », notamment climatique et numérique. Pour le premier, a déclaré Macron, des « propositions fortes » faites par la Commission européenne seront d’ailleurs mises en œuvre « dans les prochaines semaines », puis « déployées au niveau national ». Quant au très grave problème posé par ces véritables passoires que sont les frontières de l’UE, Macron, s’il a déclaré vouloir « retrouver la maîtrise » de celles-ci, a cependant insisté sur sa volonté de mener dans ce domaine une politique plus « respectueuse de nos principes ».
« Il est vital que votre mandat reste unique ! »
Bref, un discours du président plutôt attendu, auquel une bonne partie de l’opposition a répondu par des critiques assez vives, mais amplement justifiées. C’est le cas notamment de l’eurodéputé RN Jordan Bardella, qui a lancé à Macron dans l’hémicycle : « Votre projet politique a pour but d’effacer les nations d’Europe, le nôtre de les sauver. […] Vous et vos alliés avez fait de l’Europe l’arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d’Erdogan et l’hôtel de l’Afrique. » Et Bardella, de conclure alors : « Pour la France mais aussi pour l’Europe, il est vital que votre mandat reste unique ! » Un peu plus tôt dans la matinée, Marine Le Pen, invitée sur France Inter, avait déjà fait part de sa volonté de « remettre l’UE à sa place », en annonçant notamment qu’en cas d’élection à la présidence elle ferait « voter aux Français une modification constitutionnelle indiquant que tous les textes européens qui sont contraires à notre loi suprême, c’est-à-dire notre Constitution, n’ont pas d’application dans le droit interne français ». Quant à Eric Zemmour, qui faisait campagne à Calais, il a déclaré que l’Europe de Macron était non seulement « une Europe […] dirigée par des élites abstraites, impersonnelles, sans la moindre légitimité aux yeux des peuples », mais aussi « une Europe qui arrache ses propres racines, qui efface sa propre histoire » et « qui ne s’identifie en aucune manière à la civilisation dont elle provient ». •
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