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Après la présidentielle, la recomposition de la droite ?

Après la présidentielle, la recomposition de la droite ?

Que ce soit Marine Le Pen, Eric Zemmour (ou aucun des deux) qui arrive au second tour le 10 avril, la suite de l’histoire pour le RN et Reconquête sera étroitement liée à la recomposition de la droite. Commentant le ralliements de cadres de plus en plus nombreux (voir ici et ici) à Reconquête et Eric Zemmour Robert Ménard pense “qu’à droite, il y a aujourd’hui une révolution en cours” :

C’est une catastrophe pour notre camp (…) On est en train de tout faire pour rater cette élection (…) C’est une dynamique qui n’est pas favorable à Marine Le Pen. Si jamais ça continuait, si demain Marion (Maréchal) se rangeait du côté d’Éric Zemmour, ce serait pour ce camp-là et pour le RN d’une autre ampleur (…)

Ceux du RN qui se rallient à Éric Zemmour savent que, dans tous les cas de figure, ce sera après la présidentielle une espèce de chamboulement dans la totalité de la droite (et) tout le monde se positionne par rapport à ça. Ils se disent qu’est en train de se produire un basculement qui va faire que les cartes vont être rebattues (…). Je crois, qu’à droite, il y a aujourd’hui une révolution en cours ».

Libération fait la même analyse :

Dans la chapelle concurrente du Rassemblement national, on feint de ne pas comprendre ce que diable les nouveaux ralliés sont allés faire dans cette galère«Ils rejoignent le Titanic au moment où il coule», se gausse-t-on dans l’entourage de Marine Le Pen (…)

On peut aussi voir chez Rivière ou Collard le pari osé d’investisseurs qui achètent, à la baisse, des valeurs Zemmour qu’ils espèrent voir fructifier une fois l’élection présidentielle perdue.

«Même si [Marine Le Pen] est première, elle est morte, le parti est fini : il n’y a plus d’argent, plus de fichier, plus de militants, plus personnedit un cadre de Reconquête. La dernière fois, en 2017, ils ont inventé la refondation [c’est-à-dire la mue du FN en RN, au Congrès de Lille, en 2018, ndlr], ils ont serré les fesses et ça a tenu. Cette fois ils vont faire quoi ? Même si elle fait 40 % ou 45 %, dans tous les cas c’est fini, et il y aura un autre mouvement qui, lui, aura survécu parce qu’il a des militants et de l’argent. C’est le pari : le RN ne peut pas survivre, mais Reconquête si, même s’il se prend une taule.» Au sein du parti à la flamme tricolore, nombreux sont ceux qui esquissent en privé la même analyse. Toute la question pour eux est de savoir à quel moment franchir le Rubicon. Si la traîtrise d’aujourd’hui paiera mieux que celle de demain.

De fait, un paquet de cadres frontistes ont découverts, samedi en lisant le Figaro, l’état de quasi-faillite dans lequel se trouve leur parti, grevé de près de 20 millions d’euros de dettes et contraint de faire une campagne minimale. Quant au nombre de militants, voilà longtemps que les responsables RN n’essaient même plus de faire croire qu’il dépasse les 20 000, chiffre déjà très exagéré.

[Extrait de l’article du Figaro : «Ça commence à devenir compliqué, a reconnu la candidate du Rassemblement national, ce mercredi, sur Franceinfo. Si ce sont les banques qui peuvent décider qui est candidat et qui n’est pas candidat, alors on a quand même du souci à se faire!» Un avertissement que n’hésite pas à dramatiser le mandataire financier de sa campagne, l’eurodéputé venu des Républicains Jean-Paul Garraud. «Si on ne trouve pas de prêt bancaire à court terme, c’est-à-dire d’ici quelques semaines, il n’est pas exclu que l’on soit obligés d’arrêter la campagne», confie-t-il, angoissé, au Figaro.]

A côté d’un appareil moribond, que seule la «fidélité» des troupes à sa candidate fait tenir, le parti zemmourien fait figure d’antithèse (…) Zemmour lui-même semble parler plus volontiers de ses desseins partisans – «l’union des droites» – que de songer sérieusement à s’installer à l’Elysée. Lors de son meeting, samedi à Cannes, il a disserté sur «la maison commune» qu’il entend créer. Une sorte de nouvelle UMP avec l’extrême droite qui remplace le centre. «L’union des droites, c’est une immense aventure collective qui commence, c’est la plus grande promesse de recomposition politique des quarante dernières années», s’est-il enthousiasmé”

Eric Zemmour a décidé de faire appel à un huissier pour faire constater la réalité des 85 000 adhérents à son parti Reconquête créé il y a à peine 1 mois :

Concernant les dons, Europe 1 vous révélait le 6 janvier dernier qu’ils dépassent désormais les 9 millions d’euros amassés. Des chiffres qui font grincer des dents ses adversaires, que ce soit du côté des Républicains mais aussi et surtout du Rassemblement national, qui les mettent en doute. 85.000 adhérents ? Marine Le Pen n’en croit pas un mot. En privé, la candidate du Rassemblement national répète à l’envie que l’ancien journaliste du Figaro gonfle ses chiffres (…)

Mais aussi, des difficultés financières du Rassemblement national, qui regarde d’un mauvais œil la hausse des adhésions et les dons au parti d’Eric Zemmour. Pour faire taire les accusations de mensonges, l’équipe du candidat Reconquête a donc décidé de faire certifier la véracité des chiffres. Dans les prochains jours, un huissier de justice va constater les comptes, et le fichier des cartes, jugé non traficable par les cadres du parti car le logiciel utilisé, nommé Nation Builder est le même que de nombreux autres candidats.

Il est vrai que Reconquête mobilise de manière spectaculaire, notamment beaucoup de jeunes. Ainsi, un meeting se tenait ce lundi soir à Lyon, en présence de Jean-Frédéric Poisson, Agnès Marion, Stanislas Rigault et Guillaume Peltier rassemblant plus de 1 000 militants et sympathisants, ce qui représente une performance en pleine semaine, sans la présence d’Eric Zemmour :

Samedi, Anne Hidalgo peinait à réunir 600 personnes à Aubervilliers. Alors que ce lundi soir, ils étaient environ 1000 à investir le Docks 40 dans le quartier de la Confluence pour soutenir Eric Zemmour. Pourtant, l’ancien polémiste n’avait pas fait le déplacement. “Et on a dû refuser du monde”, notait Agnès Marion, oratrice nationale de Reconquête (…)

Avant la réunion publique, un point presse était organisé. Olivier Pirra, coordonnateur de Reconquête dans le Rhône, se vantait de pouvoir compter sur 2500 adhérents dans le département, “probablement le 1er parti rhodanien” selon lui. Pour le lieutenant de Jean-Frédéric Poisson à Lyon, “de nombreux abstentionnistes” frappent à leur porte. Et les jeunes, on est débordé par leur enthousiasme, s’extasiait Olivier Pirra.

https://www.lesalonbeige.fr/apres-la-presidentielle-la-recomposition-de-la-droite/

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