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Marine Le Pen interrogée sur France Inter ? La gauche morale s’indigne…

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Les polémiques se suivent et se ressemblent ; enfin, presque. La dernière en date ? L’invitation de Marine Le Pen sur France Inter à « #InterviewPremièreFois », entretien filmé de deux minutes, une « pastille », comme on dit à la Maison de la radio ; ce qui change agréablement d’autres émissions aussi pénibles que des suppositoires, aussi sympathiques que des lavements.

Tel que l’indique l’intitulé, il s’agit donc des « premières fois ». Florilège : « Première personne que vous appelez si vous êtes élue ? Première pensée, si vous êtes élue ? Premier chat ? Première fois où vous avez réalisé que vous aviez une famille un peu à part ? » Rien de bien fracassant, sachant que même Anne Hidalgo s’est prêtée à cet exercice politico-mondain, en attendant, entre autres candidats, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour.

Pourtant, dès le lendemain, Guillaume Meurice, humoriste maison, tweete : « Eh, t’as vu ça @Pascal Praud ? Nous aussi on peut rendre l’extrême droite cool et funky !#Kikoulo#Konbinazi#MerciLeServicePublic. »

Une fois traduit dans la langue de Molière et de Booba, voilà qui signifie que la dignité de l’humoriste en question, manifestement pas très « cool » et encore moins « funky », a été gravement offensée.

En lieu et place de cellule de soutien psychologique, la Société des journalistes de France Inter monte illico au front (républicain, pas national, on précise) : « Le service public se doit de donner la parole à tous les candidats [pour une radio de service public financée par l’argent des contribuables, c’est bien le moins, NDLR], mais il nous semble que notre rôle est de rester dans un travail journalistique, sans se prêter à ce type de “peopolisation” de la politique. » Ah bon, mais quand, le 29 septembre 1982, sur France Inter, Claude Villers invite un certain Jean-Marie Le Pen en son « Tribunal des flagrants délires », que fait-il, si ce n’est participer aux prémices de la même « peopolisation » à venir ? Surtout lorsque contribuant grandement à rendre « la bête immonde » on ne peut plus humaine et sympathique ? À croire que les jeunes du service public ne connaissent même plus leurs classiques…

Comme on pouvait s’en douter, Daniel Schneidermann et son « Arrêt sur images », l’homme qui dit le beau, le bien et le vrai, s’indigne aussitôt : « Sur cette pastille vidéo girly postée sur les réseaux sociaux de France Inter, Marine Le Pen est alternativement grave et hilare, une personne humaine en somme, tellement humaine. » Et il s’attendait à quoi, ce brave homme ? À la bête à deux dos, l’hydre à sept têtes, le mouton à cinq pattes ? Et la question qui fâche Daniel Schneidermann et qui n’a pas été posée à Marine Le Pen : « Première fois que votre père a été condamné pour banalisation de crime contre l’humanité ? »

Semblable indignation dans Télérama, autre journal de la gauche pensante, à propos du terme « famille un peu à part », quitte à en rajouter quelques couches : « Terme subliminal certainement choisi pour rappeler à l’internaute les condamnations de Le Pen père pour apologie de crimes de guerre, banalisation de crimes contre l’humanité ou encore provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale. » Pour tout arranger, révèle Daniel Schneidermann, Marine Le Pen aurait reçu les questions à l’avance, obligeamment transmises par Nicolas Demorand et Léa Salamé, têtes de gondoles maison. Scandale… Sauf que notre arbitre des élégances républicaines ignore sûrement que, dans ce type d’émission, mieux on connaît les questions et plus les réponses sont dynamiques.

Bref, « #InterviewPremièreFois » n’est pas tout à fait le « Radioscopie » de Jacques Chancel ; détail qui n’avait échappé à personne. En attendant, pas tout à fait de quoi fouetter… un chat, dirons-nous.

 

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