Mes chères impertinentes, chers impertinents,
La dernière saillie d’Attal, le bien jeune porte parole du gouvernement ne laisse de me laisser pantois.
Non.
En réalité je ne suis pas pantois.
La dérive est palpable.
Elle était également très prévisible et ce n’est pas faute de l’avoir prévue et de mettre en garde.
Continuons de le faire, mais d’abord citons Attal dans le texte.
« Dans l’après-Covid […], on veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales », a-t-il déclaré dans Le Parisien
Qu’est-ce que cela veut dire que « les devoirs passent avant les droits ? »
Nous sommes tous d’accord sur le constat et Attal commence sa phrase en confirmant que les « macronistes » veulent poursuivre la redéfinition de notre contrat social. Ceci implique que la redéfinition a déjà bien commencé. Il n’y a rien de complotiste à dire que redéfinir notre contrat social, nos droits et surtout nos devoirs, c’est redéfinir notre démocratie et notre rapport à la liberté.
On voit bien ici les glissements liberticides qui frappent notre pays.
La pandémie est évidemment un évènement extraordinaire pour accélérer et mettre en place cette redéfinition du contrat social.
Faire passer les devoirs avant les droits c’est bien évidemment rendre la liberté « optionnelle » et la placer en second plan, là où l’histoire de notre pays l’a toujours positionnée au premier rang.
Les propos d’Attal, disons-le, sont une auberge espagnole. Chacun peut-y mettre tout ce qu’il veut, et surtout y projeter toutes ses peurs et toutes ses craintes. Mais le décor est planté.
On « assume » de vouloir changer le contrat social.
Pourquoi pas !
A près tout, dans un monde qui change, il n’est pas anormal de vouloir faire évoluer nos équilibres pour qu’ils soient plus en cohérence avec le fonctionnement de notre monde et de notre société.
Une campagne présidentielle peut d’ailleurs être l’occasion, la vraie, la grande, d’expliquer exactement ce que l’on veut comme nouveau contrat social pour les Français.
L’occasion d’expliquer comment on veut les contraindre parfois plutôt que de les convaincre.
L’occasion d’expliquer ce que l’on entend par les devoirs avant les droits.
L’occasion de préciser ce qui se cache derrière la redéfinition « du respect de l’autorité aux prestations sociales ».
Parce que cela ressemble furieusement à un monde où pour avoir une prestation sociale il va falloir se tenir bien sage et bien respecter l’autorité c’est-à-dire l’état et le maréchal-mamamouchi-président.
Alors, nous voyons bien à la fois le rôle de la peur pandémique, l’utilisation par les gouvernements de ces peurs, la tentation du contrôle social. Nous voyons bien la chienlit du pays, la délinquance, les agressions, et les problèmes sociaux.
Nous pouvons donc conclure que la tentation de la mise en place d’un contrôle social avec tous les outils numériques des caméras de surveillance de la route aux QR codes de vos smartphones, sera le point d’arrivée.
Oui, un contrôle social à la chinoise pourrait parfaitement sembler LA solution à toutes nos misères.
Pourtant, il n’y a jamais de solution simple, facile et miracle pour des problèmes complexes.
L’échec de la vaccination pour 2022 était une évidence analytique, raison pour laquelle le dossier du mois d’août 2021 était consacré à ce sujet. La vaccination, ne pouvait pas tout régler et nous le savions déjà.
Le contrôle social, de la même manière, ne pourra pas tout régler, sauf à transformer notre contrat social et notre pays en dictature avec camps de redressement et de culture forcée des patates !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT