Tout comme au Portugal le 30/1/2022 où le parti nationaliste et nataliste Chega! (Assez!) avait fortement progressé de 1,3% en 2019 (1 député) à 7,3% (12 députés) des votants, le parti nationaliste conservateur Vox poursuit sa progression dans l’Espagne voisine à l’occasion d’une élection anticipée dans la région autonome de Castille-et-Léon (nord de l’Espagne).
Selon des résultats quasi-définitifs (99,3% du dépouillement est achevé), Vox obtient 17,6% (212 605 votes) des votes valides et 13 élus sur 81 contre 5,5% et 1 seul élu en 2019. Seuls deux autres partis (parmi ceux qui ont obtenu plus de 1%) progressent: UPL (Union du peuple de Léon, un parti autonomiste) qui passe de 2,0% (1 élu) à 4,3% (3 élus) et « Por Ávila », un parti préconisant des aides à la famille et au monde rural en difficulté qui passe de 0,7 à 1,1% des voix et garde son unique élu.
Le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) recule nettement de 34,8% à 30,1% et passe de 35 à 28 élus. Le Parti populaire perd un tout petit peu de voix (31,4% contre 31,5%) mais gagne 2 élus (31 au lieu de 29), cela étant du à un scrutin organisé par province et à un % minimum de voix à obtenir pour avoir des élus, ce qui peut entraîner de légères distorsions dans la répartition régionale des élus.
Une alliance entre le parti populaire et Vox semble possible. Alfonso Fernández Mañueco, le président sortant de la région, ne veut plus, en effet, gouverner avec les centristes C’s qui se sont effondrés (de 14,9% à 4,5% et de 12 à un seul élu). La rupture de l’alliance avec les centristes était d’ailleurs la raison de ces élections anticipées.
Les deux partis disposent de 44 élus sur 81 à eux deux. La seule autre possibilité de gouvernement régional serait une alliance entre le PP et le PSOE, qui semble très improbable car elle aurait comme conséquence probable la fin de la coalition entre le PSOE et les révolutionnaires de Podemos ou de IU (gauche uni) dans le gouvernement central de l’Espagne.
En Espagne, le Tribunal Constitutionnel a déclaré il y a quelques mois que les deux confinements de 2020 étaient contraires à la Constitution et ce pays n’a aujourd’hui aucun passe de quelque nature que ce soit. La crise sanitaire n’a quasiment pas été évoquée dans la campagne. C’est le dépeuplement de la province et la désertification rurale (départ des services publics notamment) qui a été au coeur de la campagne et qui explique le fort succès de Vox et dans une bien moindre mesure, celle de Por Ávila.
La participation a été de 63,4% des inscrits contre 65,8% en 2019.
Photo: Frias (Castille-et-Léon)